A Munich, un élu allemand sous escorte policière pour éviter un incident avec les Turcs
L’ancien responsable des Verts allemands, Cem Özdemir, très critique à l’égard d’Ankara, a dû être placé sous escorte policière lors de la conférence sur la sécurité à Munich par crainte d’éventuels incidents avec la délégation turque, a-t-il indiqué dimanche.
« La police m’a informé » que des membres de la délégation turque s’étaient plaints de ma présence, a-t-il expliqué à l’AFP à son retour à Berlin.
« C’est pourquoi j’ai passé le reste de la journée sous protection policière », a ajouté cette figure majeure de la politique allemande, née de parents turcs, et qui séjournait par hasard dans le même hôtel que la délégation turque dans la capitale bavaroise.
Des membres de cette délégation emmenée par le Premier ministre Binali Yildirim se sont plaints auprès de policiers de la présence dans leur hôtel du « terroriste » Cem Özdemir, avait rapporté le quotidien die Welt, une information confirmée par le responsable politique.
« Le matin en m’enregistrant à l’hôtel, il y a eu une rencontre fortuite avec la délégation turque. Ils m’ont regardé avec étonnement et fureur », a souligné M. Özdemir qui fut dans les années 90 l’un des deux premiers élus d’origine turque à faire son entrée au Bundestag.
Selon die Welt, le député allemand, qui vient de quitter ses fonctions de co-président des Verts, s’est retrouvé avec plusieurs policiers dans le couloir quand il a quitté sa chambre et a été prié de ne pas se rendre à la table du petit déjeuner.
Cem Özdemir s’est attiré les foudres des autorités turques ces dernières années pour avoir dénoncé les atteintes aux droits de l’Homme commises par Ankara et plaidé avec force pour la reconnaissance par l’Allemagne du génocide arménien dans l’Empire ottoman.
Menacé de mort, il avait fait l’objet d’attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait dénoncé le « sang impur », selon lui, des députés allemands d’origine turque.
L’élu écologiste est depuis placé sous escorte policière lors de manifestations où il doit tenir un discours, a-t-il expliqué.
« La Turquie est toujours un Etat de non-droit », a-t-il assuré, jugeant que la détente récente observée entre Berlin et Ankara n’existait que « dans les rêves de la grande coalition » qu’espère former Angela Merkel avec les sociaux-démocrates.
L’Allemagne et la Turquie s’efforcent d’apaiser leurs tensions nées après le coup d’Etat manqué contre Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016.
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