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Réduire le prix de son assurance habitation, tout un art: «Beaucoup de gens paient pour des garanties inutiles sans le savoir»

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Face à la hausse des prix des assurances, optimiser le coût de sa couverture habitation est possible. En réévaluant ses biens, en évitant les garanties inutiles ou en comparant les offres, il est possible de réduire considérablement sa prime.

Dans un contexte où les prix des assurances ne cessent d’augmenter, il s’avère plus que jamais opportun de repenser sa couverture habitation pour alléger sa facture. En ajustant la valeur de ses biens, en évitant les garanties inutiles et en comparant les offres, il est possible de réaliser de véritables économies. Regrouper ses contrats ou négocier sa franchise sont autant de leviers à activer pour payer moins, sans sacrifier sa protection. Tour d’horizon des bonnes pratiques à adopter.

Assurance habitation: analyser l’étendue de sa couverture

Alors, par où commencer? Dans sa démarche, il est essentiel de d’abord vérifier l’étendue de sa couverture au moment de choisir une assurance, en fonction de son type d’habitation. «Certaines couvertures nécessitent une attention particulière, souligne Nevert Degirmenci, porte-parole d’Assuralia. Par exemple, pour les habitations équipées d’une cuve à mazout, l’assurance prévoit un montant pour l’assainissement en cas de fuite. Ce montant peut varier considérablement d’un assureur à l’autre.»

En revanche, certains types de couvertures ne peuvent pas être choisis à la carte. La plupart des polices d’assurance incendie offrent des garanties similaires, couvrant ainsi les mêmes risques. Mais les montants d’intervention peuvent varier d’un contrat à l’autre. «En cela, le marché reste concurrentiel, chaque assureur cherchant à se démarquer par certains aspects du contrat», explique la porte-parole d’Assuralia. Selon son type d’habitation, «le client doit être plus attentif à certains éléments qu’à d’autres, car les risques auxquels il est exposé diffèrent selon qu’il vive dans une maison à la campagne ou dans un petit appartement en centre-ville.»

Choisir la bonne méthode pour estimer le montant de son assurance habitation?

Pour bien choisir son montant d’assurance habitation, il faut d’abord savoir… ce que l’on assure. Ainsi, il est important d’avoir une idée du montant moyen à dédier pour assurer le contenu d’une habitation. «Il est préférable de dresser une liste de tous vos biens et d’estimer leur coût de remplacement en cas d’incendie, conseille Jan Martens, responsable du marché des assurances chez Testachats. En revanche, il ne sert à rien d’assurer un montant plus élevé que la valeur réelle de vos biens. «De nombreux assureurs proposent un montant à assurer ou appliquent une valeur par objet, mais il peut parfois être plus avantageux de déterminer vous-même le montant à assurer.»

Assurance habitation: regarder la méthode d’évaluation de l’assureur

Une autre bonne pratique consiste à vérifier si le système d’évaluation de l’assureur est profitable.  «Si vous avez une petite maison avec de nombreuses pièces, il se peut que le système d’évaluation de l’assureur mène à une valeur assurée trop élevée», remarque Jan Martens. Dans ce cas, il peut être plus intéressant d’opter pour une assurance en «premier risque».

Ne pas payer pour des options inutiles

L’un des réflexes avant de souscrire à une assurance consiste également à vérifier que l’on ne paie pas pour des options inutiles, comme par exemple la garantie «pertes indirectes» de 10%. «Avec cette garantie, vous recevez un supplément de 10% du montant des dommages en cas de sinistre. Beaucoup de personnes paient pour cette couverture sans même le savoir», rappelle Jan Martens.

Déclarer son système d’alarme

Si le client possède un système d’alarme et le déclare à son assureur, il peut obtenir une réduction sur la garantie Vol. «Attention toutefois: en cas de vol, si le système n’était pas activé, l’assureur peut refuser d’intervenir», précise Jan Martens

A la banque, il est également possible d’obtenir un taux d’intérêt plus bas en cas de bonne isolation, «mais on ne remarque pas encore cette tendance chez les assureurs.»

Augmenter la franchise: une bonne idée pour certaines personnes

Augmenter la franchise à payer en cas de sinistre est une bonne idée pour certaines personnes. «Si vous disposez d’une réserve financière suffisante, cela peut être un moyen d’obtenir une prime plus basse. Cependant, en l’absence de réserve financière, ce n’est pas recommandé», suggère l’expert de Testachats.

«C’est un choix délicat qui dépend des moyens du client, ajoute Nevert Degirmenci. Il doit se demander s’il est prêt à assumer une plus grande partie du sinistre pour bénéficier d’une prime d’assurance plus basse.»

Regrouper ses assurances en un seul contrat

Dans l’assurance incendie, il est parfois possible d’inclure l’assurance familiale. «Si les conditions de cette assurance familiale sont bonnes et qu’elles vous permettent de bénéficier d’une réduction de prime, c’est la bonne affaire», assure Jan Martens.

De nombreux assureurs offrent également des garanties supplémentaires et/ou des réductions en cas de souscriptions chez eux à l’assurance incendie, l’assurance familiale et l’assurance auto. En regroupant ces différents contrats auprès d’un seul assureur, il est possible d’obtenir des avantages supplémentaires. Chez certains, la franchise peut même être supprimée en cas de sinistre. «C’est une option intéressante, mais il est bien sûr essentiel de comparer les offres», estime encore Jan Martens.

Selon Assuralia, neuf Belges sur dix choisissent la couverture incendie de base, bien qu’elle ne soit pas légalement obligatoire. Parmi eux, un sur deux souscrit également une assurance contre le vol. Ajouter des assurances complémentaires «permet de réduire le coût total», confirme Nevert Degirmenci. Toutefois, le principal conseil reste de comparer les offres et «de faire jouer la concurrence entre les assureurs.» Regrouper ses assurances «permet souvent de bénéficier de primes de fidélité, offrant ainsi un pourcentage de réduction non négligeable.»

Différentes couvertures: attention aux doublons

Dans l’assurance incendie, les garanties de base sont les mêmes chez chaque assureur (par exemple, incendie, bris de glace, tempête, dégâts des eaux), mais chaque assureur applique ses propres conditions.

Il existe également des options supplémentaires auxquelles il est possible de souscrire dans le cadre d’une assurance incendie, comme le vol du contenu, la protection juridique, les pertes indirectes ou encore l’assurance du véhicule.

«Il est important de vérifier régulièrement ces couvertures, insiste Jan Martens. Par exemple, si votre voiture est assurée dans votre assurance incendie, cela n’a d’intérêt que si vous ne disposez pas d’une assurance omnium pour votre véhicule. Il y aurait alors un double emploi inutile.»

La garantie protection juridique est une autre couverture qui est souvent payée en double. «Si vous l’avez souscrite dans votre assurance incendie et que vous possédez également une assurance protection juridique distincte, il se peut que vous soyez couvert deux fois pour le même risque.»

Ces garanties supplémentaires sont mentionnées séparément sur l’avis d’échéance annuel. «Il est toujours bon de vérifier ces informations et de voir si elles sont encore nécessaires.»

Quels sont les éléments à l’appréciation de l’assureur?

Chaque assureur utilise son propre système d’évaluation. Il est obligatoire pour un assureur de proposer un tel système à ses clients. «L’avantage est que, si ce système est correctement appliqué, le client est certain de ne pas être sous-assuré et sera indemnisé à 100% en cas de sinistre, sans discussion sur le montant assuré», explique Jan Martens.

Ainsi, la valeur assurée peut varier d’un assureur à l’autre. «Il est donc conseillé de faire cet exercice auprès de plusieurs compagnies afin de voir quelle estimation est la plus avantageuse.»

Pour les garanties vol et catastrophes naturelles, il existe aussi des différences entre les assureurs. «Par exemple, dans une même commune, assurer le vol peut être plus cher chez un assureur que chez un autre.»

Les contrats en ligne sont-ils moins chers?

Chez un courtier ou un agent d’assurance, il reste possible de négocier le prix d’une prime, tandis que chez les assureurs en ligne, la démarche est plus compromise.

De manière générale, les assurances souscrites en ligne sont moins chères, mais elles contiennent souvent plus de clauses en petits caractères. Comparer uniquement sur base du prix peut donc s’avérer coûteux en cas de sinistre.

En passant par un courtier, des frais de commission seront appliqués. Cependant, «choisir un intermédiaire présente l’avantage de bénéficier de conseils avisés, rappelle la porte-parole d’Assuralia. Celui-ci se charge également de rechercher la meilleure offre en fonction de votre profil, facilitant ainsi le processus.»

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