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Vous avez loupé le coche du bon d’Etat? Voici 5 autres formules (plus) rentables

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Depuis ce lundi 4 septembre, il n’est plus possible de souscrire au bon d’Etat. Ceux qui ont loupé le coche -ou qui n’ont volontairement pas suivi la ruée- n’ont pas tout perdu. Au contraire. D’autres alternatives existent pour faire fructifier son épargne. Avec, dans certain cas, un rendement potentiellement plus intéressant.

Si vous ne faites pas partie des 634.000 Belges qui ont souscrit au bon d’Etat, détendez-vous et séchez vos chaudes larmes. Car, oui, d’autres alternatives de placements existent. Et elles sont parfois potentiellement plus rentables que le bon d’Etat.

Face à la réticence des banques d’augmenter leurs taux d’intérêt, l’épargnant belge semble changer d’état d’esprit. Il est désormais plus enclin à faire bouger son argent, lui qui était plutôt connu pour son immobilisme bancaire.

Si l’émission d’un nouveau bon d’Etat d’ici la fin de l’année n’est pas à exclure -avec des taux encore potentiellement plus élevés, tout dépendra de ceux fixés par la BCE-, plusieurs autres formules existent déjà pour améliorer son rendement sur l’épargne.

Alors, quelle(s) option(s) choisir et comment comparer les offres ? Tout dépend du profil de l’investisseur, du risque qu’il accepte de prendre et surtout de la durée au cours de laquelle il peut se passer de son épargne.

1. Changer de compte d’épargne (vers les plus petites banques) pour se rapprocher du rendement du bon d’Etat

Si le taux du bon d’Etat était intéressant, il s’inscrit dans une période d’inflation élevée. Il ne compense donc pas cette dernière. Dans ce contexte, l’épargnant doit déterminer ce qu’il veut faire de son argent et, surtout, savoir s’il en a besoin rapidement (entre 1 et 3 ans) ou non. « Si c’est le cas, il faut se limiter aux formules des comptes à terme ou d’épargne, mais en se dirigeant vers les banques les plus généreuses », conseille Nicolas Claeys, spécialiste des produits d’épargne chez Test-Achats.

Il ne faut certainement pas rester dans une grande banque pour son épargne.

Nicolas Claeys

Selon l’expert financier, MeDirect, Santander, et Keytrade Bank sont ainsi les plus offrants. « Faire son marché et sortir des sentiers battus est primordial. Il ne faut certainement pas rester dans une grande banque pour son épargne. Cela ne veut pas dire qu’il faut la quitter, mais a minima envisager d’ouvrir un compte d’épargne ailleurs », suggère-t-il.

2. Les comptes à terme: mieux que le bon d’Etat?

La formule qui s’apparente le plus au bon d’Etat, ce sont les comptes à terme. « Pour une durée d’un an, le meilleur compte à terme se trouve chez Deutsche Bank (2,33%), mais avec un montant minimum de 100.000 euros à déposer, ce qui n’est pas à la portée de beaucoup de monde », explique Nicolas Claeys. La banque MeDirect propose, elle, un taux de 2%. Ce sont les deux meilleures offres actuelles concernant les comptes à terme. Elles sont intéressantes, mais restent inférieures à ce que proposait le bon d’Etat », précise-t-il.

A noter qu’il s’agit ici des tarifs officiels et publics affichés par les banques. Certaines offrent peut-être un meilleur taux officieusement. « Il faut se renseigner auprès de sa banque, avec, de préférence, un bon dossier sous le coude », conseille l’expert de Test-Achats.

3. La Bourse (ETF, fonds de placement)

Une personne qui peut se passer d’une partie de son épargne pendant 10 ou 15 ans peut se diriger vers des placements à risque en Bourse. « Auquel cas il est conseillé d’investir dans un ETF ou un fonds de placement, avance Nicolas Claeys. Il s’agit de fonds qui investissent eux-mêmes dans de nombreuses actions différentes. Sur le long terme, ce sont ces formules qui sont les plus susceptibles d’offrir un bon rendement, et en mesure de compenser l’inflation. S’il y a bien des risques de fluctuations sur le court terme, la probabilité de subir des pertes avec un placement en actions est très limité sur le long terme, même en cas de crise financière », relève le spécialiste de Test-Achats.

Celui dont l’horizon de placement est de 10 ou 15 ans peut envisager d’investir en actions, et espérer un rendement de 4, 5 ou 6% de moyenne.

Nicolas Claeys

« Celui dont l’horizon de placement est de 10 ou 15 ans peut envisager d’investir en actions, pour autant qu’elles soient diversifiées, poursuit-il. Dès lors, on peut espérer un rendement de 4, 5 ou 6% de moyenne. Plus on a du temps devant soi, plus on peut se permettre de prendre des risques et d’investir en Bourse. Le bon d’Etat a mis en lumière une forme d’investissement sans risque, mais sur le long terme, il faut envisager autre chose. »

4. Les obligations

Le marché des obligations individuelles est plus complexe. « Il faut ouvrir un compte-titre, trouver un taux intéressant et surtout un émetteur de qualité. Il est possible d’obtenir du 3,5% net. Mais plus le rendement augmente, plus l’émetteur est de plus faible qualité », met en garde Nicolas Claeys.

Il précise : « Beaucoup d’obligations sont négociées, d’autres sont beaucoup moins liquides, c’est-à-dire avec peu de transactions. Dès lors, il faut veiller à l’acheter à un bon prix », indique-t-il. « La démarche est moins facile que celle d’acheter un bon d’Etat. La prudence est de mise sur les marchés obligataires. »

5. La prime de fidélité 

Certaines banques proposent des primes de fidélité intéressantes sur leurs comptes d’épargne. Cependant, attention aux effets trompeurs. Avec, notamment, les comptes d’épargne à versement mensuel. Le compte ING Tempo Savings a été épinglé par Test-Achats à cet égard. Le taux de base y est assez faible (0,75%), et la prime de fidélité plus élevée (1,50%).

« On a donc tendance à croire que le taux est de 2,25%. Or, si l’épargnant retire son argent après un an, il n’obtiendra la prime de fidélité que sur le premier versement mensuel, puisque les autres versements mensuels ne seront pas restés un an sur le compte. Après un an, vous aurez donc 2,25% sur le premier versement, mais 0,75% sur tous les autres versements. Le rendement réel sera donc beaucoup plus faible que les 2,25% annoncés : il s’avère être de 0,98% après un an, seulement. Plus on laisse l’argent longtemps, plus on se rapprochera des 2,25%, mais on n’y arrivera jamais totalement », épingle Nicolas Claeys.

Opérer des allers-retours d’argent avec un compte d’épargne à la prime de fidélité élevée n’est pas conseillé.

Nicolas Claeys

Les comptes d’épargne avec une prime de fidélité élevée peuvent rester intéressants, à condition qu’on y laisse son argent au moins un, deux, ou trois ans. Si vous retirez votre argent après 20 mois, vous aurez uniquement le taux de base sur les 8 derniers mois. « Opérer des allers-retours d’argent avec un compte d’épargne à la prime de fidélité élevée n’est donc pas conseillé. »

« Les banques ont l’art de mettre en avant différents produits avec des caractéristiques propres, si bien qu’il reste difficile de comparer toutes les offres », conclut Nicolas Claeys.

En résumé

– Le compte à terme est intéressant si vous avez la certitude de ne pas avoir besoin de votre argent avant le terme ;

– Les placements en Bourse ou les obligations sont intéressants dans le cas où vous avez la certitude de pouvoir vous passer de votre épargne sur le long terme (avec la nécessité d’être bien informé avant d’investir) ;

– Dans le cas contraire, ouvrir un compte d’épargne chez la banque la plus généreuse est préférable (sans spécialement quitter sa banque de base), tout en faisant attention à la proportion du taux de fidélité dans le taux global.

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