Pourquoi la pression fiscale est au plus haut depuis cinq ans
Les recettes fiscales passeront de 42,8 à 44,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023, soit leur plus haut niveau en cinq ans, écrivent mercredi L’Echo et De Tijd.
Le gouvernement fédéral aura octroyé, en 2022 et 2023, plus de 10 milliards d’euros aux ménages et aux entreprises pour les aider à traverser la crise énergétique, notamment par des réductions d’impôts.
Les recettes fiscales de l’État n’en progresseront pas moins sensiblement en 2023, selon les prévisions de la Banque nationale (BNB). Grimpant à 44,2% du PIB, elles retrouveront leur niveau de 2018.
Plusieurs facteurs expliquent la progression en 2023, selon la BNB, mais la cause principale concerne l’indexation des salaires, qui rattraperont l’an prochain la perte de pouvoir d’achat provoquée par la flambée de l’inflation en 2022.
Le fait que cette indexation salariale conduise à un alourdissement des recettes fiscales par rapport au PIB s’explique également par les résultats des entreprises. « Leurs marges bénéficiaires devraient diminuer parce qu’elles ne pourront pas répercuter entièrement la hausse de leurs charges (salariales) dans leurs prix », souligne Stefan Van Parys, expert en finances publiques à la BNB.
Résultat de ces deux évolutions en sens contraire: la part des revenus du travail dans le PIB croîtra par rapport à celle des revenus du capital. « Et comme ces revenus du travail sont imposés à un taux plus élevé que le bénéfice des entreprises, le poids des recettes fiscales dans le PIB augmente automatiquement », explique M. Van Parys.