Plan cafétéria: selon sa situation familiale, un employé privilégiera peut-être un jour de congé supplémentaire à une épargne-pension. Mais certaines options sont plus rentables que d’autres. © Getty Images

Plan cafétéria: les avantages à privilégier pour maximiser son profit (et sa satisfaction personnelle)

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

De plus en plus de travailleurs bénéficient d’un plan cafétéria ou d’une rémunération flexible. Les Belges optent généralement pour des jours de congé supplémentaires, une épargne-pension ou des achats matériels (multimédia, vélo…). Mais quelle est l’option la plus avantageuse financièrement?

Flexibilité. Tel est le terme qui caractérise le mieux les attentes actuelles de la jeune génération sur le marché du travail. Une flexibilité qui se traduit d’abord dans le rythme quotidien. Selon une étude de la FEB, 71% des travailleurs de moins de 28 ans s’attendent en effet à pouvoir accomplir leurs tâches selon des horaires modulables. L’hybridation des modes de travail (entre présentiel et distanciel) figure également parmi les priorités des jeunes employés. Mais aujourd’hui, la flexibilité passe aussi par une rémunération à la carte.

Peu suprenant, dès lors, que le plan cafétéria gagne en popularité. Selon une récente enquête de SD Worx, le nombre de travailleurs belges profitant de cette rémunération flexible a bondi de 20% en 2024. Une hausse plus marquée chez les ouvriers (+47%) que chez les employés (+29%), même si cette dernière catégorie bénéficie toujours bien plus largement de ce système (94% contre 6% d’ouvriers).

Pour bien comprendre le succès de la formule, il faut d’abord mieux la cerner. Dans le cadre d’un plan cafétéria, le travailleur va volontairement échanger une partie de sa rémunération, qu’elle soit fixe (salaire extra-barémique, par exemple) ou exceptionnelle (bonus, prime de fin d’année) contre les avantages de son choix. «Il faut donc le distinguer des avantages extra-légaux classiques, qui sont octroyés par l’employeur en plus du salaire, insiste Amandine Verraghenne, reward consultant chez SD Worx. Les chèques-repas ou les éco-chèques, par exemple, ont ainsi un caractère collectif. Ils sont octroyés d’office à une catégorie de travailleurs, souvent avec une visée d’optimisation fiscale. Or, les avantages du plan cafétéria sont choisis individuellement et sont plutôt des outils d’optimisation de choix, correspondant le mieux à la situation personnelle du travailleur.»

Ecouter ses besoins

Parmi les options plébiscitées par les Belges, une liste de cinq avantages se dessine, relève SD Worx. Pour la première fois, le multimédia (y compris tablettes et smartphones) se classe en première position, dépassant de peu l’épargne-pension. En troisième position figurent les assurances hospitalisation complémentaires, juste devant les jours de congé supplémentaires. Enfin, le vélo se classe en cinquième position, écartant la voiture du top 5. Face à cette étendue de possibilités, quel choix opérer pour maximiser son profit financier?

Dans tous les cas (sauf exception), le travailleur sortira gagnant financièrement de cette opération, rassure d’emblée Amandine Verraghenne. Car il ne paie pas (ou moins) de cotisations sociales et/ou de précompte professionnel sur cet avantage, contrairement à la rémunération classique. Mais le choix à poser doit surtout répondre aux besoins du travailleur. «Au-delà de l’aspect financier, je conseille plutôt de raisonner en termes de satisfaction personnelle, insiste la consultante de SD Worx. Ça n’a pas de sens d’aller acheter dans le vide juste pour obtenir ce qui est soi-disant le plus avantageux.»

Epargne-pension: un gain de 250 euros

Cette recommandation faite, notons tout de même que certaines options peuvent sortir du lot. Globalement, tout ce qui relève du matériel s’avère très avantageux. A commencer par les vélos en leasing. «Si l’employeur passe par une formule de mise à disposition via un prestataire externe, le travailleur y gagnera environ 40% par rapport à un achat privé, chiffre Amandine Verraghenne. En plus, il pourra bénéficier aussi de services, comme une assurance ou un dépannage en cas de pépin.»

L’avantage financier sera plus ou moins le même (40%) pour les appareils multimedia, également proposés en leasing. «Le travailleur n’est pas directement propriétaire de l’ordinateur ou du smartphone qu’il choisit, mais le sera au terme de la période de mise à disposition, par exemple de trois ans, expose Amandine Verraghenne. Il devra seulement payer la valeur résiduelle au terme de cette échéance. C’est très intéressant car, d’une part, il ne doit pas tout débourser en une fois, et d’autre part, il finance son achat non pas avec son salaire net, mais avec un budget « coût patronal compris ». Et en plus, il peut même utiliser ce matériel à des fins privées

L’épargne et les assurances ont également leurs atouts. «L’intervention pour une épargne pension privée peut rapporter facilement entre 150 et 200 euros net au travailleur, en comparaison avec une souscription via un autre canal que celui de l’employeur», relève Amandine Verraghenne.

Un jour de congé, «ça n’a pas de prix»

Autre option avantageuse non mentionnée dans le top 5 de SD Worx: les warrants. Encore méconnus il y a cinq ans, ces sortes d’action deviennent une alternative couramment proposée par les employeurs, notamment dans le cadre de la prime de fin d’année. En revendant ses warrants à bon prix, l’employé peut généralement toucher un montant net bien plus élevé que sa prime classique. Une option qui satisfera les travailleurs en quête de cash immédiat.

Seule ombre au tableau: l’achat de jours de congé supplémentaires, qui s’avère l’option la moins rentable financièrement. Habituellement, la valeur d’un jour de vacances correspond à la valeur d’un jour de travail. Plus le salaire du travailleur est élevé, plus un jour de congé vaut cher. «Ici, il n’y a donc pas vraiment d’avantage net, pointe la spécialiste de SD Worx. Au contraire, le travailleur va plutôt sacrifier une partie de son budget pour « s’acheter du loisir ». Mais l’avantage s’évalue en termes de satisfaction et d’équilibre entre vies professionnelle et privée. Et pour beaucoup, ça n’a pas de prix.»

Bref, le choix parfait devra surtout répondre aux besoins individuels de chaque employé, selon son âge, son lieu de travail, sa situation familiale et ses projets de vie. «Ce qui est intéressant pour l’un ne le sera pas forcément pour l’autre», résume Amandine Verraghenne. Un constat qui se traduit d’ailleurs dans les statistiques de SD Worx, qui observe des priorités différentes selon le genre. Alors que les femmes s’intéressent davantage aux congés supplémentaires, les hommes, eux, plébiscitent plutôt le vélo.

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