Pourquoi il sera difficile de réindustrialiser la Belgique
Comment enrayer la désindustrialisation de l’Europe, qui menace sa prospérité et sa transition énergétique? Et quel peut être le rôle de la Belgique, elle qui part d’encore plus loin? Voici ce qu’en disent les experts et onze fédérations, dont beaucoup tirent la sonnette d’alarme.
Après Renault Vilvorde en 1997, Opel Anvers en 2010, Ford Genk en 2014, la restructuration annoncée en juillet dernier par Audi à Bruxelles augure-t-elle la fermeture pure et simple de l’usine dans les années à venir? C’est ce que craignent les syndicats, qui s’attellent pour l’heure à sauver un maximum des 1.500 emplois menacés dès octobre prochain. A côté de la conjoncture défavorable, avec une demande de voitures électriques inférieure aux attentes, Audi invoque les coûts logistiques élevés de son usine de Forest, tirant les coûts de production vers le haut. Deux semaines plus tôt, le groupe annonçait un milliard d’euros d’investissement pour l’électrification de son site de Puebla, au Mexique. Sur le grand échiquier mondial de la compétitivité, cela fait des décennies que le Vieux Continent ne fait plus rêver certains géants de l’industrie, en particulier dans les secteurs à haute intensité énergétique ou de main-d’œuvre.
Entre 1991 et 2014, sa valeur ajoutée est passée de 29,8% à 22,4% du PIB dans l’Union européenne, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), compilées par le World Bank Group. Après une période de stagnation, puis le Covid, cette part s’est légèrement redressée, pour atteindre 23,7% en 2023. Si la tendance se marque aussi à l’échelle mondiale (31,9% à 26,4% sur la même période), la désindustrialisation est plus problématique en Europe, comme en témoigne sa dépendance accrue pour l’approvisionnement d’énergies en provenance d’autres continents ou de matériaux essentiels à sa prospérité. Malgré les alertes insistantes d’innombrables experts et institutions, l’Europe s’est longtemps désintéressée de l’exode de certaines industries vers l’Amérique ou l’Asie, où la main-d’œuvre est moins coûteuse et les normes environnementales plus laxistes. «Chaque crise, chaque choc, a tendance à précipiter la désindustrialisation, analyse Marcus Dejardin, professeur en économie à l’UNamur et à l’UCLouvain. Mais à côté des faits des marchés, la politique européenne y a sans doute contribué, en affichant, dès le début des années 2000, sa volonté de faire du continent la première économie de la connaissance, axant ainsi sa stratégie sur l’émergence de services financiers ou aux entreprises.»
«En Belgique, on aime bien l’emploi, les biens et les services, mais pas ceux qui les produisent.»
Rudy Aernoudt
Professeur en finance d’entreprise et en politique européenne à l’UGent
Dans un contexte où la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité figurent parmi les grandes priorités de ce siècle, la délocalisation des secteurs les plus polluants vers d’autres continents a jeté un écran de fumée sur les prétendues réductions d’émissions à l’échelle européenne. L’heure est désormais à la réduction urgente d’une empreinte environnementale qui n’a pas de frontière, notamment grâce au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM). Mais aussi à la reconstitution de chaînes de valeurs européennes, après la succession de crises telles que celle du Covid et de la guerre en Ukraine.
L’industrie belge dans les cordes
La désindustrialisation est encore plus prononcée en Belgique. En 2023, le secteur ne contribuait plus dans son ensemble qu’à hauteur de 18,4% de son PIB, contre 26% en 1995. «L’industrie belge est en voie de dualisation, diagnostiquait déjà le Bureau fédéral du Plan en mars 2004, dans un working paper dédié à son avenir. Elle se spécialise dans des produits complexes ou à haute valeur ajoutée dans un nombre limité de sous-secteurs et pour le reste, le processus de désindustrialisation se poursuit.» En 2011, après un parcours politique qui l’a vu passer des cabinets du MR à l’ex-Parti populaire en passant par l’Open VLD, l’économiste Rudy Aernoudt dressait un constat du même ordre dans un livre intitulé Leven zonder job (Vivre sans boulot). «En Belgique, le monde politique a longtemps considéré que la désindustrialisation n’était pas un problème, analyse aujourd’hui le professeur en finance d’entreprise et en politique européenne à l’UGent. On aime bien l’emploi, les biens et les services, mais pas ceux qui les produisent. A cela s’ajoutent des coûts salariaux et des prix de l’énergie comparativement plus élevés. Jusqu’en 2010, on a de ce fait vu 40% de nos entreprises partir à l’étranger.» Depuis lors, le pays et le continent peinent à redresser la barre.
Ce n’est qu’en mars 2020 que la Commission européenne a significativement réagi. Actualisée l’année suivante, après des problèmes d’approvisionnement dus au Covid, sa stratégie industrielle ambitionne de restaurer la compétitivité et l’autonomie stratégique de l’Europe. Elle identifie quatorze écosystèmes essentiels, ainsi que six domaines dans lesquels la dépendance européenne s’avère particulièrement aiguë: les matières premières, les piles et accumulateurs, les principes pharmaceutiques actifs, l’hydrogène, les semi-conducteurs et enfin les technologies en nuage (cloud) et de pointe. Parmi plus de 5.000 produits recensés, 137 sont considérés comme critiques par l’UE. Ceux-ci représentent tout de même 6% de la valeur totale des produits importés en Europe.
Ainsi, au début des années 1990, 40% de la capacité mondiale de fabrication de puces électroniques était européenne, observe la plateforme Statista. En 2020, cette capacité ne s’élevait plus qu’à 7%, au profit de trois nouveaux géants en la matière: la Corée du Sud, Taïwan et la Chine. Autre exemple frappant: le quasi-monopole de cette dernière sur le raffinage des minerais critiques. A l’heure actuelle, elle assure «plus de la moitié du traitement mondial de l’aluminium, du lithium et du cobalt, 90% de celui des terres rares et du manganèse et 100% de celui du graphite naturel», rapporte Statista. En 2023, l’Europe a publié une législation inédite sur les matières premières critiques, visant à renforcer les chaînes d’approvisionnement intérieures et à nouer des partenariats durables avec des pays hors UE.
Mais il faudra des années avant que de telles stratégies portent leurs fruits. L’année dernière, une enquête de la Banque centrale européenne (BCE) menée auprès de 65 multinationales révélait que seules 20% d’entre elles envisageaient de relocaliser une partie de leur production en Europe. Inversement, les principaux facteurs qui les poussent à délocaliser hors UE restent le coût du travail ou la disponibilité de la main-d’œuvre, les prix de l’énergie et l’évolution de la distribution géographique des ventes.
«L’Europe ne doit pas seulement être un continent d’innovation industrielle, mais doit rester un continent de production industrielle.»
Alexander De Croo, à la 78e session de l’assemblée générale des Nations unies.
Les appels du pied pour enrayer l’exode se multiplient à tous les étages. «Nous avons besoin de notre industrie pour sa capacité d’innovation et pour trouver les solutions climatiques de demain, résumait le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) en septembre dernier, lors d’un discours à la 78e session de l’assemblée générale des Nations unies. C’est pourquoi l’Europe ne doit pas seulement être un continent d’innovation industrielle, mais doit rester un continent de production industrielle.» En février dernier, 73 industriels ont par ailleurs cosigné la Déclaration d’Anvers pour un «European Industrial Deal», une initiative d’Essenscia, la fédération belge de la chimie et des sciences de la vie. Depuis lors, quelque 1.268 organisations issues de 25 secteurs y ont apporté leur soutien. «L’industrie en Belgique et en Europe est actuellement confrontée à un handicap important en matière de coûts, aggravé par un climat d’investissement incertain, indique Essenscia au Vif. Il n’est pas seulement plus cher de produire chez nous: c’est aussi plus compliqué en raison d’un excès de réglementation et de l’incertitude juridique qui règne sur la politique d’octroi des permis.»
Objectif 25% du PIB
Pour Rudy Aernoudt, il est grand temps que l’industrie belge renoue avec un niveau de valeur ajoutée équivalant à 25% du PIB. Un objectif particulièrement ambitieux en Wallonie, où celle-ci ne s’élève plus qu’à 12,5%, précise l’économiste: «Sachant que l’agriculture représente environ 1% du PIB, 87% de l’économie wallonne repose sur les services. Mais qui produit les biens ou les produits nécessaires à ces services? C’est l’industrie. Une économie dans laquelle 12% de la valeur ajoutée est censée profiter à ces 87% n’est forcément pas tenable.» De manière assez surprenante, le dernier rapport sur l’économie wallonne de l’Iweps souligne par ailleurs qu’à secteur équivalent, la hausse des coûts salariaux et la récente crise énergétique ont davantage affecté l’industrie du sud du pays que celle installée en Flandre. «[C]es résultats suscitent une interrogation sur les capacités des entreprises wallonnes à adapter leur processus de production aux contraintes énergétiques et aux nouvelles normes environnementales», décrypte l’autorité statistique de la Région wallonne.
Comme le mentionne la nouvelle Déclaration de politique régionale (DPR), le gouvernement de Wallonie compte axer son soutien à l’industrie dans cinq thématiques clés, issues de sa «Stratégie de spécialisation intelligente» (S3) adoptée en 2022. Il s’agit des matériaux circulaires, de la santé, de la conception et la production agile, de l’agroalimentaire et l’environnement, et enfin de l’énergie et l’habitat. «Le gouvernement capitalisera également sur les secteurs dans lesquels la Wallonie est un acteur qui compte comme notamment les secteurs biotech et pharmaceutique, l’aéronautique, le spatial, la défense, l’(éco)construction, l’industrie manufacturière et extractive, l’agroalimentaire, etc., indique la DPR. Le gouvernement entend développer et renforcer la position de la Wallonie dans d’autres secteurs stratégiques et prioritaires comme ceux des technologies de la transition environnementale, en ce compris le nucléaire et le traitement de ses déchets, les technologies de capture et stockage du carbone, l’hydrogène et la cybersécurité.»
«Un peu partout en Europe, beaucoup de régions se sont spécialisées dans les mêmes secteurs.»
Ce n’est pas tout, puisqu’au rayon des promesses de cette législature, la nouvelle majorité veut aussi soutenir «les grands secteurs à impacts environnementaux que sont la métallurgie et les batteries, la chimie et les polymères, la construction et les minéraux, les cleantechs, le secteur de l’eau et la biomasse.» Bref, les priorités wallonnes mêlent des fleurons du futur (capture du CO2, hydrogène, batteries…), du présent (biotech, aéronautique et spatial, recyclage, nucléaire…) et d’un passé à raviver (métallurgie).
Est-il avisé de miser pêle-mêle sur tant de secteurs? Pour Rudy Aernoudt, qui fut l’un des artisans du premier plan Marshall de la Wallonie, une réindustrialisation fructueuse implique de poser des choix, mais aussi de les réévaluer. En parcourant les grands salons internationaux, combien de villes ou de régions n’affirment-elles pas être pionnières de la logistique puisqu’au carrefour de l’Europe, sous prétexte de disposer d’un aéroport et de multiples accès aux voies d’eau et ferrées? «Un peu partout en Europe, beaucoup de régions se sont spécialisées dans les mêmes secteurs, acquiesce-t-il. Tout comme la Wallonie, elles vous citent l’aéronautique, les biotechnologies, la logistique… Il est temps de réexaminer quels sont les atouts de la région dans une logique d’evidence-based policymaking (NDLR: la prise de décision basée sur les preuves d’efficacité).»
Les avantages comparatifs
Selon Rudy Aernoudt, cet écueil justifie d’adopter la thèse des avantages comparatifs, développée dès le XIXe siècle par l’économiste britannique David Ricardo. Elle suggère que même un pays ne disposant d’aucun avantage absolu pourra toujours tirer son épingle du jeu en misant sur les secteurs dans lesquels il est le moins mauvais par rapport à d’autres. «Si la Chine a pris autant à l’Europe ces dernières décennies, c’est parce qu’elle avait un avantage absolu dans tous ces domaines», résume l’expert. Désormais, les pays européens doivent donc changer de paradigme: ce n’est pas parce que le continent asiatique semble imbattable pour la fabrication de batteries ou de puces qu’ils doivent lui laisser entièrement la main sur ce terrain. Selon la théorie de Ricardo, la Belgique pourrait, elle aussi, se réindustrialiser dans bien des secteurs, sans nécessairement être une championne de la compétitivité.
«Même avec des salaires plus élevés, nous pouvons rester compétitifs en combinant notre savoir-faire et la robotisation.»
Opter pour une telle approche n’équivaut pas à occulter les problèmes bien réels que rencontre l’industrie belge. Le Vif a contacté quinze fédérations sectorielles pour connaître leurs difficultés respectives et les pistes d’améliorations possibles. Parmi les onze réponses obtenues, la plupart d’entre elles pointent, sans surprise, des charges salariales, administratives et des factures énergétiques comparativement plus élevées que chez leurs concurrents voisins, ce qui sape leur compétitivité (voir les onze encarts déroulants). «Nous avons calculé que, sur une base économique, 56% des entreprises parties en Chine pourraient revenir en Europe, poursuit Rudy Aernoudt. Mais pas en Belgique! Soyons réalistes: chez nous, le coût horaire s’élève à 42 euros en moyenne. En Bulgarie, c’est huit euros et en Chine, c’est sept euros, poursuit Rudy Aernoudt. Jamais nous ne pourrons concurrencer de tels pays. Nous ne devons donc pas nous focaliser sur l’industrie qui a besoin de beaucoup de main-d’œuvre. Même avec des salaires plus élevés, nous pouvons rester compétitifs en combinant notre savoir-faire et la robotisation.»
Pour Marcus Dejardin, il ne s’agit pas de laisser l’industrie manufacturière européenne aux seuls pays de l’Est. «La Wallonie fait figure d’anomalie dans ce que les géographes appellent « la banane bleue », à savoir une concentration d’activité industrielle qui passe par la région de Londres, la grande agglomération néerlandaise, la Belgique, la Ruhr, avant de descendre vers Milan et Turin. En théorie, nous devrions davantage profiter de cette proximité avec les marchés. Un secteur bien organisé et mécanisé peut parvenir à compenser le coût salarial plus élevé. Nous pouvons certainement faire valoir des atouts dans la manutention, dans le reconditionnement. Ou percevoir des royalties pour certains pans de l’activité industrielle, comme le design et la conception.»
Comment redresser la barre? Il faut tout d’abord raisonner davantage en écosystèmes, et non plus en secteurs, soulignent les experts. C’est toute la logique des clusters qui, en Wallonie, se révéla fructueuse dans le domaine de la biotechnologie et du médical (Biowin) ou le génie mécanique (MecaTech). «Malgré leurs lacunes, les pôles de compétitivité wallons ont eu le mérite de faire en sorte que toute une série de grandes entreprises, de PME et d’acteurs universitaires ont commencé à se parler», note Marcus Dejardin. Mais il est temps de pousser la logique encore plus loin. Et de l’élargir à d’autres filières stratégiques. «En Flandre, par exemple, l’Imec (NDLR: l’Institut de microélectronique et composants) est un centre de recherche fantastique. Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de spin-off», ajoute Rudy Aernoudt.
Revaloriser les filières Stem
Dans l’enseignement, il est par ailleurs urgent de revaloriser les filières dites Stem (l’acronyme de sciences, technologies, engineering et mathématiques), estiment plusieurs fédérations sectorielles. «Alors que la Wallonie bénéficie d’une part très élevée de personnes disposant d’un diplôme de l’enseignement supérieur, l’orientation des étudiants dans les matières scientifiques et techniques (Stem), considérées comme les plus favorables à la croissance de la productivité et à la compétitivité de l’économie, demeure trop faible, confirme l’Iweps, dans son rapport de 2024 sur l’économie wallonne. […] Les indicateurs de résultats des efforts de recherche et d’innovation, tels que la part de l’emploi dans les secteurs industriels de haute et de moyenne technologie, demeurent largement en retrait de la moyenne européenne.»
«Il ne faut pas tomber dans le travers d’une logique où seul le politique décide des secteurs dans lesquels concentrer toutes les aides.»
Enfin, il est urgent de renforcer la culture de l’entrepreneuriat, souligne Marcus Dejardin, en tant que directeur de la chaire d’excellence pour la recherche et l’expertise en entrepreneuriat (Cheree) de l’UNamur. «Il est difficile de savoir quelles seront, demain, les activités les plus porteuses. Qui aurait parié, il y a quelques années, sur un acteur comme Odoo (NDLR: à l’origine d’un logiciel de gestion d’affaires open source)? C’est le fait d’un entrepreneur qui a osé se lancer. A côté des secteurs bien identifiés et organisés, tous les talents doivent pouvoir se développer. Il ne faut pas tomber dans le travers d’une logique où seul le politique décide des secteurs dans lesquels concentrer toutes les aides. Dans les segments les plus développés, il est plus facile d’obtenir un soutien du gouvernement. Mais quand vous débutez dans un secteur nouveau, rien de tout cela n’existe. On devrait davantage pouvoir accueillir et soutenir les idées neuves, même si, bien évidemment, toutes ne réaliseront pas leur potentiel.»
Où accueillir l’industrie?
La réindustrialisation ne sera pas sans incidence sur un territoire qui subit déjà de fortes pressions. Entre les nécessaires espaces pour l’agriculture, le logement, le secteur tertiaire, la biodiversité, peut-on encore accueillir de grandes industries sans que cela suscite une opposition en bloc des riverains? La Flandre manque désormais de terrains en tout genre. La Wallonie, elle, ne dispose plus d’un stock significatif de très grandes superficies rapidement exploitables. «L’objectif pour la législature est de déployer 1.500 hectares pour favoriser la réindustrialisation et la création d’emplois industriels sur notre territoire», promet le nouveau gouvernement régional, qui entend aussi exploiter le potentiel des friches –bien qu’elles soient elles aussi sujettes à de rudes arbitrages.
Vu les spécificités économiques et territoriales de la Belgique, sa réindustrialisation ne passera pas par le retour de grandes industries plus polluantes ou par l’éclosion de nouvelles mines. Sachant qu’elle doit repartir de loin, la marge de manœuvre semble toutefois conséquente pour refaire davantage de place à l’industrie. Parviendra-t-elle toutefois à enclencher une telle dynamique sans réformer, plafonner voire mettre fin à l’indexation automatique des salaires, comme le plaident plusieurs secteurs et la Fédération des entreprises de Belgique (FEB)? Il s’agit là d’un débat autrement plus houleux. Mais qui devra inévitablement avoir lieu pour clarifier la future place du pays dans la grande balance de la compétitivité.
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