A l’école de l’Etat islamique
Qu’apprennent les enfants à l’école de l’Etat islamique, véritable pouponnière du califat ? Le journal Le Monde s’est procuré quelques-uns des manuels scolaires de leur enseignement. Édifiant.
« Quel enseignement prodigue l’Etat autoproclamé à ses enfants ? » se demande Le Monde qui en propose un portrait aussi lucide qu’effrayant.
Pas de chant, pas de visage humain dans les livres de classe, et la guerre partout. Illustrée au moindre prétexte au point que des kalachnikovs servent d’illustration pour apprendre à compter. Pas d’histoire au programme, si ce n’est la vie de Mahomet. Un peu de maths, d’anglais ou encore de la physique, mais surtout une large part est laissée à l’étude du Coran et de la charia (à hauteur de 40%) dit Le Monde en préambule.
Une méthode internationaliste et des professeurs rééduqués
Au début de l’invasion, l’enseignement s’est effondré. Tout simplement parce que les écoles étaient fermées. Très vite les cadres de l’EI vont tout faire pour relancer la machine au vu de l’importance idéologique d’un tel outil. Mais à leur façon. Dans un premier temps, ils s’assurent que les filles et garçons ne peuvent plus se mélanger et vont interdire les matières « considérées comme non islamiques ». Peu à peu, les observateurs sur place rapportent que l’EI élabore « une sorte de méthode internationaliste qu’ils vont imposer aux enfants en Irak et en Syrie. » Une méthode dite « prophétique » qui a pour but d’éradiquer « toute référence à la culture occidentale ou au nationalisme arabe de la tête des générations futures » peut-on lire dans Le Monde. Le système classique est donc balayé pour faire place nette.
Sauf que l’Etat islamique ne dispose pas d’assez de personnel capable de prendre en main les écoles. Il va donc « rééduquer idéologiquement au nouvel ordre » les enseignants qui n’ont pas fui. Ceux-ci devront, s’ils souhaitent garder leur poste, se repentir et prêter allégeance. Pour assurer cette transition, il y aura un trou de 10 mois entre l’année scolaire 2014 et 2015. Cette dernière ne commencera qu’en novembre 2015. Le temps d’élaborer « les bases théoriques de la nouvelle école du califat ». Et à la clé un programme qui ne sera qu’une longue litanie d’islamisme extrémiste.
Une génération d’illettrés
On estime qu’aujourd’hui 10.000 écoles sont à l’arrêt en Syrie et Irak. De nombreux parents refusent d’envoyer leurs enfants dans des écoles qui risquent de les recruter comme combattants. Selon l’Unicef, en Syrie il y a 2,8 millions d’enfants qui ne sont plus à l’école et près de 2 millions en Irak selon Le Monde. Si ces écoles endoctrinent de futurs extrémistes, elles vont donc surtout faire beaucoup d’illettrés.
L’entièreté du récit et des exemples du manuel scolaire de l’Etat islamique sont à lire sur Le Monde.
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