Les échecs passés des conférences environnementales de l’ONU
Depuis la première conférence de l’ONU sur le changement climatique en 1995, plusieurs de ces sommets connus sous le nom de COP se sont conclues sur des échecs, faute de consensus entre les pays.
La COP29 de Bakou est entrée en prolongation samedi après 12 jours de négociations infructueuses sur le sujet des financements climatiques pour les pays en développement. Les négociateurs espèrent encore un accord mais le temps presse pour rapprocher les différents camps.
Par le passé, des sommets environnementaux se sont déjà terminés sur un échec.
2000: La Haye et sa COP6 bis
« C’est la seule fois » dans l’histoire des COP qu’une « suspension » a eu lieu, raconte à l’AFP Alden Meyer, un expert du groupe de réflexion E3G, qui a assisté à presque toutes les COP.
Cette année-là, la COP6 s’était terminée « dans le chaos » sans accord sur les règles de mise en œuvre du protocole de Kyoto, se souvient Paul Watkinson, ancien négociateur en chef pour la France.
Dans les COP, les décisions sont adoptées non pas par un vote, mais par consensus, un terme ambigu mais qui donne théoriquement à chacun des 198 membres le droit d’objecter au résultat final.
A La Haye, les désaccords entre les Etats-Unis et l’Europe étaient nombreux, sur fond d’incertitude quant au résultat de l’élection présidentielle américaine entre George W. Bush et Al Gore.
« Il y avait donc cette incertitude. Ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Les ministres ont commencé à partir et ils ont dû suspendre la COP », indique Alden Meyer.
Les négociations ont donc repris quelques mois plus tard à Bonn pour une COP6 « bis », qui a permis de formellement clore la conférence.
2009: Copenhague, le fantôme des COP
Cette COP est restée dans les mémoires comme LA conférence de l’échec, au point que les négociateurs, année après année, évoquent le spectre d’un « Copenhague bis » quand les négociations déraillent.
En décembre 2009, les dirigeants mondiaux avaient exprimé de grands espoirs pour la COP15. Mais elle s’est achevée sur un âpre conflit entre pays du Nord et du Sud concernant des objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis, soutenus par d’autres, refusaient que l’accord soit contraignant.
La conférence s’est terminé sans le pacte mondial espéré… dans la confusion générale.
Et ce malgré des tentatives de « la dernière chance en dehors de la salle », se souvient Paul Watkinson, un expert qui a joué un rôle crucial dans le sprint final de nombreuses COP.
Pour sauver la face, un texte séparé a néanmoins été négocié, fixant un objectif de 100 milliards de dollars de financements climatiques à destination des pays en développement d’ici 2020.
Alors que les COP ne se terminent presque jamais au jour prévu, Paul Watkinson raconte qu’il ne faut pas sous-estimer les détails pratiques, qui peuvent mettre les nerfs des négociateurs à rude épreuve.
« A Copenhague, on ne trouvait plus rien à manger ou à boire le samedi », lors de la journée de prolongation. La délégation française avait prévu sa machine à café, dit-il.
Cali, sur la biodiversité
Plus récemment, le 2 novembre, les 196 pays membres de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique se sont quittés à la COP16, à Cali en Colombie, sans accord financier pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030, malgré une nuit supplémentaire de négociations.
La présidence colombienne n’a pu que constater que le quorum n’était plus rempli, trop de délégués étant partis se coucher ou attraper leur vol de retour. Les négociations reprendront au « 1er trimestre 2025 ».
A la COP29 sur le climat, en Azerbaïdjan, le quorum est de deux tiers des pays présents.