Voici les banques qui augmenteront les taux d’intérêt de leurs comptes d’épargne cet été
Les clients de KBC et CBC bénéficieront d’un taux de base et d’une prime de fidélité plus élevés sur les comptes d’épargne réglementés à partir du 1er août prochain, annonce vendredi le groupe bancaire KBC. Dans la foulée, Argenta et MeDirect ont également fait part de hausses en la matière à venir.
Tous les clients particuliers de KBC et de CBC bénéficieront d’un taux de base et d’une prime de fidélité plus élevés sur leurs comptes Start2Save et Start2Save4, qui bénéficient d’un taux d’intérêt plus élevé, ainsi que sur leurs comptes d’épargne ordinaires.
Le taux d’intérêt du compte d’épargne ordinaire est adapté comme suit: le taux de base passe de 0,35% à 0,45% et la prime de fidélité pour l’argent laissé sur le compte pendant au moins un an sans interruption évolue de 0,25% à 0,45%. Soit un taux d’intérêt total de 0,90%.
Pour Start2Save et Start2Save4, des comptes d’épargne bénéficiant d’un taux d’intérêt plus élevé et sur lesquels le montant d’épargne mensuel s’élève à maximum 500 euros, le taux de base passe de 0,15% à 0,40% tandis que la prime de fidélité sera de 1,10%, contre 0,75% jusqu’à présent.
Le taux d’intérêt total est donc ici de 1,5%. Le nouveau taux de base s’applique à l’épargne existante et aux nouveaux dépôts. La nouvelle prime de fidélité s’applique exclusivement aux nouveaux dépôts et à l’épargne existante à partir du moment où la nouvelle période de fidélité commence à courir, précise KBC.
Le groupe bancaire n’était pas le seul à annoncer de telles hausses des taux d’intérêt sur les comptes d’épargne vendredi. À partir du 17 juillet prochain, Argenta, qui compte près d’1,7 million de clients, en fera en effet de même, avec des taux allant de 0,85% à 2%, en fonction du type de compte d’épargne.
De son côté, MeDirect, dont le portefeuille s’appuie sur 80.000 clients, relève également ses taux, après en avoir déjà fait de même fin mai. Ils atteignent de 1,5 à 2,3%. Début juin, Belfius avait déjà communiqué son intention d’augmenter les taux d’intérêts des comptes épargnes dès ce 1er juillet.
Depuis plusieurs banques telles que Keytrade Bank, Triodos, Deutsche Bank et vdk lui ont emboîté le pas. Des annonces intervenues alors que, courant mai, la pression politique s’était accrue sur le secteur bancaire afin qu’il relève les taux d’intérêt des comptes d’épargne, et suive ainsi la hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne.
Le faible dynamisme de l’épargnant belge à l’étude
Le gouvernement fédéral a demandé aux autorités de la concurrence d’examiner pourquoi l’épargnant belge se montre si peu enclin à déplacer son argent d’une banque à l’autre pour trouver les meilleurs taux d’intérêt, a indiqué vendredi le Premier ministre Alexander De Croo.
Le chef du gouvernement fédéral était interrogé, à son arrivée à la deuxième journée du sommet européen de Bruxelles, sur un avis de la Banque centrale européenne (BCE) concernant l’éventuelle imposition, par le fédéral, de règles poussant les banques à relever leurs taux sur l’épargne, dans la foulée du relèvement des taux directeurs. » La BCE indique qu’elle ne soutient pas ces propositions. Si les mesures suggérées sont mises en place, l’impact sur la rentabilité des banques belges et, en fin de compte, sur la stabilité financière, pourrait être négatif, dit-elle. Une hausse brutale de taux d’intérêt augmentera soudainement les coûts de financement des banques, explique la BCE. En outre, les établissements de crédit devraient absorber l’impact négatif de cette hausse, par exemple en appliquant des taux plus élevés sur les prêts immobiliers, ajoute l’institution.
Cet avis de la BCE est assez semblable à celui de la Banque nationale de Belgique (BNB), et recommande la prudence« , selon M. De Croo (Open Vld). « On voit qu’un certain nombre de banques ont déjà augmenté leur taux, c’est le cas de certaines grandes banques, mais plus encore de certaines plus petites banques. Mais on voit aussi que l’épargnant moyen ne déplace pas son argent d’une banque à l’autre. On doit bien étudier cela. Comment se fait-il qu’il y ait si peu de dynamisme », questionne-t-il.
Selon le libéral flamand, faire fonctionner le marché mettrait les banques sous pression pour qu’elles relèvent leurs taux. Les autorités de la concurrence ont été sollicitées la semaine dernière par le gouvernement pour se pencher sur cette question. De leur côté, les socialistes et les écologistes ont déposé une proposition de loi qui impose un taux protégé, équivalent au taux des obligations d’État belges, sur les premiers 10.000 euros d’épargne.