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54 000 euros, le prix d’une contravention routière en Finlande

54 000 euros, c’est la somme qu’un millionnaire finlandais a dû débourser pour avoir roulé à 130km/h dans une zone limitée à 80km/h. Un chiffre qui reflète un étrange système de contraventions proportionnées aux revenus.

En Finlande, plus on gagne d’argent, plus l’amende grimpe en flèche. Le record serait détenu selon CNN par Jussi Salonoja, un fabricant de saucisses aux revenus annuels qui se comptent en millions. Pour avoir dépassé les limitations de vitesse de plusieurs dizaines de km/h, ce jeune trentenaire a dû débourser la modique somme de 170 000 euros.

La punition progressive en Suisse et en Norvège

Un tel système a également été mis en place en Suisse, depuis début 2011. Il concerne les infractions les plus graves, comme conduire avec plus de 0,8 milligrammes d’alcool dans le sang, ou dépasser largement les limitations de vitesse. Dans ce pays, les peines se comptent en jours-amendes. A ces jours correspondent une somme, pouvant aller selon les revenus de 1 à 3000 francs suisses. Pour connaître le montant dont un automobiliste doit s’acquitter, il doit multiplier cette somme par le nombre de jours-amendes. S’il ne paie pas cette somme, c’est derrière les barreaux qu’il ira purger sa peine. Pour un taux d’alcoolémie trop élevé, le conducteur encourt au minimum 10 jours-amendes. Si c’est un excès de vitesse, la peine peut aller de 20 à 60 jours-amendes, voire plus.

La Norvège a également adopté ces « punitions progressives », prenant en compte la fortune globale du contrevenant et non seulement son revenu annuel. Ainsi, en 2009, un homme d’affaires avait été condamné à verser la quasi-totalité de son revenu de l’année écoulée, soit 700 000 couronnes (80 000 euros environ) sur 752 000. Son erreur : avoir conduit en état d’ébriété sur une distance de quelques centaines de mètres.

Reima Kuisla, le millionnaire à l’amende de 54 000 euros, a exprimé sa colère sur sa page Facebook. D’après la traduction du Huffington Post, il y confierait que « la Finlande rend la vie impossible à un certain groupe de personnes qui ont un revenu élevé« .

Des résultats encourageants

En dépit des protestations des conducteurs, le gouvernement finlandais ne semble pas prêt de faire marche-arrière. En 2001, son Parlement a même voté contre un éventuel plafonnement des amendes.

Ces contraventions proportionnelles semblent en tout cas avoir fait leurs preuves. Selon une étude menée l’an dernier par la Commission Européenne, la Finlande serait depuis 2001 dans la moyenne basse concernant le taux de mortalité routière en Union Européenne. La Suisse fait elle partie des meilleurs élèves en matière de sécurité routière, présentant des chiffres bien inférieurs à ses voisins européens. Enfin, la Norvège affiche des taux encore plus bas. Le pays fait même partie du trio de tête au niveau mondial, avec en moyenne cinq décès pour 100 000 habitants en 2006 par exemple.

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