En mai, tonte à l’arrêt: pourquoi et comment compter les fleurs de son jardin
Depuis la première édition d’En mai, tonte à l’arrêt, Le Vif et ses partenaires proposent aux participants de compter les fleurs sur un mètre carré de pelouse non tondue. Voici tout ce qu’il faut savoir.
C’est la dernière ligne droite pour En mai, tonte à l’arrêt. Jusqu’au 31 mai inclus, les participants peuvent encoder le nombre de fleurs observées sur un mètre carré de leur zone de non-tonte, en se rendant sur levif.be/enmaitontealarret. Une fois cette étape effectuée, ils recevront leur indice nectar personnalisé. Par extrapolation, et sur la base d’un calcul de Gembloux Agro-Bio Tech, notre partenaire scientifique, cet indice livrera un aperçu chiffré de la contribution de la zone de non-tonte pour les pollinisateurs sur un mois complet. Bien entendu, la quantité de nectar varie d’une fleur à l’autre, ce qui sera pris en compte dans le calcul. En moyenne, il faut environ 60 milligrammes de nectar par jour pour s’assurer du développement d’une larve d’abeille solitaire. En additionnant le bilan floral et la superficie non tondue de l’ensemble des participants, Le Vif livre chaque année une estimation du nombre de larves d’abeilles potentiellement soutenues sur le mois de l’opération. Ainsi, l’année dernière et sur la base des comptages de fleurs, les jardins inscrits ont théoriquement pu soutenir la croissance de 315.000 abeilles.
Au-delà du petit geste pour la nature, qu’il est vivement conseillé de pérenniser dans une partie du jardin, l’opération s’inscrit dans la droite lignée de la science participative. A l’inverse des réserves naturelles et des espaces verts publics, les experts en biodiversité ne peuvent parcourir un grand nombre de jardins, vu leur caractère privé. En dépit des biais d’une approche comme celle d’En mai, tonte à l’arrêt, reposant sur des déclarations de participants non vérifiables sur le terrain, le grand jeu de données obtenues au terme de l’opération peut tout de même livrer une photographie inégalée de l’état de la biodiversité ordinaire dans les pelouses domestiques. En outre, la réédition de l’opération, tous les ans et au même mois de l’année, permet de consolider les données, d’exclure des valeurs aberrantes ou d’établir d’éventuelles corrélations. Bref, en s’inscrivant à l’opération et en comptant les fleurs sur un mètre carré, la démarche alimente aussi la recherche scientifique, essentielles pour préserver et restaurer la nature.
Comment compter les fleurs? Si la floraison est hétérogène sur la surface de non-tonte, comme c’est le cas chez moi, il est conseillé de déterminer le mètre carré sur une zone mixte comprenant à la fois des fleurs et de l’herbe haute. Par ailleurs, il ne faut compter que les fleurs écloses au moment du comptage. Si vous avez observé une floraison plus dense plus tôt dans le mois, n’en tenez donc pas compte: établir systématiquement le bilan floral en fin de mois améliore la concordance et la comparaison des résultats. A mon échelle, voici ce que ce comptage donne sur un mètre carré de mon choix (le résultat serait différent dans une autre zone): neuf marguerites, deux porcelles enracinées, six boutons d’or –les espèces les plus courantes vous seront proposées, avec une photo pour pouvoir les identifier. Cela représente un indice nectar de 90 milligrammes par jour sur l’ensemble de ma zone de non-tonte et 45 larves d’abeilles potentiellement soutenues sur un seul mois.
Les participants ayant procédé au comptage des fleurs pourront enfin tenter leur chance pour remporter une visite de deux heures d’un expert nature dans leur jardin, avec remise d’un rapport personnalisé (d’une valeur de 400 euros) et cinq leçons de nature (valeur unitaire: 30 euros).
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