Payer moins d’impôt en 2025? C’est (encore) possible avec ces 7 avantages fiscaux
Réduire ses impôts l’an prochain se joue en cette fin d’année 2024. Il reste donc quatre semaines pour profiter de certains avantages fiscaux, permettant de réduire la note en 2025. La preuve par sept.
Les particuliers désireux d’alléger leur déclaration fiscale l’an prochain peuvent encore activer quelques leviers d’ici au 31 décembre 2024, principalement via des dépenses donnant droit à des réductions de l’imposition.
Avec un changement appréciable: après plusieurs années de gel de l’indexation, entre 2019 et 2023, la plupart des réductions et exonérations fiscales ont été à nouveau indexées en 2024. Les plafonds appliqués ces dernières années sont donc relevés de quelques pour cent, permettant un gain pour le contribuable qui peut récupérer une somme plus importante.
1. Epargne-pension et assurance-vie
L’épargne-pension est encouragée fiscalement, avec deux plafonds de réduction à garder en tête, de 25% et 30%. Le second, plus généreux, s’applique sur les versements effectués dans ce type de produit jusqu’à un maximum de 1.020 euros. Concrètement, un versement de ce montant pour une épargne-pension permet donc de gagner 306 euros (30% de 1.020 euros) en réduction d’impôt.
L’autre réduction de 25% s’applique, elle, pour les montants jusqu’à 1.310 euros versés dans une épargne-pension, soit une réduction maximale de 327,50 euros. Le SPF Finances met en garde contre un «piège fiscal» bien connu: dès que le montant versé dépasse 1.020 euros, c’est le taux de 25% qui s’applique. «Ce dépassement n’est avantageux pour le contribuable que si le montant atteint au moins 1.224 euros», précise l’administration, afin que la réduction accordée atteignent au moins 306 euros, comme avec le taux de 30%.
Pour les produits d’assurance-vie (épargne long terme), un avantage fiscal de 30% est également prévu, pour un versement de 2.450 euros au maximum par an, soit 735 euros de baisse d’impôt au final.
2. Titres-services et chèques ALE
L’achat de titres-services se voit accorder une réduction différente selon la région. En Wallonie, l’achat de maximum 150 titres-services à 10 euros permet de retoucher un euro par titre. Pour Bruxelles, la réduction atteint 1,5 euro pour les 172 premiers titres-services achetés. Cet avantage fiscal vaut par personne dans les deux régions, un couple peut donc profiter deux fois de la réduction en achetant les titres-services avec deux noms différents.
Les chèques ALE (Agence Locale pour l’Emploi) offrent le même type d’avantage fiscal si ces chèques sont bien nominatifs, donnant droit à une réduction d’impôt de 30 % du montant payé pour chaque chèque en Wallonie et de 15% à Bruxelles.
Le montant déductible par personne et par an est limité à 1.790 euros pour les chèques ALE et titres-services cumulés.
3. Frais de garde d’enfants
Crèche agréée, stage et activité extrascolaire, garde professionnelle d’enfant malade à domicile, etc. Ces différentes formes de garde d’enfants, effectuées avant que l’enfant ne fréquente l’enseignement ou en dehors des heures normales de classe, donnent droit à un avantage fiscal. Le contribuable peut faire valoir un maximum 16,4 euros par jour de garde et par enfant de moins de 14 ans (21 ans en cas de handicap lourd) et récupérer 45% de ce montant (soit maximum 7,38 euros/jour) en réduction d’impôt.
Le paiement doit avoir été effectué en 2024 pour bénéficier de la réduction en 2025. Un stage effectué en décembre mais payé l’année prochaine ne pourra être répercuté que dans l’exercice d’imposition 2026, concernant les revenus 2025.
Les parents isolés qui respectent certaines conditions peuvent bénéficier d’une réduction supplémentaire qui s’élève au maximum à 30 %.
4. Don à une œuvre caritative
Les dons profitent d’une aide fiscale de 45%, selon certaines conditions. Il faut que le montant du don atteigne au minimum 40 euros et concerne une œuvre caritative reprise dans une liste d’organisations sélectionnées. Un don de 100 euros ne coûte donc en réalité que 55 euros, l’incitant fiscal de 45% «remboursant» le reste. Plusieurs dons à plusieurs organisations accordent chaque fois cette réduction fiscale, avec une limite fixée à 10% de l’ensemble des revenus nets du donateur et un plafond absolu de 408.130 euros.
Le montant à destination d’un bénéficiaire peut être versé de façon fractionnée ou en une fois, mais doit atteindre 40 euros minimum au cours d’une année civile. «Pour bénéficier facilement de la réduction d’impôt, il est important que l’association connaisse votre prénom, votre nom et votre adresse. Pour les dons effectués depuis le 1er janvier 2024, l’association doit aussi connaître votre numéro national», complète le SPF Finances.
5. Investissement dans une petite entreprise
La difficulté de trouver du financement suffisant comme petite entreprise est réelle. Mais un soutien fiscal existe pour inciter les particuliers à investir dans ces sociétés. Une réduction d’impôt est ainsi prévue sur les montants investis pour aider les entreprises débutantes, de 30 % ou 45 % selon le type de société, via le Tax Shelter start-up. Ce taux est réduit à 25% pour l’aide accordée aux entreprises en croissance (Tax Shelter scale-up).
Ces investissements peuvent se faire en direct avec la société en question, mais passent pour partie par des intermédiaires, par exemple des plateformes de crowdfunding (financement participatif). Une attestation de l’entreprise ou de l’organisme d’investissement intermédiaire sera notamment exigée.
6. Assurance protection juridique
Les contrats d’assurance protection juridique sont encouragés, à concurrence de versements de 320 euros maximum/an, donnant droit à une réduction de l’imposition de 128 euros dans ce cas, soit 40%. «Cette assurance a essentiellement pour objectif de couvrir les frais et honoraires d’avocat, d’huissier, les frais de procédure, honoraires des experts, etc., explique Maxime Besème, avocat spécialisé dans la fiscalité des personnes physiques au cabinet Tetra Law. L’assurance intervient dans le cadre de litiges, dont des actions en responsabilité contractuelle et extracontractuelle, certaines procédures pénales, litiges fiscaux, litiges en droit de la famille, divorces, etc.»
Il s’agit donc de contrats spécifiques, permettant une couverture juridique en cas de litige, mais la réduction offerte ne s’applique pas à ceux liés à l’assurance voiture ou habitation, qui peuvent également contenir une partie « assurance juridique ».
Le contrat doit également remplir certaines conditions (au niveau des litiges et frais couverts, du plafond de garantie etc.) et être signé à titre individuel auprès d’une entreprise établie au sein de l’Espace économique européen. «Si vous avez reçu une attestation 281.63 de votre entreprise d’assurance, votre contrat répond en principe à ces conditions», explique le SPF Finances.
7. Dépenses pour isoler son habitation
La Wallonie est la dernière région à proposer une réduction de 30% du montant total (TVA comprise) payé pour l’isolation d’une toiture, avec un maximum de 3.900 euros par habitation. L’aide vise uniquement les habitations qui, au début des travaux, doivent avoir été occupées depuis au moins 5 ans, par le propriétaire ou un locataire. Les travaux doivent avoir été payés en 2024, facture à l’appui.
«Si une activité professionnelle y est exercée, il faut que l’immeuble garde sa nature d’habitation pour pouvoir bénéficier de la réduction d’impôt», ajoute le SPF Finances. Un certains nombres de conditions techniques doivent également être remplies par la pose de l’isolant.
Certaines des sept dépenses listées ci-dessus seront automatiquement préremplie dans votre déclaration simplifiée, pour peu que les informations soient bien parvenues à l’administration fiscale, d’autres doivent être complétées manuellement par le contribuable. Une aide existe pour certaines sections lors du remplissage dans « Tax on Web ».
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