Echec d’un plan climat belge: « La Flandre est à la traîne », estime Jean-Pascal van Ypersele
Le climatologue Jean-Pascal van Ypersele déplore l’attitude de la Flandre qui, selon lui, est largement responsable de l’échec de la Belgique à s’accorder sur un plan climat.
La Belgique n’a pas pu remettre de plan climat à l’Europe dans les délais impartis, a déploré vendredi dans un communiqué la Coalition Climat. Cela notamment en raison d’un désaccord entre régions. « Cet échec belge est très regrettable, mais l’attitude de la région flamande, largement responsable de cet état de fait, l’est particulièrement », a déclaré à Belga le climatologue et ancien vice-président du GIEC, Jean-Pascal van Ypersele, lors d’une action pro-climat menée vendredi soir, à Bruxelles.
Les États membres de l’Union européenne devaient présenter une version actualisée de leur plan climat pour la période comprise entre 2021 et 2030, reprenant notamment une stratégie visant à réduire les émissions de CO2. L’Europe tablait sur un recul de 55% alors que la Belgique souhaitait s’engager pour 47%. La Flandre, cependant, n’entend pas aller plus loin que 40%. La Belgique avait jusqu’au 3 novembre pour se manifester auprès de la Commission européenne, mais une réunion entre cabinets des ministres compétents la semaine dernière n’a rien donné, et aucun plan climat n’a par conséquent pu être délivré à temps.
Interrogé lors d’un rassemblement organisé par la campagne internationale « Power Up », qui pointe l’urgence d’une « transition énergétique juste et équitable », Jean-Pascal van Ypersele considère que la Flandre ne se rend pas compte qu’il faut « voir plus long que le bout de son nez« , a-t-il confié à Belga. « Croire que protéger à court terme l’économie flamande, en préservant le statu quo, participera à protéger cette même économie à moyen et long-terme est une grave erreur de jugement« .
Ces prochaines années, le monde entier va être obligé d’opérer une transition énergétique beaucoup plus propre, a affirmé le climatologue. « Si la Flandre reste à la traîne, elle y perdra, c’est inévitable. Il est donc grand temps qu’elle se rende compte de la nécessité d’organiser cette transition », a-t-il ajouté.