Une consigne numérique pour les canettes? Pourquoi certaines communes n’en veulent pas

55 villes et communes s’unissent pour s’opposer au projet de consigne numérique pour les canettes et autres bouteilles en plastique.

Cinquante-cinq villes et communes s’unissent pour s’opposer au projet de consigne numérique, pointant un manque d’accessibilité et une trop grande charge pour les autorités locales. Elles plaident, dans un courrier envoyé lundi aux trois ministres régionaux de l’Environnement, pour un système classique avec retour en magasin.

Tant la Wallonie que la Flandre et la Région de Bruxelles-Capitale envisagent de mettre en place une consigne pour les canettes et les bouteilles en plastique, afin de réduire les déchets sauvages. L’horizon 2025 est évoqué dans les trois Régions, selon l’Alliance pour la consigne, à l’initiative de la lettre adressée aux ministres compétents. Si l’Alliance et les 55 villes et communes signataires se réjouissent de l’introduction d’une consigne, elles s’opposent à ce qu’elle se fasse numériquement. Cette modalité est testée en Flandre, via une application.

Selon les signataires, Fost Plus souhaite introduire ce système. « Le système numérique n’est pas accessible à tous », pointe l’Alliance pour la consigne. « Tous nos concitoyens ne disposent pas de smartphones, d’applications bancaires et d’internet », peut-on lire dans le courrier adressé aux ministres Céline Tellier (Wallonie), Alain Maron (Bruxelles) et Zuhal Demir (Flandre). En outre, les 55 villes et communes s’inquiètent de la charge qui leur incomberait en cas de consigne numérique. Les autorités locales devront ainsi installer des « milliers de poubelles publiques supplémentaires dont (il faudra) organiser la collecte » ainsi que gérer et distribuer des « home-scanners pour les citoyens qui ne sont pas à l’aise avec des smartphones et des applications mobiles », dénoncent-elles dans leur courrier. « Nous craignons que ce système de consigne numérique n’ait pas l’effet escompté sur la propreté publique, qu’il soit sujet à des fraudes et qu’il porte atteinte à la vie privée de nos concitoyens », avertit également la lettre. Pour les signataires, c’est aux fabricants de bouteilles et canettes, ainsi qu’aux supermarchés, d’être responsables de la collecte des emballages qu’ils génèrent.

Les 55 villes et communes plaident dès lors pour l’introduction d’une consigne « efficace, qui a fait ses preuves depuis des années dans de nombreux pays, dont nos voisins: la consigne avec obligation de reprise en magasin« . L’Alliance pour la consigne a été fondée en 2017 et réunit des organisations, entreprises, villes et communes pour exiger l’introduction d’une consigne sur les canettes et bouteilles en plastique.

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