Désastres climatiques: les inondations de Valence ont fait le plus de victimes en Europe en 2024

Les 10 plus grands désastres climatiques de 2024: les chiffres impressionnants de leur coût humain et financier

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

La note est de plus en plus salée: des milliers de vies humaines et des centaines de milliards de dollars. L’ONG Christian Aid publie les chiffres des pires événements climatiques de l’année. Détails.

Ces dernières années, le coût du changement climatique est de plus en plus infernal. L’année 2024 ne déroge pas à cette cruelle règle. L’ONG britannique Christian Aid comptabilise, chaque année, le prix à payer en termes de vies humaines et de dégâts matériels, en examinant l’ardoise des dix événements climatiques les plus ravageurs des douze mois écoulés. En 2024, la note globale est impressionnante: 2.000 morts et plus de 228 milliards de dollars de dégâts. Difficile de comparer ces chiffres avec 2023 où l’ONG avait opté pour une comptabilisation per capita et en proportion du PIB des pays touchés.

Par contre, par rapport à 2021 et 2022, on peut constater que les choses ne s’améliorent pas, au contraire. Le nombre de décès dus aux dix plus grandes catastrophes climatiques était de 1.075 en 2021 et 2.396 en 2022. Cette dernière année, le chiffre avait surtout été gonflé par les terribles inondations au Pakistan où l’on avait déploré 1.749 morts. En 2020, le bilan humain était plus important encore en raison surtout des inondations inouïes en Inde (2.067 morts pour un total mondial de 3.417). Le coût économique de ces catastrophes était de 145 milliards de dollars il y a quatre ans, 170 milliards en 2021 et 168 milliards l’année suivante. Un montant clairement en hausse en 2024. Les victimes du cyclone Chido, qui a récemment ravagé les îles de Mayotte, n’ont pas encore été dénombrées. On ne sait toujours pas si elles se compteront en dizaines ou en centaines, mais elles pourraient venir sensiblement alourdir ce bilan déjà alarmant.

Le plus lourd tribut humain a été payé, cette année, par l’Asie du sud-ouest lors du passage du cyclone tropical Yagi, au début de septembre (829 morts au moins). Puis vient la Chine avec les inondations dévastatrices dans le sud du pays en juin (315 morts). Les Etats-Unis ne sont pas en reste, comptabilisant 113 décès pour les tempêtes de janvier,  le cyclone Milton d’octobre, et 232 morts, avec le Mexique et Cuba, pour le cyclone Helene de fin septembre. En Europe, ce sont les inondations de Valence, en Espagne, qui auront eu le prix le plus élevé, avec 226 morts recensés. Les inondations en Europe centrale, en septembre, ont quant à elles fait 26 morts et celles en Allemagne, de début juin, six. Soit en tout 258 pertes humaines pour le Vieux Continent. Le total des dégâts matériels de ces trois événements s’élève à près de 14 milliards de dollars.

Les factures les plus salées concernent l’Amérique, surtout du Nord, soit au moins 175 milliards de dollars pour les tempêtes et cyclones cités plus haut. D’une manière générale, les coûts financiers sont plus importants dans les pays riches, la valeur des propriétés touchées y étant plus élevées et les contrats d’assurance plus répandus. Les pays moins développés déplorent le plus de morts. C’est là aussi que les sécheresses et les vagues de chaleur sont les plus aigües. En Afrique australe, la pire sécheresse de mémoire d’homme a touché plus de 14 millions de personnes cette année, relève Christian Aid dans son rapport.

«Les preuves scientifiques du bilan mortel que la combustion des énergies fossiles fait payer aux populations de la planète sont incontestables, commente le PDG de l’ONG Britannique Patrick Watt. Ces terribles catastrophes climatiques sont un signe avant-coureur de ce qui nous attend si nous n’accélérons pas la transition vers l’abandon des énergies fossiles.» Si le rapport de Christian Aid donne une idée de la dévastation causée par le dérèglement, il n’offre pas un panorama complet. Ce qui fait dire à Mariam Zachariah, météorologue à l’Imperial College de Londres, qu’outre cet instantané de 2024, «il y a beaucoup plus de sécheresses, de vagues de chaleur, d’incendies de forêt et d’inondations qui ne sont pas inclus dans le décompte, mais qui deviennent plus fréquents et intenses.» Patrick Watt ajoute que les souffrances humaines causées par la crise climatique reflètent des choix politiques, espérant que les gouvernements prennent davantage les devants en 2025.

 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire