William Ruto
William Ruto © Reuters

Kenya: un « débat » à la présidentielle avec un seul candidat

Le Vif

Deux pupitres, un candidat : le « débat » prévu entre les deux principaux candidats à la présidentielle du 9 août au Kenya s’est transformé en interview mardi, deux jours après que l’un d’entre eux a annoncé qu’il boycotterait ce traditionnel rendez-vous pré-électoral.

Raila Odinga, figure historique de la politique kényane soutenu par le président sortant Uhuru Kenyatta, a annoncé dimanche qu’il ne participerait pas au débat, accusant son rival, le vice-président William Ruto, de vouloir éluder certains thèmes, comme la corruption. Odinga, 77 ans, a fait de la lutte contre la corruption un de ses principaux thèmes de campagne face à un Ruto à la réputation sulfureuse, qui fait notamment l’objet d’accusations de corruption dans une affaire en cours depuis l’an dernier.

Les organisateurs du débat avaient toutefois annoncé que le rendez-vous – qui précède chaque élection depuis 2013 – était maintenu selon les règles prévues, c’est-à-dire en abordant de nombreux thèmes et sans faire préalablement part des questions aux candidats, espérant convaincre Odinga de changer d’avis. 

Mais mardi soir, William Ruto était seul sur la scène de l’auditorium de l’Université catholique d’Afrique de l’Est, un pupitre vide à ses côtés, pour répondre aux questions de deux journalistes sur les sujets du pouvoir d’achat, de la dette, de la sécurité, de la gouvernance, de l’éthique…

Le vice-président a déclaré : « Mon concurrent n’est pas là parce qu’il n’a pas de plan, il n’a pas d’agenda », puis il a renouvelé ses attaques contre Odinga, présenté comme une marionnette du président Kenyatta dans le cadre d’une alliance des « dynasties » de la politique kényane.  « Mon concurrent n’est pas là car il ne veut pas répondre à des questions difficiles. (…) En fait, mon concurrent n’a pas pu venir ici car ce n’est pas le vrai candidat, c’est un projet. Ce sont des prétextes, il esquive les questions difficiles », a-t-il poursuivi.

Interrogé sur les accusations contre lui de corruption et d’appropriation de terres par la force, il a juré: « Tout terrain que je possède est légalement acquis« . « Je propose dans mon manifeste de traiter fermement, clairement, institutionnellement de la lutte contre la corruption », a-t-il ajouté.

Si quatre candidats sont en lice, l’élection présidentielle du 9 août s’annonce comme un duel entre l’opposant historique de la politique kényane Raila Odinga et le vice-président sortant William Ruto.

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