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Une piqûre de moustique… en hiver ? La faute au Culex pipiens molestus

Le Vif

Alors que la plupart des moustiques présents sur le territoire belge hibernent, un biotype du moustique commun, le Culex pipiens molestus de son nom scientifique, demeure actif en hiver. Et ce alors que les températures restent plus longtemps élevées à cause du réchauffement climatique.

Une piqûre de moustique… en hiver ? C’est tout à fait possible : certaines de ces bestioles restent actives au-delà de l’été, bien qu’avec les jours qui raccourcissent et la température qui baisse, « la plupart des femelles adultes vont partir à la recherche d’un endroit chaud pour passer la saison froide », explique Isra Deblauwe, de l’Institut de Médecine Tropicale (IMT). Comme des grottes ou d’autres éléments dans la nature, mais ils peuvent aussi jeter leur dévolu sur les maisons, et plus particulièrement les sous-sols, chambres, salles de bain et garages, ajoute la chercheuse. 

En Belgique, le moustique commun – Culex pipiens biotype pipiens – et le grand moustique annelé – Culiseta annulata – sont majoritairement présents et vont hiverner pendant les mois froids, donc être inactifs. Toutefois, l’autre biotype du moustique commun – Culex pipiens biotype molestus – peut quand même piquer en hiver, prévient Isra Deblauwe.

Le moustique tigre – Aedes albopictus – dont on entend régulièrement parler, quant à lui, « n’hiberne pas sous forme adulte, en Belgique », continue la chercheuse. L’hiver dernier, des œufs repérés dans deux villes flamandes avaient malgré tout survécu à l’hiver, expliquait Sciensano cet été.

Le moustique plus longtemps actif à cause du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique, et les changements au niveau des saisons, vont « sûrement avoir un impact sur l’activité des moustiques », pense Isra Deblauwe. Cependant, outre la température, « la longueur des journées joue aussi sur la période d’activité de ces insectes », poursuit la chercheuse, soulignant que la hausse des températures n’a pas encore un effet sur l’activité en Belgique.

En soi, à part le désagrément d’être piqué et le bruit du moustique la nuit, la population belge n’a, pour l’instant, pas grand-chose à craindre de ces moustiques communs. En effet, « ces insectes sont vecteurs de plusieurs maladies, dont la fièvre du Nil occidental, explique Isra Deblauwe, mais aucun cas d’infection n’a encore été recensé en Belgique, contrairement aux Pays-Bas et à l’Allemagne. »

Le moustique tigre apporte avec lui aussi son lot de maladies, continue Isra Deblauwe, mais comme cette espèce n’est pas encore bien installée sur le territoire, le risque reste faible pour le moment. 

Pour passer des nuits d’hiver tranquillement, la meilleure solution, selon Isra Deblauwe, est d’éviter d’avoir de l’eau stagnante et surtout de ne pas laisser entrer ces insectes dans son habitation. Et s’ils ont déjà réussi à entrer, alors il faut recourir à un anti-moustique.

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