Pourquoi l’État belge va vendre une partie de sa participation dans BNP Paribas
Le gouvernement fédéral souhaite mettre en vente un tiers de sa participation (de 7,8% au total) dans le groupe bancaire français BNP Paribas, maison-mère de BNP Paribas Fortis, rapportent mardi L’Echo, De Tijd et l’agence de presse financière Bloomberg. L’opération pourrait lui rapporter aux alentours de deux milliards d’euros.
Selon Bloomberg, la Société fédérale de participations et d’investissements (SFPI) envisage de vendre 33,3 millions d’actions de la banque française au prix de 64,96 euros. Cela rapporterait 2,2 milliards d’euros.
La participation du gouvernement fédéral dans BNP Paribas passerait ainsi de 7,8% à environ 5,1%. La Belgique ne serait alors plus le premier actionnaire de BNP Paribas et serait remplacée à ce rang par le géant de la gestion d’actifs Blackrock, écrit L’Echo.
Ce mercredi, le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) a expliqué sur Radio 1 (radio flamande, NDLR) pourquoi l’Etat belge vendait une partie de sa participation dans BNP Paribas.
L’explication du ministre des Finances
Cette vente s’inscrit dans un contexte plus large. En effet, avec le produit de 2 milliards d’euros, le gouvernement prend une « participation stratégique » dans Ageas et Euroclear. Le premier est un assureur, le second un dépositaire de titres. En outre, toutes deux sont des sociétés belges.
« Nous faisons le choix clair de les ancrer ici et de veiller à ce que les sièges sociaux ne partent pas à l’étranger ou que l’entreprise ne finisse pas dans des mains étrangères », a expliqué le ministre.
La vente des actions BNP Paribas se traduira évidemment par une diminution des dividendes, mais M. Van Peteghem précise que cela sera compensé par les dividendes d’Ageas et d’Euroclear. Une partie du produit de la vente – le ministre a mentionné un demi-milliard d’euros – sera affectée à la réduction de la dette publique.
L’État belge avait pris une participation de 10,3% dans BNP Paribas en 2008 lors de la vente partielle de Fortis Banque. Le gouvernement avait déjà vendu une partie des actions au printemps 2017.