Qui propose le meilleur taux, avec l’émission de ce nouveau bon d’État en juin 2024? © IMAGO/Schöning

Nouveaux bons d’État: faut-il y souscrire ou privilégier d’autres produits financiers? (calculateur)

Thomas Bernard
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

L’Agence Fédérale de la Dette a dévoilé les taux bruts des deux nouveaux bons d’État de septembre 2024: 2,75% pour celui à un an et 2,8% pour celui d’une durée de dix ans. Comment se comporte ce produit face à d’autres? Comparatif.

Avis aux investisseurs particuliers: la souscription à deux nouveaux bons d’État du 16 septembre 2024 démarre ce jeudi. L’Agence Fédérale de la Dette a précisé ce mardi les taux qui seront en vigueur pour cette nouvelle fournée, à savoir un coupon (taux brut) de 2,75% pour le bon à un an et 2,8% brut pour le bon à dix ans.

Le taux net dépend directement du précompte mobilier retenu sur les intérêts, qui sera de 30%. Cela ramène respectivement les bons d’État à 1,93% sur un an et 1,96% sur dix ans, en net donc. Le précompte avait été exceptionnellement réduit à 15% pour le bon d’État émis l’an dernier, en septembre 2023, un des facteurs qui avait permis une récolte record: plus de 22 milliards d’euros.

Cette émission de septembre 2024 représente un moment important, puisque l’argent placé l’an dernier va redevenir disponible. Pour les banques et d’autres acteurs financiers, c’est l’occasion d’essayer de faire revenir les sous dans leurs caisses. En effet, les deux nouveaux bons d’État devraient logiquement moins déchaîner les foules que l’an dernier, avec un précompte mobilier habituel et des coupons plus faibles. L’Agence fédérale de la dette n’espère récupérer « que » quatre milliards d’euros avec cette nouvelle émission, soit 15% des 22 milliards levés il y a douze mois.

Le bon d’État nous rappelle… qu’il n’est pas le seul

Dans ces circonstances, ce nouveau bon d’État aura peut-être surtout le mérite de rappeler qu’il existe d’autres produits financiers à étudier. Les particuliers qui ont un peu d’argent de côté et peuvent se permettre de le «bloquer» durant une certaine période ont tout intérêt, sans mauvais jeu de mots, à scruter le marché.

A côté du très classique compte d’épargne, dont les Belges raffolent, parfois par simple paresse ou frilosité, d’autres produits émergent sur le marché. C’est le cas du bon de caisse, qui a fait son retour, mais aussi de l’assurance-épargne qui est notamment mise en avant chez Ethias. L’assureur, qui fait son retour dans ce secteur, entend bien attirer une partie du pactole placé par les Belges en septembre 2023 dans les bons d’État.

Le taux brut affiché par Ethias est alléchant, entre 2,90 % et 3,20 % selon les scénarios (durée et montant placé). Attention, ce dernier produit fonctionne un peu différemment du bon de caisse ou du bon d’État, sur lequel est prélevé un précompte. L’assurance-épargne permet d’y échapper sous certaines conditions, en prenant une couverture décès égale à 130% du capital initial ou en laissant son argent bloqué durant plus de huit ans. Dans son offre, Ethias précise qu’une taxe de 2% est appliquée sur le montant versé. D’autres assureurs proposent également ce genre de produit, parfois à d’autres conditions.

Les bons de caisse, eux, fonctionnent un peu comme le bon d’État, sauf que l’argent est prêté aux banques à la place de l’État. Les intérêts fonctionnent de la même manière, avec également un précompte identique de 30% qui est retenu.

Les banques ont également multiplié les comptes à terme, c’est-à-dire un compte d’épargne sur lequel l’argent est immobilisé pour une durée déterminée variant de quelques mois à dix ans. Un précompte mobilier de 30% sur les intérêts est toujours perçu, à la différence du compte d’épargne classique. Mais les banques ne sont pas toujours transparentes sur les taux pratiqués, la négociation peut jouer un rôle.

Bref, pour y voir clair, il faudra comparer, analyser, calculer. Pour ce dernier point, une petite aide ci-dessous, sous la forme d’un calculateur simplifié. Entrez un montant, choisissez votre compte d’épargne ou un autre produit et découvrez les rendements théoriques (frais non compris, notamment la couverture décès dans le cadre de l’assurance-épargne ou ceux liés au compte-titre nécessaire pour acheter des bons de caisse).

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Des taux parfois plus faibles mais sûrs

Si le calcul n’est pas totalement exhaustif, il confirme que le nouveau bon d’État n’est pas forcément le premier de la classe, même si la sécurité et la facilité qu’il apporte joueront en sa faveur. Le risque que l’État belge fasse faillite et ne puisse rembourser les montants est extrêmement faible, c’est donc un placement sûr, à un taux fixe et connu d’avance, sans surprise.

Les bons de caisse, soit confier une somme d’argent aux mains d’une banque, à durée et à taux fixes, proposent des rendements qui restent intéressants, surtout à court terme. A un an, les acteurs que nous avons épinglés affichent un rendement net dépassant les 2%, après retenue du précompte mobilier de 30%. Un produit qui peut intéresser les clients qui laissent déjà dormir une partie de leur épargne.

Autre observation, le taux d’intérêt perçu sur un compte d’épargne est parfois plus conséquent, notamment chez les plus petits acteurs du marché, mais dépend fortement de la prime de fidélité, qui ne sera perçue qu’au bout d’une année. Nicolas Claeys, coordinateur chez Test-Achats Invest, nous rappelait lors de la précédente émission d’un bon d’État que les «taux des comptes d’épargne ne sont pas garantis et peuvent varier du jour au lendemain». Tant à la hausse qu’à la baisse, donc. Et vu qu’il est probable que la Banque centrale européenne (BCE) abaissera ses taux d’intérêt cette année, logiquement, les banques devraient réduire aussi les taux.

Comment souscrire au nouveau bon d’État?

Pour ceux tentés par le nouveau bon d’État, la période de souscription commence ce jeudi 5 septembre et s’étalera jusqu’au vendredi 13 septembre 2024 inclus pour les souscriptions auprès des établissements placeurs.

Pour les souscriptions directes auprès de l’Agence de la dette (via le service des Grands Livres), la durée est amputée d’un jour et s’achève donc le jeudi 12 septembre.

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