Le ministère de l’Intérieur allemand a déclaré ce vendredi en conférence de presse avoir des preuves de deux opérations de désinformation favorisant le parti d’extrême droite, l’AFD. Cette ingérence viendrait de Russie, selon le porte-parole du ministre.
La Russie a profité de la campagne électorale en Allemagne pour propager de la désinformation sur les réseaux sociaux afin de « détruire la confiance dans la démocratie », a affirmé vendredi le gouvernement allemand, à deux jours du scrutin législatif.
Les autorités « ont des informations sur des opérations d’influence et de désinformation en provenance de Russie et c’est exactement ce à quoi elles s’attendaient », a déclaré Maximilian Kall, porte-parole du ministère de l’Intérieur lors d’une conférence de presse régulière.
Deux opérations d’ingérence venues de la Russie
Deux opérations ont été relevées cette semaine par les autorités, a-t-il souligné. Dans le premier cas, de fausses vidéos montraient des bulletins de vote dans la ville de Leipzig (est), où le nom du parti d’extrême droite AfD n’apparaissait pas, a déclaré M. Kall. Dans le second exemple, de fausses vidéos ont prétendu que des bulletins de vote au nom de l’AfD étaient jetés dans une déchiqueteuse à Hambourg (nord).
Le modus operandi de la campagne est similaire, selon le gouvernement, aux opérations de propagande du groupe russe Storm-1516. Cette cellule liée au Kremlin a également été active pendant l’élection américaine pour discréditer la candidate démocrate Kamala Harris. « L’objectif de ces opérations d’influence, c’est de détruire la confiance dans la démocratie », a déclaré Maximilian Kall. Il a toutefois estimé que ces campagnes avaient eu une portée limitée.
L’Allemagne, premier soutien militaire de l’Ukraine en Europe, est sur le qui-vive face aux tentatives russes de déstabilisation de l’élection. Le Kremlin déploie à cet effet des faux sites d’information, des articles diffamatoires ou des cyberattaques, expliquaient les services de renseignement en décembre.
Pas d’ingérence de la part des Etats-Unis, malgré les propos de Trump, Musk et Vance
Interrogé sur la menace que pourrait constituer la plateforme X, détenue par le milliardaire Elon Musk proche conseiller de Donald Trump, M. Kall a assuré n’observer « aucune influence » sur les élections allemandes en provenance des États-Unis. Il s’est aussi gardé de qualifier de désinformation les discours virulents de l’administration Trump vis-à-vis du gouvernement allemand.
La semaine dernière, le vice-président américain JD Vance a exhorté les partis traditionnels allemands à renoncer aux cordons sanitaires érigés contre l’extrême droite et s’en est pris à la conception de la liberté d’expression en Europe. Les responsables politiques allemands ont dénoncé une « ingérence », dans un contexte de tensions croissantes avec l’administration Trump.
Depuis plusieurs mois, Elon Musk a multiplié les éloges envers l’AfD, et les critiques, voire insultes, pour les dirigeants allemands. L’Afd est créditée d’environ 20% des voix par les sondages aux législatives de dimanche, derrière le parti conservateur CDU.
