Prime de rentrée scolaire: de 23 à 99 euros, à quel montant avez-vous droit ?

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

La prime de rentrée de scolaire, ou plus exactement le « supplément d’âge annuel », est octroyée à chaque famille éligible au début de ce mois d’août. Le montant est censé donner un coup de pouce aux parents pour amortir l’achat de matériel scolaire. Qui a droit à quel montant, et à quelles conditions ?

Le « supplément d’âge annuel », plus communément appelé prime de rentrée scolaire, est octroyé une fois par an et payé en même temps que les allocations familiales du mois de juillet, ces dernières étant versées au début du mois d’août. « Le montant est délivré le mois précédent la rentrée scolaire, puisque le but premier de cette prime est d’aider les familles à faire face aux frais de matériel », expose Lara Kotlar, porte-parole de l’AVIQ (Agence wallonne pour une vie de qualité).

D’où vient cette prime ?

Cette prime n’est pas neuve, mais sa forme et son expéditeur ont évolué avec le temps. Octroyée pour la première fois en 2006, suite à une décision du gouvernement fédéral de l’époque, elle était d’abord dédiée aux enfants de 6 à 17 ans. Elle était alors dénommée « prime de rentrée » et concernait uniquement les parents dont les enfants étaient en en âge d’obligation scolaire.

En 2007, un changement de nom intervient : la prime de rentrée scolaire devient le « supplément d’âge annuel ». Cette évolution nominative s’explique simplement : la fourchette d’octroi est désormais étendue de 0 à 24 ans. « Le lien de la prime avec l’obligation scolaire n’était donc plus vraiment valable, car les tranches d’âge de 0 à 5 ans n’y sont pas soumises d’une part, et d’autre part, la prime s’étendait à l’enseignement supérieur », retrace Lara Kotlar.

Comment reçoit-on la prime ?

Concrètement, la prime est perçue pour toute famille dont le droit aux allocations familiales est ouvert au mois de juillet. « En d’autres termes, les parents d’enfants en âge scolaire la perçoivent automatiquement. Aucune autre démarche ne doit être entreprise. En revanche, les parents dont les jeunes ont entre 21 à 24 ans doivent avoir leur droit à l’allocation ouvert en juin, puisqu’ils n’ont pas droit aux allocations familiales en juillet et août », précise la porte-parole.

Quel montant ?

Globalement, le montant annuel par enfant oscille entre 24 euros à 93 euros (voir détails ci-dessous). Quatre facteurs principaux interviennent dans le calcul du montant : la tranche d’âge dans laquelle se situe l’enfant, son année de naissance, la région dans laquelle il est scolarisé (Wallonie ou Bruxelles) et le nombre d’enfants dans la famille.

Concernant ce dernier élément, et à l’instar du système en vigueur pour les allocations familiales, le montant pour le premier enfant est réduit, sauf pour ceux qui ont droit à une allocation familiale majorée. A partir du deuxième enfant, le montant devient identique pour tout le monde. Par exemple, en Wallonie, la prime est de 19,56 euros pour le premier enfant dans la tranche d’âge des 6-11 ans, et de 39 euros pour les enfants suivants.

A noter que les montants actuels sont indexés à la hausse (6%) en août 2023, en raison de l’inflation.

Qui y a droit ?

Tout parent ou personne qui a la tutelle de l’enfant, dès lors qu’un droit à l’allocation familiale est ouvert. Si cette condition est remplie, aucune démarche n’est à faire, le montant est versé automatiquement avec les allocations sociales.

Différences régionales

Compétence exclusivement régionale depuis 2013, les allocations familiales –et donc la prime scolaire qui y est liée- varie en fonction du lieu où votre enfant est scolarisé. Concrètement, le montant ne sera pas identique en Wallonie ou à Bruxelles. Les exceptions ne s’arrêtent pas là puisqu’en Wallonie, deux régimes se font face, comme détaillé sur le site de l’AVIQ. Ainsi, les enfants nés avant ou après le 1er janvier 2020 auront des conditions différentes.

Pour les enfants nés avant le 1er janvier 2020 en Wallonie :

  • 24,87 euros pour les 0 à 5 ans
  • 53,47 euros pour les 6 à 11 ans
  • 74,60 euros pour 12 à 17 ans
  • 99,47 euros à partir de 18 ans.

Pour les enfants nés après le 1er janvier 2020 en Wallonie :

  • 23,43 euros pour les 0 à 4 ans
  • 35,15 euros pour les 5 à 10 ans
  • 58,59 euros pour les 11-16 ans
  • 93,74 euros à partir de 17 ans.

A Bruxelles, un régime unique est d’application :

  • 23,43 euros pour les 0 à 5 ans
  • 35,15 euros pour les 6 à 11 ans
  • 58,59 euros pour les 12 à 24 ans
  • 93,74 euros pour les moins de 25 ans dans l’enseignement supérieur.

L’aide suffit-elle à couvrir les frais scolaires ?

« Clairement pas », selon Lara Kotlar. « C’est un soutien aux familles, mais il n’aide pas à couvrir tous les frais liés au matériel scolaire. »

L’été dernier, la Ligue des familles alertait déjà sur la disparition de la gratuité scolaire, dénonçant dans ce rapport « la facture salée de l’école ». Dans son étude, l’association estime que « les frais de fournitures scolaires restent très élevés, le coût lié au matériel informatique a explosé, l’enseignement qualifiant est le plus cher alors qu’il est fréquenté par les familles les plus précarisées, et de nombreuses règles ne sont pas respectées par les écoles. »

Hors matériel informatique, le coût moyen de la rentrée scolaire se chiffre, par enfant, à 255 euros en primaire et 428 euros en secondaire.

Partant de ce constat, la Ligue des familles appelait le gouvernement à avancer d’urgence sur la gratuité des fournitures en primaire et le plafonnement du coût des voyages scolaires, annoncés dans la déclaration de politique communautaire en 2019, ainsi que sur un maximum à facturer pour les autres niveaux d’études en attendant la gratuité réelle de notre enseignement. »

Une année plus tard, le message a fait (partiellement) effet. A partir de cette rentrée scolaire, une partie du matériel scolaire (à l’exception du cartable, plumier et matériel de sport) seront distribuées gratuitement par les écoles aux élèves de première et deuxième primaires, rappelle Le Soir. La règle étant déjà appliquée pour les élèves de maternelle. Les 3e et 4e primaires sont les prochains sur la liste, et dépendront des décisions du prochain conclave budgétaire en octobre.

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