Si le monde continue d’émettre autant de gaz à effet de serre qu’en 2022, le cap symbolique du 1,5 degré de réchauffement climatique sera atteint en seulement six ans, selon une étude récente menée par des chercheurs britanniques. D’après ces derniers, le « budget d’émissions » se révèle être encore plus limité que ce qui avait été initialement estimé.
En 2015, la COP21 de Paris avait décidé de limiter le réchauffement à 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle. De nombreux scientifiques ont depuis lors procédé à des estimations quant à la quantité totale de gaz à effet de serre susceptible de conduire à cette limite. Selon le rapport mondial sur le climat de 2021, cette estimation s’élevait à 494 milliards de tonnes de CO2.
Les chercheurs du Imperial College de Londres, dirigés par le Dr Robert Lamboll, ont utilisé un nouveau modèle informatique pour simuler les effets du changement climatique. Leurs conclusions, publiées dans la revue scientifique « Nature », révèlent que si les émissions de gaz à effet de serre persistent à leur rythme actuel, la limite de 1,5 degré sera dépassée dès 2028.
Les Nations unies ont, à l’heure actuelle, pour ambition de réduire de moitié les émissions nettes d’ici 2030, avec en ligne de mire la neutralité carbone d’ici 2050. Cependant, même en cas de succès, les scientifiques avertissent qu’il n’y a que 40% de probabilité d’atteindre les objectifs climatiques. La différence entre les deux estimations s’explique en grande partie par l’utilisation d’un nouveau programme informatique, qui simule le changement climatique induit par les gaz à effet de serre.
Le Dr Lamboll a également eu accès à des données plus récentes, les chiffres antérieurs datant de 2020, une année où les émissions mondiales avaient diminué en raison de la pandémie de coronavirus. En 2022, ces émissions ont de nouveau atteint des sommets, avec des prévisions laissant présager un nouveau record cette année.
