Ryanair menace de se retirer de Brussels Airport: « Qui a inventé cette merde ? »
Rebuté par les frais de l’aéroport de Zaventem et par la taxe d’embarquement du gouvernement belge, le groupe Ryanair pourrait aussi réduire le nombre de vols au départ de Charleroi, a glissé son CEO lors d’une rencontre presse au siège de la compagnie low cost, à Dublin.
Coup de bluff, vraie menace ? Ryanair a le don de mettre la pression quand il s’agit de préserver coûte que coûte son hégémonie sur le marché européen de l’aviation low cost. Après avoir procédé à la fermeture en mars dernier de sa base située à l’aéroport de Francfort, puis annoncé celle d’Athènes pour l’hiver ce 1er septembre, Ryanair pourrait aussi relocaliser les deux avions dont elle dispose à Brussels Airport, du moins pour cet hiver. Elle envisage également une potentielle réduction du nombre de vols depuis Charleroi.
La présence de Ryanair à Brussels Airport « sérieusement remise en cause »
« Zaventem est certainement l’un des aéroports où notre présence est sérieusement remise en cause. Je ne peux pas vous assurer que nous y serons présents cet hiver, a annoncé ce 1er septembre Michael O’Leary, le provocateur CEO de Ryanair Group, lors d’une visite de son siège à Dublin, à laquelle Le Vif était convié. L’aéroport de Zaventem impose des frais de plus en plus élevés alors que son trafic aérien a diminué de 30%. C’est un non-sens ! »
Autre reproche, cette fois à l’attention du gouvernement belge : l’instauration, en avril dernier, d’une taxe d’embarquement pour les passagers (2, 4 ou 10 euros selon la destination), visant à dissuader les voyageurs d’opter pour des vols de (très) courte distance, pour des raisons environnementales. « Qui a inventé cette merde ? », a-t-il lancé. Nous nous demandons si nous devons maintenir ou non notre base de Zaventem cet hiver, et si nous réduisons également le nombre de vols au départ de Charleroi. Nous ne prendrons pas de décision avant d’avoir un meilleur deal. Mais les deux aéroports sont certainement en revue pour le moment. La Belgique, ce pays si cher à mon cœur pour ses syndicats, a un modèle économique bizarre. Je n’y envisage pas de croissance dans les 12 prochains mois. »
La fin de l’ère low cost ? Michael O’Leary nuance
Prendre un vol pour 10 euros dans le contexte de la crise énergétique ? « Je pense que vous ne verrez pas ces tarifs durant les prochaines années », indiquait le patron de Ryanair Group à la BBC, en août dernier. Certains y avaient vu une allusion à la fin du modèle low cost, ce qu’il conteste : « Avant le covid, le prix moyen de nos billets s’élevait à 40 euros. Il augmentera probablement à 50 euros dans les prochaines années. Nos plus bas tarifs, fixés à 9,99 euros par vol, passeront à 15 ou 20 euros. Les passagers auront toujours assez d’argent pour voyager, mais uniquement avec Ryanair. »
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