43 morts au Pakistan lors d’une attaque d’un convoi transportant des chiites
Ce jeudi, deux convois transportant des Chiites a été «criblé de balles» dans le nord-ouest du Pakistan.
Les deux attaques jeudi sur des convois policiers escortant des familles chiites dans le nord-ouest du Pakistan, ravagé par des violences entre sunnites et chiites, ont fait 43 morts, dont sept femmes et trois enfants, selon un nouveau bilan vendredi. Le précédent faisait état d’au moins 38 décès.
Outre ces morts, «16 personnes ont été blessées dont 11 sont dans un état critique», a rapporté Javed Ullah Mehsud, membre de l’administration du district de Kourram, dans la province du Khyber-Pakhtunkhwa.
Un officier de la police locale a confirmé le bilan des morts à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat.
Téléphonie coupée et couvre-feu instauré
Alors que la majorité des victimes sont des chiites, à Parachinar, bastion chiite de Kourram, «des habitants ont lancé dans la nuit un sit-in qui se poursuit au bazar central», a indiqué un autre membre de l’administration locale.
En réponse, «le réseau de téléphonie mobile a été coupé, un couvre-feu a été imposé sur la route principale» et la circulation est «suspendue», a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat.
M. Mehsud, lui, affirme qu’une jirga, un conseil tribal, «a été convoquée pour rétablir la paix et l’ordre».
Dans la région montagneuse où le code d’honneur tribal l’emporte souvent face à la loi que l’État peine à ordonner, ces réunions servent à arracher des trêves.
Mais, à trois reprises au moins depuis l’été, les heurts tribaux et confessionnels ont repris à Kourram malgré des accords de jirga, à coup d’armes légères ou lourdes.
Ainsi, jeudi, deux convois transportant des chiites avaient été criblés de balles par « une dizaine d’assaillants », selon M. Mehsud, alors que les familles des deux confessions ne circulent plus depuis des mois que sous escorte policière dans les zones habitées par l’autre camp.
Vendredi, plusieurs corps de victimes étaient alignés dans une mosquée chiite de Parachinar pour la prière des morts.