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Lotus: « l’action du siècle » en vaut-elle la peine?

Le Vif

Si vous investissez dans des actions, vous aurez intérêt à surveiller régulièrement votre portefeuille. Mais vous pourriez aussi acquérir des actions «tranquilles». Lotus Bakeries en constitue le parfait exemple.

Au cours des 21 dernières années boursières, le biscuitier Lotus Bakeries en province de Flandre-Orientale a été plus performant que le BEL-20 (l’index reprenant les vingt principales entreprises belges), et ce, à 19 reprises. Un fait unique. Paul D’hoore, expert financier de renom, se fait même dithyrambique à son sujet et l’appelle «mon action du siècle».

En 1932, Jan Boone senior, un pâtissier de Lembeke, crée le tout premier biscuit Lotus. Depuis, grâce à sa croissance interne et des reprises stratégiques, Lotus Bakeries est devenu un acteur mondial, avec un chiffre d’affaires de 877,5 millions d’euros et près de 2.700 salariés (2022).

Ces dernières années ont été pour le moins instables, avec une pandémie mondiale suivie de la guerre en Ukraine qui a déclenché une crise énergétique puis une flambée des prix. Pourtant, le biscuitier semble immunisé contre ces turbulences, puisque sa courbe de croissance n’en a pas souffert. L’année dernière, la société a en effet augmenté son chiffre d’affaires de 17% et son résultat net de 13,7%.

Trois piliers

Aujourd’hui, l’entreprise s’appuie sur trois piliers. Son produit historique, le spéculoos, qui s’appelle désormais Biscoff dans le monde entier, reste le principal segment mais il n’est plus le seul. Au fil des années, Lotus Bakeries a investi dans l’élargissement de sa gamme et propose notamment des pâtes à tartiner, de la glace et du chocolat Lotus Biscoff. Son succès, qui dépasse largement toutes les frontières culturelles et nationales, est assez inhabituel dans le secteur alimentaire.

Il y a huit ans, Lotus Bakeries s’est implanté dans le segment des en-cas naturels, grâce à des reprises ciblées. Cette division a connu une belle progression l’année dernière. Les collations fruitées de BEAR rencontrent un succès considérable sur le marché britannique et sont de plus en plus performantes aux Etats-Unis.

Les produits locaux – Annas, Dinosaurus, Peijnenburg, Snelle Jelle et les légendaires gaufres Suzy – forment la dernière branche. Ces segments matures offrent toutefois moins d’opportunités de croissance.

Des ambitions internationales

L’année dernière, Lotus Bakeries a investi 134 millions d’euros et va y ajouter au moins 100 millions cette année. L’entreprise a acquis de nouveaux bâtiments et lancé des lignes de production supplémentaires en Belgique comme aux Etats-Unis. Elle compte également ouvrir une usine de production en Thaïlande, soulignant ainsi ses ambitions dans la région de l’Asie Pacifique.

Les experts sont mitigés quant à l’intérêt de l’action, malgré ses excellents chiffres et prévisions. Les objectifs de cours oscillent entre 5.450 euros et 7.100 euros. A un taux de 6.370 euros (le 21 avril), le rapport cours-bénéfice est de plus de 50, ce qui est considérable. S’il n’est pas possible de réaliser à court terme des gains faramineux grâce à Lotus Bakeries, il s’agit bel et bien là d’une action pour «dormir tranquille».

Pas dans le BEL-20

Le BEL-20 est remanié chaque année au mois de mars. Lotus Bakeries était candidate à sa reprise dans l’index belge. Sa valeur boursière était suffisante, mais pas la vitesse de circulation des actions librement négociables. Une division de l’action stimulerait cette vitesse de circulation, mais elle n’est pas à l’ordre du jour. La direction de l’entreprise est d’ailleurs fière de ce prix élevé, qui reflète sa croissance progressive.

Jan Boone, CEO de Lotus Bakeries.
Jan Boone, CEO de Lotus Bakeries. © National
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