Titres-services en Wallonie : pourquoi ils coûtent plus cher en 2024
Depuis ce 1er janvier 2024, les utilisateurs wallons des titres-services paient un euro de plus qu’en 2023. Une réforme votée par le gouvernement wallon afin d’assurer la viabilité économique des entreprises.
Un euro de plus pour les utilisateurs des titres-services, c’est la décision prise par le gouvernement wallon en ce début d’année 2024. Désormais, il faudra payer dix euros pour les 175 premiers titres commandés, au lieu des neufs euros habituels. L’objectif est clair : assurer un avenir viable pour les entreprises du secteur. « Pour les agences de titres-services, il s’agissait avant tout d’un problème de rentabilité », assure Florence Giet, porte-parole du cabinet de Christie Morreale, ministre chargée notamment de l’Emploi, de l’Action sociale et l’Économie sociale. Ce nouveau décret intervient à plusieurs niveaux et permettra de maitriser le budget du dispositif titre-service pour la Région wallonne.
Un euro supplémentaire oui, mais pour qui ?
L’euro payé par les utilisateurs des chèques sera directement reversé aux entreprises titres-services, représentant un refinancement pour le secteur de trente millions d’euros par an. Un budget qui vise, entre autres, à améliorer le pouvoir d’achat des travailleuses en permettant le remboursement de leurs frais de transports. Cet euro est également censé couvrir le coût des frais administratifs habituellement facturés par les agences de titres-services. Aujourd’hui, la réforme a interdit cette pratique et la nouvelle mesure ne réjouit pas certaines entreprises du secteur. « Le gouvernement a annulé les frais administratifs supplémentaires, hors toute entreprise du secteur privé devrait avoir le droit de fixer son prix et de se faire concurrence », explique Louise Arimont, directrice opérationnelle en Wallonie du groupe Trixxo, une agence de titres-services installée en Belgique. Cette dernière a, par ailleurs, dû fermer ses ateliers de repassage depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle politique.
Bruxelles, déjà concernée
La réforme fraichement appliquée en Wallonie, l’est déjà depuis l’an dernier pour la capitale belge. En effet, le 1er janvier 2023, les entreprises bruxelloises de titres-services augmentaient, elles aussi, le prix des chèques. Une hausse provoquant une demande soudaine de titres-services en décembre 2022 : « Lorsque les titres étaient encore à neuf euros, la plupart des gens en avaient commandés à l’avance pour ne pas payer cet euro supplémentaire », ajoute Louise Arimont. Les agences wallonnes pourraient également dresser ce constat mais « on s’en apercevra que dans les mois qui viennent lorsque tout le monde aura liquidé les titres achetés en 2023 », souligne la directrice opérationnelle. Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour relever une quelconque ruée vers les titres-services en Wallonie.
Une baisse de clients à prévoir ?
Malgré l’euro supplémentaire à payer pour bénéficier du service d’aides ménagères, les entreprises ne semblent pas craindre une réelle diminution du nombre de demandeurs. « La suppression des frais administratifs pourrait compenser l’augmentation du prix des chèques et ainsi éviter une diminution importante du nombre de clients », affirme Louise Arimont. Le vrai problème pour la directrice est l’équilibre à maintenir entre les nouvelles réglementations imposées par le gouvernement et la suppression de ces frais administratifs. « Ce 1er janvier les taxes kilométriques des aide-ménagères ont augmenté et l’euro supplémentaire ne permettra pas de couvrir l’entièreté des frais », rappelle la directrice. Selon elle, les ministres devraient permettre à chaque entreprise du secteur de calculer son prix en fonction des coûts et ainsi laisser la libre concurrence du marché faire son travail.
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