L'Andalousie (Espagne), victime de la sécheresse

Sécheresses records dans le monde, une «nouvelle norme» à laquelle s’adapter: «L’un des risques les plus coûteux et les plus meurtriers»

Chaque année, les sécheresses touchent 55 millions de personnes à travers la planète. L’Onu appelle à ne pas sous-estimer l’impact des sécheresses, phénomène moins visibles que les inondations ou tremblements de terre.

Les sécheresses records sur la planète sont en train de devenir une « nouvelle norme » qui oblige les dirigeants à « repenser radicalement » leur gestion, alerte lundi l’Onu en publiant un atlas mondial de ce fléau au premier jour d’un sommet de l’Onu sur la désertification.

L’année 2024, qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée sur Terre, a été marquée par plusieurs sécheresses dévastatrices en Méditerranée, en Équateur, au Brésil, au Maroc, en Namibie, au Malawi, provoquant incendies, pénuries d’eau et de nourriture. Chaque année, les sécheresses touchent directement 55 millions de personnes et constituent « l’un des risques les plus coûteux et les plus meurtriers au niveau mondial », indique l’atlas publié par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) en partenariat avec le centre de recherche scientifique de la Commission européenne (JRC).

Les impacts des sécheresses sont « moins visibles et attirent moins l’attention que les événements soudains comme les inondations et les tremblements de terre », mais il ne faut pas les sous-estimer. Par effet domino, les sécheresses constituent un « phénomène systémique » affectant de multiples secteurs, comme l’agriculture, l’approvisionnement en énergie, le commerce et la navigation, tout en menaçant la santé des écosystèmes et des personnes. En comptant leurs effets indirects, à l’ampleur « parfois difficile à estimer et prévoir », elles ont affecté 1,84 milliard de personnes en 2022 et 2023, dont environ 85% vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, rappelle l’atlas, sur la base d’un rapport de l’Onu publié fin 2023. Et d’ici 2050, ce sont 3 personnes sur 4 dans le monde qui seront touchées, selon leurs projections, en raison du réchauffement climatique causé essentiellement par la combustion des énergies fossiles.

À travers de dizaines de cartes, d’infographies et d’études de cas, l’atlas incite les dirigeants publics et privés « à repenser radicalement leur manière de prendre des décisions et de gérer les risques de sécheresse », résume Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD, qui tient sa 16e conférence à Riyad du 2 au 13 décembre. Il appelle toutes les nations, et en particulier les 196 pays et l’Union européenne qui participent à cette COP16 désertification, à « prendre ses conclusions au sérieux.

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