Loi européenne de restauration de la nature: le WWF qualifie l’abstention de la Belgique de « honte » et l’invite à soutenir la loi
Une majorité de ministres européens de l’Environnement ont approuvé mardi le texte de compromis de la Suède pour une loi européenne sur la restauration de la nature. Aux yeux de l’organisation environnementale WWF, il s’agit là d’un signal important envoyé aux députés européens, qui devront examiner la proposition à la mi-juillet. Les ministres belges de l’Environnement n’ont cependant pas réussi à se mettre d’accord sur le soutien du pays au texte et la Belgique s’est donc abstenue de voter mardi. « Une honte », a fustigé la section belge de l’ONG.
C’est d’autant plus regrettable que la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA – qui représentait la Belgique à ce conseil des ministres, NDLR), semblait affirmer vendredi dernier que le texte qui leur était soumis allait dans la bonne direction« , pointe le WWF.
Cette position est d’autant plus décevante que la Belgique avait fait preuve d’ambition lorsqu’elle s’était prononcée en faveur de la loi sur la restauration de la nature lors du Conseil « Environnement » de l’UE de décembre dernier, développe l’organisation environnementale. « En six mois, la Belgique est passée d’un pays défenseur de cette loi à un pays qui s’abstient. Au cours des nombreux dialogues qui vont suivre, nous encourageons la Belgique à rejoindre les pays qui soutiennent cette loi et à co-adopter ensemble une loi ambitieuse sur la restauration de la nature », a commenté Reine Spiessens, responsable du plaidoyer sur la biodiversité au WWF et coordinatrice de la Coalition belge pour la biodiversité.
Cette abstention va, en outre, à l’encontre des ambitions internationales pour la nature que la Belgique a affichées précédemment, souligne encore l’ONG. Lors de la COP15 de décembre dernier sur la nature et la perte de biodiversité, le pays a en effet soutenu l’accord de Kunming-Montréal, qui prévoit la restauration d’au moins 30% des zones d’écosystèmes dégradés d’ici à 2030, illustre-t-elle. « Plus encore que les autres États membres, la Belgique a cruellement besoin d’une loi sur la restauration de la nature, car notre pays est le plus mauvais élève de l’UE en ce qui concerne l’état de conservation de nos habitats naturels », conclut le WWF, selon qui 95% de ceux-ci sont actuellement dans un état de conservation défavorable.