L'ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius.

Afrique du Sud: liberté conditionnelle accordée à Oscar Pistorius

L’athlète sud-africain Oscar Pistorius a obtenu une libération conditionnelle effective à compter du 5 janvier, dix ans après le meurtre de sa petite amie.

L’ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius a obtenu vendredi une libération conditionnelle effective à compter du 5 janvier, dix ans après le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, dans une affaire qui avait captivé la planète.

« Le département des services correctionnels confirme le placement en liberté conditionnelle de M. Oscar Leonard Carl Pistorius, à compter du 5 janvier 2024″, a annoncé l’administration pénitentiaire dans un communiqué. Les conditions de cette libération doivent encore être précisées.

Une commission ad hoc, composée de membres des services pénitentiaires et de simples civils, s’était rassemblée dans la matinée dans la prison proche de Pretoria où Pistorius, 37 ans, est encore détenu. Cette commission était chargée de déterminer si le condamné pour meurtre est « apte ou non à une réinsertion sociale ».

Pistorius « ne s’est pas réhabilité » en prison, a estimé June Steenkamp, la mère de la victime, dans une déclaration soumise à la commission. La famille ne s’est toutefois pas formellement opposée à la demande de libération anticipée.

En mars, une première demande avait été rejetée. Les services pénitentiaires avaient estimé à la surprise générale que Pistorius, condamné à 13 ans et 5 mois de prison en appel, n’avait pas purgé la période de détention minimale requise.

En Afrique du Sud, les prisonniers peuvent bénéficier d’une libération anticipée après la moitié de leur peine écoulée. Pistorius ayant été condamné en première instance, puis plusieurs fois en appel, il avait été calculé que, selon un décompte commençant à la date de sa dernière condamnation, il n’avait pas purgé le temps minimum.

Mais la Cour constitutionnelle a contredit ce calcul, estimant le mois dernier que le décompte devait commencer à la date de son premier placement en détention.

Procédure « éprouvante »

Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Oscar Pistorius a abattu sa compagne, la mannequin Reeva Steenkamp, 29 ans, tirant quatre fois à travers la porte de la salle de bain de sa chambre, dans sa maison ultra-sécurisée de Pretoria.

Riche, célèbre, le sextuple champion paralympique est à l’époque auréolé de gloire. Il était entré dans la légende sportive un an plus tôt en s’alignant avec les valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé des jambes.

« Blade Runner », comme il est surnommé en référence à ses prothèses de carbone, affirme avoir cru à la présence d’un intrus. Il écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire à l’issue de son premier procès en 2014.

Le parquet estime la justice trop clémente et réclame une requalification en meurtre. En 2017, la Cour suprême d’appel condamne finalement Pistorius à plus de 13 ans de réclusion. Lâché par ses sponsors, ruiné, l’idole déchue vend sa maison pour payer ses avocats.

Dans le cadre de sa demande de liberté conditionnelle, Oscar Pistorius a rencontré l’an dernier les parents de Reeva Steenkamp. Une étape obligatoire visant, selon les autorités, à s’assurer que les détenus « reconnaissent le mal causé ».

« Je ne crois pas à son histoire », avait lâché June Steenkamp, alors présente. Le père de Reeva Steenkamp est décédé en septembre.

Toute la procédure a été « très éprouvante sur un plan émotionnel« , a souligné auprès de l’AFP l’avocate de la famille, Tania Koen.

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