Les panneaux solaires low cost, à brancher, bientôt autorisés en Belgique: voici dans quelles conditions ils sont avantageux
Bientôt autorisés en Belgique, ces panneaux photovoltaïques low cost présentent des avantages, mais aussi pas mal d’inconvénients.
A priori, le concept semble génial. Un kit solaire à installer soi-même en quelques minutes sur sa terrasse, son balcon, un carport ou un garde-corps. Le photovoltaïque low cost, toujours interdit en Belgique, sera autorisé à partir du 17 avril 2025, comme il l’est déjà chez nos voisins français, allemands ou néerlandais depuis des années. Le principe est simple: il suffira de brancher le panneau à une prise électrique qui elle-même approvisionnera le circuit sur lequel elle se trouve. «En pratique, le panneau photovoltaïque mobile envoie du courant continu vers un micro-onduleur qui le transformera en courant alternatif pour l’injecter dans une prise d’un circuit sur lequel sont branchées d’autres prises, détaille Jean Frippiat, du site d’actualité dédié aux renouvelables renouvelle.be. Si rien n’est branché sur ce circuit, l’électricité continuera son chemin jusqu’au tableau électrique qui pourra la répartir vers d’autres circuits de la maison en fonction des besoins.»
Actuellement, ce n’est pas possible, car la prescription technique C10/11 de Synergid, le porte-parole du secteur des gestionnaires de réseaux de gaz et d’électricité , impose que les installations solaires soient directement raccordées au tableau électrique de l’habitation par une connexion fixe. Dans cinq mois, ce sera autorisé. Un particulier pourra se procurer son double panneau plug&play de 400 Watts avec son micro-onduleur intégré et son support incliné pour environ 600 à 700 euros, et l’installer lui-même. Les prix ont déjà diminué. En France, cet été, Lidl proposait un kit à 370 euros. En Allemagne, où ces panneaux sont autorisés depuis 2021, on en dénombre 400.000 en fonction, selon Euronews, soit 4% à 5% de la puissance solaire totale du pays. Rien qu’au premier semestre de 2024, les Allemands en ont installé plus de 200.000.
En Belgique, sera-t-il intéressant d’investir dans ce type d’installations? Pour testachats, l’investissement peut valoir le coup pour les ménages à petit budget et les locataires qui, lorsqu’ils déménagent, peuvent emporter le matériel avec eux. Pour les autres, un calcul s’impose. Orienté idéalement (sud, sud-est, sud-ouest), deux panneaux d’une puissance de 400 Watts crète (Wc) reviennent finalement à environ 1,2 euro/Wc. C’est un peu moins élevé que pour un panneau de toiture classique dont le prix avoisine 1,4 euro/Wc en Wallonie pour une installation de minimum dix panneaux. En France, les prix sont plus élevés pour un panneau classique de toiture, entre 1,8 et 2 euros/Wc. Investir dans un kit plug&play y est donc plus avantageux que chez nous.
Quant au rendement des panneaux solaires low cost, il dépend logiquement de l’orientation par rapport au soleil mais aussi de l’inclinaison. Même avec une orientation plein sud, on perd déjà 30% de rendement entre une inclinaison à 35° et une à 90°. Si le balcon, par exemple, est situé dans l’ombre d’un autre bâtiment une partie de la journée, cela joue également. Pour l’instant, le retour sur investissement peut varier, en fonction des paramètres, de sept à onze ans. A noter qu’avec les plug&play, on conseille d’autoconsommer encore davantage qu’avec des panneaux sur toit. Mais cela reste relatif. «Deux panneaux de 400W permettraient ainsi de couvrir un peu plus de 10% des besoins en électricité d’un ménage moyen, avance Jean Frippiat. Avec une installation classique de toit d’une dizaine de panneaux, un même ménage, dont la consommation s’élève à environ 3.000 kW, peut couvrir, grâce à l’autoconsommation, de 30% à 40% de ses besoins.»
Des panneaux solaires low cost à déclarer
La différence est qu’on ne peut pas installer dix panneaux sur son balcon, l’endroit le plus prisé pour les plug&play. En France, la puissance autorisée pour ces kits à bas prix est d’ailleurs limitée à 800 W par habitation, soit deux panneaux de 400 W (la puissance la plus courante par panneau). En Belgique, le gouvernement fédéral doit encore étudier la chose, d’ici à avril, et définir la puissance maximale autorisée dans le Règlement général des installations électriques (RGIE). Il est probable que son choix soit le même que chez nos voisins français, pour des raisons de sécurité liées aux installations électriques individuelles et au réseau général. Le RGIE pourrait aussi imposer un contrôle pour certifier la conformité du raccordement. Il faudra alors ajouter environ 150 euros à la facture finale.
En outre, les utilisateurs devront déclarer leur installation à leur gestionnaire de réseau et de distribution (GRD). Ceux qui ne sont pas encore équipés d’un compteur intelligent devront le faire (gratuitement dans toutes les régions du pays à certaines conditions). Cela permettra notamment, comme pour les panneaux classiques, d’être dédommagé pour le courant non utilisé qui est injecté dans le réseau, pourvu que le fournisseur soit prévenu. Pour les panneaux visibles depuis la rue, il y a lieu également de se rendre au guichet urbanisme de la commune pour vérifier si un permis est exigé.
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Les panneaux solaires low cost remplaceront-ils un jour les panneaux classiques? «Je ne le crois pas et ce n’est pas souhaitable, estime Francesco Contino, expert en énergie et professeur à l’école polytechnique de l’UCLouvain. Ces panneaux mobiles ne peuvent jamais être aussi bien placés par rapport au soleil que sur un toit. Côté coût et rendement, ce n’est pas si pertinent, même comme solution d’appoint. Le solaire est une très bonne alternative aux fossiles, mais autant mettre les moyens sur les solutions les plus efficaces. Pour les propriétaires d’appartement, avant d’envisager d’en installer, il me semble plus judicieux de voir d’abord avec la copropriété si on ne peut pas investir collectivement dans une installation classique sur le toit du bâtiment.»
Autre point d’attention soulevé par testachats, les panneaux plug&play risquent de vieillir plus rapidement. En effet, souvent placés à hauteur d’homme, ils sont plus exposés aux chocs. Idem pour les câbles, s’ils ne sont pas bien accrochés. Ce qui peut réduire leur durée de vie assez considérablement.
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