COP28: « Pas de progrès depuis deux ans pour limiter le réchauffement climatique » 

Malgré « leurs promesses », les gouvernements n’en font toujours pas assez pour contenir le réchauffement climatique, qui pourrait toujours dépasser largement les 2°C d’ici la fin du siècle, constate le projet « Climate Action Tracker », alors que la COP28 bat son plein à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Selon ce projet qui est une collaboration entre deux ONG environnementales (les instituts Climate Analytics et NewClimate Institute) et un centre de réflexion (le think-tank IESR), à politiques inchangées, la hausse du mercure atteindrait 2,7°C, soit la même projection que celle faite à Glasgow il y a deux ans. Lors de la COP26, dans la ville écossaise, la communauté internationale avait pourtant adopté un « pacte de Glasgow » censé doper l’action climatique et « garder en vie » l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C, soit l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat.

En prenant cette fois en compte les engagements pris par les Etats (NDC’s ou contributions déterminées au niveau national) à l’horizon 2030, le réchauffement climatique atteindrait 2,5°C d’ici la fin du siècle, selon le « Climate Action Tracker »: un niveau toujours bien supérieur à ce que préconisent les scientifiques du Giec pour éviter les pires conséquences du dérèglement climatique.

« Deux ans après Glasgow, notre rapport est pratiquement le même. On pourrait penser que les évènements extrêmes qui surviennent dans le monde pousseraient à agir mais les gouvernements semblent inconscients, pensant peut-être que surnager leur permettra de faire face au flot de conséquences », fustige en substance Claire Stockwell, analyste de Climate Analytics et principale autrice du rapport.

Les auteurs du « Climate Action Tracker » dénoncent au passage le recours à ce qu’ils estiment être de « fausses solutions ». Et de citer les technologies de capture et stockage du carbone (CCS), mises en avant par plusieurs pays et les industries pétrolière et gazière. Très en vogue ces derniers temps, les CCS ne semblent cependant pas en mesure, vu leur coût et leur immaturité technologique, d’être la solution miracle qui fera chuter à court terme les émissions de gaz à effet de serre.

Pour rappel, selon les rapports du Giec, il faudrait quasi diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales d’ici 2030 pour avoir quelques chances de limiter la hausse du mercure à 1,5°C.   « C’est tout simplement l’industrie des énergies fossiles essayant de prolonger sa durée de vie, alors qu’elle a besoin de faire face à la réalité d’une sortie des énergies fossiles », estime pour sa part Niklas Höhne, du NewClimate Institute, cité dans un communiqué.

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