réchauffement climatique
© Getty

Un futur encore plus chaud: quelle sera l’ampleur du réchauffement climatique en Belgique?

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Déjà presque deux fois plus rapide en Belgique que la moyenne mondiale, le réchauffement climatique se poursuivra aussi à l’échelle du pays. Mais quelle sera son ampleur?

Comment le réchauffement climatique se manifeste-t-il au plus près de nous, à savoir les températures observées dans les stations belges ces dernières décennies? Et quelles sont les prédictions pour le futur à l’échelle du pays ou de ses sous-régions?

Et quelle sera l’ampleur du réchauffement climatique futur en Belgique? Tout dépendra de la trajectoire mondiale des émissions de gaz à effet de serre, que le Giec estime dans différents scénarios. «Pour le moment, on suit le plus pessimiste, à savoir le SSP 5-8.5, commente Nicolas Ghilain, chercheur en modélisation climatique à l’IRM et à l’ULiège. A l’échelle mondiale et selon la palette envisagée, il conduirait à une augmentation des températures globales de 3 °C, 4 °C voire 5 °C à la fin du siècle, par rapport à la fin du XIXe siècle.» Mais comme le prévoit l’Agence européenne de l’environnement, les températures en Europe devraient «continuer à augmenter tout au long de ce siècle à un rythme plus élevé que la moyenne mondiale». A l’horizon 2071-2100, elles pourraient ainsi y atteindre + 4,1 °C à + 8,5 °C dans le scénario SSP5-8.5, contre + 3,3 °C à + 5,7 °C à l’échelon mondial.

Le rapport climatique 2020 de l’IRM établit lui aussi des prédictions pour la fin du siècle, mais par rapport à une autre période donnée (1961-1990, et non l’ère préindustrielle). «Selon le scénario, l’évolution de la température moyenne pour la Belgique se situe entre 0,7 °C et 5,0 °C à la fin du siècle, résume-t-il. Une augmentation importante de la température est généralement attendue plus en hiver qu’en été

Récemment, l’institut a aussi estimé la récurrence future des stress de chaleur à Bruxelles, en fonction des différents scénarios du Giec. «Les résultats montrent que dans le cadre de l’Accord de Paris (c’est-à-dire des niveaux de réchauffement global de 1,5 °C à 2,0 °C), la température estivale moyenne à Bruxelles augmentera de 3,6 °C à 4,1 °C en moyenne, indique l’IRM. Le nombre de jours de canicule à Bruxelles augmentera d’environ 30,6% et 158,9% pour un réchauffement global de 2 °C et 3 °C respectivement par rapport à un réchauffement global de 1,5 °C.»

Dernier fait plutôt méconnu: «La présence de certains types de pollution, qui agissent comme aérosols, ont pour effet de refroidir l’atmosphère, souligne Nicolas Ghilain. Ces dernières décennies, et comme le Giec le mentionne dans son rapport, on a constaté une hausse des températures subséquente aux diminutions d’aérosols.» La lutte contre le réchauffement climatique peut donc s’avérer d’autant plus complexe à mesure qu’elle s’accompagne d’une réduction tout aussi indispensable de la pollution. D’où l’urgence d’une diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire