Les assurances vélo explosent: pourquoi vous devez en souscrire une (ou pas)
Le marché des assurances vélo est en plein développement. La plupart des compagnies proposent désormais une offre. Mais tous les deux-roues n’y sont pas éligibles.
Leur présence sur les routes belges n’en finit pas de grimper. Rien qu’en 2022, le marché du vélo a progressé de 19 % en Belgique, avec près de 700 000 unités vendues, selon les derniers chiffres de Traxio, la fédération du secteur de la mobilité. Une tendance qui n’a évidemment pas échappé à l’œil des assureurs, qui proposent désormais quasi tous des produits adaptés. Le marché des assurances vélo s’envole : + 40 % de contrats signés en plus l’an dernier, constate la fédération Assuralia, qui estime qu’environ 10 % des cyclistes sont couverts.
Globalement, on trouve chez nous une quinzaine d’offres d’assurances vélo, émanant tant d’assureurs spécialisés que des grands acteurs traditionnels. Premier constat : tous les types de vélos sont en général couverts (vélo de ville, VTT, tandem, e-bike, cargo, tant que ça reste sous les 25 km/h), à l’exception peut-être parfois des vélos de course. Quels risques sont assurés et à quel prix ?
Assurances vélo: quatre types de couvertures
Le produit « assurance vélo » se compose en général de quatre types de couverture. Soit on les prend toutes et on signe une sorte d’« omnium » pour vélo, soit c’est à la carte selon ses besoins, le tarif est alors adapté.
L’éventail comprend d’abord une “ garantie dégâts matériels ”. Comment ça fonctionne ? L’assurance prend en charge la réparation des dégâts sur le vélo causés lors d’un accident, d’une chute, d’un acte de vandalisme, etc. La “ garantie dommages corporels ” permet, elle, l’indemnisation du cycliste en cas de blessures suite à un accident. « Elle prendra en charge la part que la mutuelle n’aura pas versée et offrira des protections supplémentaires », détaille Nevert Degirmenci, la porte-parole d’Assuralia. L’“ assistance dépannage ” fonctionne sur le même principe que sa grande sœur destinée aux voitures. La compagnie prend en charge le dépannage en cas d’accident, de panne, mais aussi souvent de crevaison, de perte des clés du cadenas ou encore parfois de batterie à plat.
Mais la couverture la plus demandée reste l’“ assurance contre le vol ”. Sachant qu’on estime que plus de 100 000 vélos sont dérobés chez nous chaque année, ce n’est pas vraiment une surprise. « Chez nous, c’est la garantie la plus souscrite, suivie de la garantie dégâts matériels et seulement ensuite de l’assistance », confie Serge Jacobs, le porte-parole d’Ethias. Étant donné le niveau du risque, les assurances assortissent cette garantie de conditions strictes. « Et celles-ci le sont de plus en plus », glisse-t-on chez Assuralia. « Les compagnies demandent quasi toutes que le vélo soit attaché à un point fixe avec un cadenas agréé », confirme Marine De Mey, chargée de projets au sein de l’asbl Pro Velo. Et puis, il y a les exclusions. « A Bruxelles, de plus en plus d’assurances ne couvrent plus le vol de vélo en rue durant la nuit ». Attention, le vol des accessoires (casque, sacoches, selle, batterie, ordinateur de bord pour les e-bike…) n’est pas toujours couvert non plus.
Pour les plus jeunes
Si quasi tous les types de vélos peuvent être assurés, il y a des critères d’ancienneté à respecter. Les compagnies n’assurent en général que les jeunes bicyclettes. Les limites d’âge varient selon l’assureur et le type de couverture. Ainsi, chez Ethias, le vélo doit avoir maximum cinq ans pour être dépanné, maximum deux ans pour bénéficier de la protection contre le vol. Chez Allianz, pas de contrat pour les vélos de plus de trois ans, chez Axa, le vélo doit avoir moins d’un an, chez VAB moins de six mois. Quant aux vélos d’occasion… c’est l’exclusion quasi systématique. « Ou alors l’assureur exige la facture d’achat d’un revendeur agréé ou la date d’achat du premier propriétaire », souligne Marine De Mey. De toute façon, plus la valeur du vélo est faible, moins une souscription sera intéressante. « Il faut vraiment faire un petit calcul en mettant en parallèle la valeur du vélo et le montant de la prime ».
Plus cher à Bruxelles
Et justement, quid des tarifs? Ils varient en fonction de l’assureur, du nombre de couvertures choisies, du type de vélo (assurer un e-bike sera toujours plus coûteux). Pour un vélo classique (de 1 000 euros), les prix démarrent autour de 70 euros par an pour la version « all inclusive ». Si l’on choisit uniquement le vol, il faudra débourser une quarantaine d’euros par an en moyenne. Côté électrique (e-bike de 2 000 euros), on dépasse plus facilement les cent euros par an pour une assurance complète. Une soixantaine d’euros pour le vol seul. Pour un vélo cargo (de 5 000 euros), il faudra compter aux alentours de 200 euros par an.
Que touche-t-on en cas d’accident ou de vol ? Assuralia a mené l’enquête auprès de ses membres : l’indemnisation moyenne pour des dégâts matériels s’élève à 1 055 euros, celle pour un vol grimpe à 1 566 euros. En général, les assureurs remboursent l’intégralité de la valeur du vélo lorsqu’il est neuf. Puis, ils appliquent une décote selon son âge, à partir de la première, deuxième ou troisième année. Attention, il y a parfois une franchise (10 % chez Qoverme, 50 euros chez AG, CBC, Baloise, Aedes ou VAB). Pro Velo constate également que certains assureurs facturent les primes plus chères (parfois le double) aux Bruxellois. C’est le cas d’Ethias, de Qoverme, de Yuzzu ou de Belfius.
Gare aux doublons
Certaines polices traditionnelles couvrent déjà le cycliste dans de nombreuses circonstances. Mieux vaut le savoir pour ne pas payer inutilement des frais en plus. Premier exemple : la RC familiale. « Elle intervient si le cycliste cause des dégâts à des tiers, s’il abîme le rétroviseur d’une voiture ou renverse un piéton par exemple », précise Nevert Degirmenci. L’assurance hospitalisation prend, elle, déjà en charge les dommages corporels en cas d’accident ou de chute. « Une protection qu’offre également l’assurance accident de la vie privé ou encore l’assurance accidents du travail souscrite par l’employeur si le sinistre se produit sur le chemin ou durant les heures de travail ». L’assurance protection juridique inclut la défense du cycliste en cas de litige. Enfin, si un vol de vélo intervient au domicile, l’assurance habitation (qui doit toutefois inclure le vol) fonctionnera, même si l’indemnisation sera peut-être plus faible.
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