« Une dynamique dangereuse »: la BNB alerte sur le déficit budgétaire belge
Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), Pierre Wunsch, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme quant au déficit budgétaire belge.
A ses yeux, les finances publiques ne sont toujours pas sous contrôle en raison, notamment, d’un « manque de choix politiques clairs » résultant de la fragmentation du paysage politique.
En 2023, le déficit budgétaire de la Belgique s’est creusé de 0,7 point de pourcentage du PIB, pour ressortir à 4,2% du PIB.
A politique inchangée, les prochains gouvernements devront fournir un effort budgétaire de près de 2,5 milliards d’euros chaque année rien que pour maintenir le déficit budgétaire constant, selon les calculs de la BNB.
En outre, en 2025, selon les prévisions actuelles, seule la Slovaquie afficherait un déficit budgétaire supérieur à celui de la Belgique. « Cela ne signifie pas qu’il existe des risques de refinancement immédiats, mais la Belgique fait partie des pays présentant le risque le plus élevé pour la soutenabilité à moyen terme des finances publiques », a averti le gouverneur.
D’après ce dernier, les prochains gouvernements devront opérer des choix « pour pouvoir supporter le coût des défis à long terme », comme le vieillissement de la population, la transition énergétique ou encore la hausse des charges d’intérêts.
Le taux d’endettement s’est retrouvé à nouveau sur une trajectoire ascendante en 2023, à 105,2% du PIB (contre 104,3% l’année précédente). Une hausse qui, combinée à la montée des charges d’intérêts de la dette, phénomène auquel la Belgique n’avait plus été confrontée depuis de nombreuses années, dessine une « dynamique dangereuse », pointe la BNB.
Sans entrer dans le détail des mesures à prendre, le gouverneur a estimé que de nouvelles réformes « structurelles » s’imposaient pour inverser la tendance et réduire le ratio dette/PIB. « Nous avons besoin de ‘buffers’ (marges de manœuvre budgétaires, NDLR) pour absorber le prochain choc économique », a mis en garde M. Wunsch. « Assainir les finances représente un défi complexe sur le plan politique. La soutenabilité des finances publiques est une responsabilité partagée par tous les niveaux de pouvoir. Pour retrouver au plus vite une situation budgétaire saine, toutes les entités publiques devront consentir des efforts budgétaires », a-t-il conclu.