Après la Commission et le Parlement européens, la Défense belge met en garde contre TikTok
Le patron du nouveau Cyber Command de la Défense, Michel Van Strythem, a mis en garde les députés contre les dangers de certaines applications en matière de sécurité électronique, notamment le réseau de courtes vidéos TikTok.
TikTok, dont la société mère ByteDance est chinoise, fait l’objet d‘une surveillance croissante des Occidentaux en raison de craintes que Pékin puisse accéder aux données des utilisateurs à travers le monde. Les institutions qui interdisent l’utilisation de ce réseau social à leur personnel se multiplient en Europe (Commission européenne, Parlement européen,…) et aux États-Unis.
Même si cette application n’est pas la seule à présenter un danger, le général Van Strythem a toutefois mis l’accent sur elle à l’occasion de la présentation du Cyber Command à la commission de la Défense de la Chambre. Trois points suscitent plus particulièrement la méfiance de ce qui doit devenir la cinquième composante de l’armée: l’absence d’authentification à deux facteurs, une transmission non sécurisée de données et la loi chinoise qui autorise les autorités chinoises à accéder aux données transmises.
Dans l’opposition, le député Michael Freilich (N-VA) a appelé à plusieurs reprises à une interdiction ciblée de l’usage de Tik Tok. Il a répété son plaidoyer qui vise les responsables politiques, les titulaires d’un mandat exécutif, les militaires, les agents des services de sécurité et le personnel des pouvoirs publics. « C’est une mesure nécessaire à court terme qui ne peut attendre », a-t-il dit. Dans la majorité, Jasper Pillen (Open Vld) a abondé dans le même sens. « Je suis de plus en plus convaincu qu’il faut une interdiction (de cette application) sur les téléphones des autorités », a-t-il dit.
Récemment, une vidéo de la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, a fait parler d’elle en raison de sa diffusion sur TikTok, une initiative qui avait déjà été brocardée par la N-VA. Mercredi, Denis Ducarme (MR) et Georges Dallemagne (Les Engagés) sont également revenus à la charge. Ils ont réclamé de savoir quelles étaient les directives applicables à la Défense à l’égard de ce réseau social dont les liens avec le pouvoir chinois sont dénoncés depuis un certain temps.
Dans le courant de l’année dernière, à la suite d’un avis négatif du Service Général de Renseignement et de Sécurité (SGRS) remontant au début de 2022, la Défense a interdit que cette application soit téléchargée sur un appareil qui contient également des données relatives à la Défense et imposé que toute utilisation soit motivée dans une demande préalable, a indiqué M. Van Strythem.
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