Poêle au charbon : une solution pour le portefeuille, mais un risque potentiel pour la santé

Chauffage au gaz, chauffage électrique, poêle au charbon… Multiples sont les moyens pour se maintenir au chaud. Seulement, pouvoir se chauffer n’est pas gratuit et peut même s’avérer très cher.

L’hiver prend peu à peu fin pour laisser place aux premiers rayons de soleil printaniers. Si certains décident d’interrompre leur chauffage central, les plus frileux se tournent vers des chauffages d’appoint tels que le poêle au charbon. Une petite source de chaleur économiquement intéressante qui est toujours la bienvenue.

Pour se réchauffer à petit coût, le charbon est en effet le combustible idéal. Moins cher que l’électricité ou encore le gaz, le poêle au charbon peut être une source de chaleur intéressante. Damien Ernst, professeur à l’ULiège, avance quelques chiffres : « Sur les marchés de gros, le prix du combustible charbon s’élève à 25€ le mégawattheure (MWh) contre 45€ pour le gaz et 300-400€ pour l’électricité. Même avec les taxes et le transport, le charbon reste le moins cher ». 

Poêle au charbon : un danger pour la santé 

Malgré son coût attrayant, l’utilisation du poêle au charbon peut se révéler être un risque pour la santé. En effet, un mauvais usage de cet appareil peut provoquer un problème de combustion. Autrement dit, un moment où la réaction chimique normale devient moins efficace. Jonas Van Baelen, pharmacien au Centre Antipoisons, détaille ce phénomène : « Une réaction normale libère du CO2. Cependant, si la réaction devient de moins en moins efficace, ce n’est non pas du CO2 qui se crée, mais bien du CO. Il y a un manque d’oxygène dans la réaction ».

Résultats ? Maux de tête, vertiges, nausées… voire décès, dans certains cas. En 2021, on comptait 258 accidents pour un total de 647 victimes. Selon Jonas Van Baelen, il s’agit d’une sous-estimation (plusieurs cas restent à la maison et ne vont pas à l’hôpital). 

Cependant, il ne faut pas croire que cela vaut uniquement pour les poêles au charbon. Ce phénomène s’applique à tous les appareils qui ne sont pas reliés aux cheminées. « Un appareil qui n’est pas raccordé est toujours plus dangereux », tient à rappeler Jonas Van Baelen. 

Les bons réflexes à adopter 

Les services de secours rappellent qu’il est primordial d’adopter les bons gestes dès les premiers symptômes : 

1. Vérifier si vous êtes plusieurs dans la pièce. 
2. Ouvrir les fenêtres, aérer au maximum.
3. Laisser le feu s’éteindre.
4. Contacter le numéro d’urgence si vous ressentez le moindre symptôme : 112. 

Enfin, appeler un ramoneur de cheminée pour vérifier s’il n’y a rien qui obstrue la cheminée comme un nid d’oiseau ou simplement, de la saleté. 

Un bon entretien pour éviter le pire

Pour éviter toute mauvaise surprise qui pourrait devenir fatale, il faut donc prendre toutes les précautions. C’est pourquoi il est conseillé d’installer le poêle dans une pièce avec suffisamment de ventilation et d’air frais. Mais il convient également de ramoner sa cheminée annuellement. 

Laura Droesbeke