Céline Tellier (Ecolo) à nouveau sous le feu des critiques: « Par deux fois, vous avez échoué à protéger la santé des citoyens »
A nouveau mise en cause, la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo) a dû essuyer les critiques venant de l’opposition comme de la majorité. Cette fois, la polémique concerne la pollution causée par des broyeurs à métaux.
La situation des broyeurs à métaux a évolué, notamment en matière de pollution canalisée – cette pollution qui sort des cheminées et qui a drastiquement chuté grâce aux normes imposées par la Région, ndlr. Il reste toutefois du travail à faire. J’en ai la pleine conscience et nous y travaillons ardemment avec l’ensemble des acteurs concernés », s’est défendue la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, au cours d’un débat d’actualité organisé sur le sujet au parlement wallon.
Céline Tellier (Ecolo) à nouveau mise en cause
A nouveau mise en cause dans une enquête de la RTBF après les révélations sur la pollution aux PFAS de l’eau de distribution, la ministre a insisté sur deux « clauses de rendez-vous à brève échéance »: les résultats du biomonitoring en cours, attendus ce printemps, et l’évaluation, en février, des plans de réductions des émissions diffuses.
« Ces deux éléments sont essentiels pour déterminer si nous devons prendre des mesures complémentaires à l’égard des broyeurs à métaux wallons », a-t-elle affirmé. Durant son exposé, Céline Tellier est longuement revenue sur la transformation des valeurs limites d’émission en valeurs cibles, un point particulièrement pointé par les députés.
« L’administration a reconnu que l’imposition de valeur limite pour les émissions diffuses n’avait pas de sens. Elle a donc proposé de passer de valeurs limites qui jugeaient de la concentration à une réflexion sur les quantités émises », a expliqué la ministre. « La modification de valeur limite en valeur cible pour quatre des sept broyeurs wallons a été émise par le fonctionnaire technique sur avis favorable de l’AWAC, l’agence wallonne de l’air et du climat. J’assume complètement cette modification méthodologique de mon administration mais laisser entendre que c’est une volonté politique, c’est un abus de langage », a-t-elle ajouté en réfutant également les accusations de laxisme, 95 PV ayant été dressés depuis le début de la législature.
Tout comme dans le dossier des PFAS, Céline Tellier a enfin redit « son engagement plein et entier pour assurer le principe de précaution, protéger la santé des riverains et lutter contre l’impunité environnementale. C’est l’ADN de mon engagement », a-t-elle conclu.
« Vous changez les normes sans communiquer »
Dans les rangs parlementaires, c’est peu dire que le scepticisme restait de mise. « Votre réponse n’est pas convaincante. Vous changez les normes sans communiquer et les chiffres qui explosent vous donnent tort. Votre engagement de précaution n’est pas tenu », a ainsi asséné, dans l’opposition, François Desquesnes (Les Engagés).
« Vous avez substitué le principe de sécurité juridique au principe de précaution », a enchaîné Jori Dupont (PTB). « Ne plus verbaliser les broyeurs, c’est un choix politique. Par deux fois, vous avez échoué à protéger la santé des citoyens », a-t-il ajouté.
Le verbe n’était pas plus tendre du côté de la majorité, le PS, par la voix de Fatima Ahallouch, regrettant des mesures insuffisantes tandis que, pour le MR, Jacqueline Galant évoquait « une gifle pour les agriculteurs qui ont dû abattre leurs animaux et pour les citoyens inquiets ».
« Vous nous noyez dans des détails techniques. On connaît l’expression se cacher derrière son petit doigt. Vous, vous en avez plusieurs », a abondé son collègue Nicolas Tzanetatos. Ce dernier a par ailleurs indiqué soutenir la demande d’une commission Environnement consacrée au dossier. Enfin, l’Ecolo Christophe Clersy a reconnu des questions légitimes tout en dénonçant « certains propos outranciers qui ne dupent personne ».