Plan de relance wallon: 92% des projets prioritaires sont lancés, assure Elio Di Rupo
L’ensemble du gouvernement wallon flanqué de représentants des syndicats, du patronat et d’associations environnementales ont fait le point, à Namur, sur les avancées du plan de relance régional. Un an après l’identification de ses 42 projets prioritaires, 92% d’entre eux sont lancés et en bonne voie, se sont-ils félicités – fait plutôt rare – d’une même voix.
Je tiens à saluer le sens des responsabilités de nos partenaires », a d’emblée souligné le ministre-président wallon, Elio Di Rupo. « La dynamique est positive après un démarrage difficile. Les relations entre partenaires se sont nettement améliorées et nous sommes entrés dans un véritable processus de co-construction », a confirmé Olivier de Wasseige, l’administrateur délégué de l’Union wallonne des Entreprises (UWE).
Dans les rangs syndicaux, Jean-François Tamellini, le secrétaire général de la FGTB wallonne, a quant à lui pointé « la solidité » des projets conditionnant la relance. « Pour se relever, il faut une bonne base et un équilibre entre l’économie, le social et l’environnement. Ce n’est qu’en avançant sur ces 3 points qu’on réussira », a-t-il dit tandis que pour Canopea – l’ancien Inter-environnement Wallonie, Sylvie Meekers évoquait « les investissements nécessaires » tout en rappelant qu’il « reste du chemin à parcourir ».
Selon le ministre-président wallon, 92% des projets prioritaires extraits du plan de relance régional et 89% des projets prioritaires du plan de relance et de résilience européen sont désormais en cours. Fin février, plus d’un tiers du budget global avait également été engagé. « Quelque 2,45 milliards ont été engagés et 1,150 milliard ont été liquidés », a-t-il précisé.
Fortes de cet élan, les autorités ont défini 5 macro-objectifs à l’horizon 2030. D’ici là, l’industrie manufacturière et le secteur de la construction devront ainsi représenter 25% du PIB wallon. Dans ce cadre, des projets ont déjà été sélectionnés pour le développement du secteur spatial, pour la décarbonation de l’industrie, pour le déploiement d’une filière hydrogène ou encore pour la formation en alternance.
En matière environnementale, les sites naturels protégés devront couvrir 5% du territoire, avec notamment la création de 2 parcs nationaux, et les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 55% par rapport à 1990. À cette fin, entre autres mesures, l’utilisation des transports en commun sera encouragée, des corridors vélos seront créés, les bâtiments publics seront rénovés et les communautés d’énergie seront soutenues.
Durant la même période, la part des Wallons exposés à un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale devra diminuer de moitié par rapport à 2015 grâce, notamment, au renforcement du dispositif ‘Housing first’, à la création de nouvelles places d’accueil pour les publics les plus précarisés ou encore à l’ouverture de nouvelles places en crèche.
Enfin, le taux d’emploi devra atteindre 75% minimum pour les 20-64 ans. Pour y parvenir, la Région compte sur le projet « territoires zéro chômeur » et sur la généralisation du dispositif ‘coup de boost’ permettant un encadrement spécifique d’une durée de 6 mois des jeunes Wallons qui ne sont ni à l’emploi, ni à l’enseignement, ni en formation. A ce jour, 7 dispositifs ont déjà été mis en place et 285 jeunes ont bénéficié de ce programme. « Avec ce plan de relance, nous voulons être le catalyseur d’une Wallonie qui va de l’avant », a conclu Elio Di Rupo.
Les Engagés dénoncent « la 3e relance du plan de relance wallon »
Le bilan du plan de relance régional dressé ce mercredi par le gouvernement wallon est loin de satisfaire Les Engagés. « Les quelques projets détaillés par le gouvernement wallon avaient déjà été annoncés l’année passée et il n’y a toujours aucun outil de mesure de l’efficience des projets prioritaires », a ainsi réagi le chef de groupe des Engagés au parlement régional, François Desquesnes. « De quels projets parle Elio Di Rupo quand il annonce que 92% d’entre eux sont en cours? Uniquement des projets prioritaires pour gonfler les chiffres », a-t-il ajouté en pointant également la prudence des partenaires sociaux qui « formulent des espoirs sur les objectifs mais se refusent à tout commentaire de fond ».
« Nous nous interrogeons aussi sur l’annonce réitérée de la création de 7.000 places APE dans les crèches alors que la ministre De Bue a récemment indiqué que le gouvernement wallon ne dispose pas du budget et a renvoyé vers ses homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles », a poursuivi le député des Engagés.
Le parti déplore enfin « le manque de volontarisme » de la majorité en matière d’environnement et de climat « comme l’a souligné la représentante de Canopéa qui a plaidé pour des mesures plus disruptives ». « La relance implique des réformes et pas seulement des budgets, surtout quand on connaît la situation délicate de l’endettement wallon », a conclu François Desquesnes.