Ces derniers jours, le centre de la Grèce a été en proie à des pluies diluviennes, causées par un "blocage en oméga".

Qu’est-ce que le « blocage en oméga », ce phénomène à l’origine d’une météo très contrastée en Europe ?

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

Alors que le Benelux et la France connaissent un début de mois de septembre chaud et sec, le sud de l’Europe est en proie à des orages et des pluies diluviennes. Le « blocage en oméga » justifie cette météo particulièrement disparate. Explications.

Après des mois de juillet et août particulièrement maussades en Belgique, l’été pointe enfin le bout de son nez. Depuis une dizaine de jours, le soleil et les records de température sont au rendez-vous. A tel point que notre pays vient tout juste de connaître sa première vague de chaleur en septembre, un phénomène historique.

Si nos pays voisins – France, Allemagne, Pays-Bas voire même Grande-Bretagne – profitent des mêmes conditions favorables, le sud-est ainsi que le sud-ouest de l’Europe voient par contre déferler des orages et des trombes d’eau à perte de vue. Cette météo particulièrement contrastée sur le continent européen s’explique par le phénomène de « blocage en oméga ».

Blocage en oméga: une météo figée

Visuellement caractérisé par la lettre grecque omega (Ω) – en forme de fer à cheval – cet événement météorologique divise une région en trois zones distinctes : deux zones de dépression (les pieds de la lettre), qui entourent une zone de haute pression (la bulle de la lettre).

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Actuellement, le Benelux ainsi que le centre de l’Europe profitent d’un anticyclone, qui garantit un temps chaud et sec. Par contre, les Balkans, à l’Est, ainsi que la péninsule ibérique, à l’Ouest, font les frais d’un long épisode dépressionnaire. Il est particulièrement marqué en Grèce et en Bulgarie, en proie à des pluies diluviennes et meurtrières. La région hellénique de la Magnésie, par exemple, a enregistré en vingt-quatre heures deux fois plus de précipitations que ce que connaît habituellement Athènes sur une année entière. Alors que l’été a été extrêmement sec, les pluies torrentielles ont entraîné des inondations sur une grande partie du pays. Le Portugal a également fait les frais de cet événement météorologique, avec plusieurs régions placées en vigilance orange pour risques de fortes pluies, orages et grèle.

Le propre du blocage en oméga, c’est qu’il fige les conditions météorologiques durant une certaine période. « L’anticyclone ou la dépression reste en place au même endroit pendant quelques jours, voire même plus d’une semaine dans le cas échéant », précise David Dehenauw, directeur de bureau du temps à l’Institut royal météorologique (IRM).

Un phénomène intensifié par le réchauffement

Ce phénomène n’est toutefois pas rare et se produit plusieurs fois par an en Europe. Environ 10 % des jours d’été et 20 % des jours d’hiver seraient des jours de blocage, qui entraînent des conséquences différentes en fonction des saisons. « En été, le phénomène peut provoquer des températures extrêmes comme pour le moment en Belgique, indique le météorologue. En hiver, il peut former des nuages bas et du brouillard ».

Si le blocage en oméga n’est pas le fruit des activités humaines, sa fréquence et son intensité ont tendance à augmenter avec le réchauffement climatique. « On observe des périodes de plus en plus longues marquées par une météo stable et durable, même si cela reste pour l’heure difficile à quantifier », analyse David Dehenauw.

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