La Belgique est le seul pays de l’UE à ne pas avoir suffisamment alloué d’espace à l’éolien en mer

La pression s’accentue pour que la Belgique développe davantage d’éolien en mer. Mais les fonds marins protégés réduisent la marge de manoeuvre sur la portion de littoral belge.

La plupart des pays membres de l’Union européenne, à l’exception de la Belgique, ont alloué suffisamment d’espace à l’éolien en mer pour atteindre leurs engagements pour 2030 en la matière, révèle un nouveau rapport publié jeudi par le WWF. L’ONG environnementale met en garde par rapport à la nécessité de ne pas empiéter sur des zones marines protégées et suggère à la Belgique de déployer d’autres sources d’énergies renouvelables qui exercent moins de pression sur l’environnement.

Le WWF a évalué l’espace maritime destiné à l’éolien offshore par 10 pays de l’Union européenne sur les 22 possédant un littoral.

Il en ressort que tous ces pays, sauf la Belgique, ont alloué suffisamment d’espace pour atteindre leurs objectifs pour 2030 en matière de production d’énergie éolienne. En outre, le Danemark, l’Estonie, la Lettonie et la Pologne ont quant à eux alloué assez de superficie pour leurs engagements pour 2040.

Les Etats membres de l’UE se sont fixé l’objectif d’installer au moins entre 111 et 116 GW d’éolien en mer d’ici 2030, rappelle le rapport. Les parcs éoliens offshore représentent actuellement une capacité installée de 2.262 MW en mer du Nord belge. L’objectif de notre pays est d’atteindre 6.000 MW ou 6 GW pour 2030 et 8.000 MW ou 8 GW pour 2040.

Mais malgré le fait que la Belgique ait décidé de consacrer 15,1% de ses eaux maritimes à l’éolien, cela ne sera pas suffisant pour atteindre ses objectifs, analyse le WWF, d’autant que deux parcs éoliens sont situés dans des zones marines protégées. « Le problème est que la pression devient trop grande dans notre portion de mer du Nord », explique Arnaud Van Dooren, spécialiste des énergies renouvelables au WWF. Alors que l’actuel plan d’aménagement des espaces marins arrivera à son terme un 2026, et que le suivant couvrira la période de 2026 à 2034, le WWF suggère à la Belgique de davantage collaborer avec ses voisins. « Car de nombreux parcs éoliens sont également construits en mer du Nord par les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France. Cela manque d’une vision globale », estime Arnaud Van Dooren. Le WWF recommande aussi à la Belgique de revoir à la baisse ses engagements pour 2030 et 2040 en matière d’éolien offshore et d’explorer le déploiement d’autres sources d’énergies renouvelables exerçant une pression moindre sur la nature.

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