April 8, 2025, Washington, District of Columbia, USA: President Donald Trump signs executive actions to support the coal industry at an Unleashing American Energy Executive Order event, Tuesday, April 8, 2025, in the East Room of the White House. (Credit Image: © Daniel Torok/White House/ZUMA Press Wire)

Trump, tarifs douaniers et milliardaires: la volatilité des fortunes

Depuis l’annonce de Donald Trump sur le blocage des tarifs douaniers, les marchés financiers réagissent avec nervosité. Mais qui profite réellement de cette instabilité économique?

Malgré une envolée spectaculaire des marchés financiers, les investisseurs restent prudents face à la politique commerciale de Donald Trump. Le président américain avait annoncé, le 2 avril 2025, une série de tarifs douaniers d’une agressivité inédite, visant l’ensemble des partenaires commerciaux des Etats-Unis, à l’exception notable de la Russie. Une décision rapidement atténuée ce mercredi 9 avril. Trump a fait marche arrière en décrétant un gel de 90 jours sur l’application de ces mesures.

Cette volte-face a provoqué une réaction fulgurante sur les marchés. A en croire l’indice Bloomberg, les 500 personnes les plus riches de la planète ont vu leur patrimoine s’envoler de 304 milliards de dollars en une seule journée. Un record absolu depuis la création de l’indice en 2012. Mais cette euphorie n’aura été que de courte durée.

Tarifs douaniers: les milliardaires de la tech perdent gros

Dès le lendemain, les marchés ont replongé, entraînant avec eux les fortunes qui venaient tout juste de gonfler. Les grands gagnants d’hier se sont transformés en perdants du jour. Elon Musk, en particulier, a vécu cette instabilité de plein fouet. Le patron de Tesla et SpaceX a engrangé 35,6 milliards de dollars en une seule séance, avant de reperdre 14,1 milliards aujourd’hui. Il reste toutefois le grand gagnant, avec un gain net de 21,5 milliards.

Le même scénario est constaté pour ses homologues de la tech. Mark Zuckerberg, dirigeant de Meta, a brièvement franchi la barre des 205 milliards de dollars avant de retomber à 193 milliards. Jeff Bezos, de son côté, a gagné 18,5 milliards avant de voir 7,7 milliards s’envoler le jour suivant. Selon Bloomberg, les dix plus grandes pertes de la journée concernent exclusivement des dirigeants de l’industrie technologique. Olivier Malay, docteur en économie, explique pourquoi: «La rentabilité d’Amazon repose surtout sur ses datacenters, gourmands en matières premières importées, notamment de Chine. Les droits de douane sur ces matériaux mettent alors ces entreprises en difficulté.»

L’exception des acteurs de la mode

Dans un contexte de forte instabilité boursière, les figures de proue de l’industrie de la mode tirent leur épingle du jeu. Bernard Arnault, PDG de LVMH, a effacé en 24 heures les pertes subies la veille estimée à 5,6 milliards de dollars en engrangeant un gain de 11,4 milliards ce vendredi.
La même dynamique est constatée pour Amancio Ortega. Le fondateur de Zara et du groupe Inditex a vu sa fortune bondir de 5,27 milliards de dollars en une seule journée. Françoise Bettencourt Meyers, héritière du groupe L’Oréal, enregistre pour sa part un gain de 4,6 milliards d’euros, représentant plus de 70% de l’ensemble de ses gains depuis le début de l’année.

Des gains insuffisants pour effacer les pertes

Malgré des gains exceptionnels de 304 milliards de dollars en une seule journée, la plupart des milliardaires restent perdants. Depuis les annonces de Donald Trump sur les tarifs douaniers, les 500 personnes les plus fortunées ont vu leur fortune globale chuter de 536 milliards. Il subsiste donc un écart de 232 milliards entre les pertes accumulées et les gains récents.

Entre coups de théâtre présidentiels et volatilité des marchés, la richesse des ultra-riches apparaît plus que jamais soumise aux humeurs politiques. Ce contexte d’instabilité rappelle à quel point l’économie mondiale peut rester vulnérable face aux décisions d’un seul homme.

Dans ce climat tendu, certaines voix s’élèvent pour proposer des ripostes ciblées. Pour l’économiste Oliver Malay, la solution passe par une contre-offensive stratégique:
«La meilleure solution qui soit pour les Européens, c’est de pousser les Etats-Unis à abandonner leurs tarifs. Pour ça, il faut les attaquer là où ça fait mal. C’est à dire en taxant les GAFAM. »
Une manière directe de toucher les géants du numérique américains, souvent protégés mais au cœur de la puissance économique du pays.

Une incertitude qui, à défaut de rassurer les investisseurs, illustre le climat d’imprévisibilité économique dans lequel plonge désormais la présidence Trump.

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