« L’âge est souvent moins décisif que la personnalité de l’investisseur »
Puisque les connaissances financières ont tendance à faire défaut chez les jeunes, quelques éléments utiles sont à prendre en compte avant de se lancer.
Epargner ou investir?
Epargner et investir sont deux stratégies différentes. Dans le premier cas, il s’agit de mettre de l’argent de côté (sur un compte d’épargne, par exemple) pour se constituer un capital. Dans l’autre, il y a l’ambition de faire fructifier son argent. En Belgique, l’épargne bancaire est protégée à hauteur de 100 000 euros par personne et par banque, et les taux d’intérêt sont connus à l’avance. L’investissement, par contre, est plutôt imprévisible et ne garantit pas de récupérer son capital de départ. S’il est bien géré, il permet toutefois un meilleur rendement à long terme qu’un compte d’épargne classique.
Se constituer un capital
«On peut faire un parallèle entre le sport et l’investissement: il n’y a pas d’âge pour commencer, mais au plus tôt au mieux!», estime Thomas Ruelle, directeur Personal Banking Wallonie chez ING Belgium. Lorsqu’on débute dans la vie active, il est recommandé de d’abord se constituer un capital et d’investir uniquement l’argent dont on n’a pas besoin à court terme. «Il existe trois étapes préalables à l’investissement, estime le banquier. La première est d’avoir un tampon financier pour faire face aux imprévus comme la perte d’un travail, le remplacement d’une voiture, etc. Lorsqu’on a réussi à mettre entre trois et six mois de salaire de côté, il faut se projeter plus loin avec des solutions d’épargne à long terme (NDLR: comme l’épargne-pension) qui offrent des avantages fiscaux. Enfin, je recommande de prévoir un peu d’argent pour se faire plaisir à court terme. Si toutes ces conditions sont réunies, alors on est financièrement prêt à se lancer dans l’investissement.»
L’âge est souvent moins décisif que la personnalité dans le profil de l’investisseur.
Déterminer son profil
C’est essentiel. «Il existe quatre profils principaux: très défensif, défensif, dynamique ou très dynamique, détaille Patrick Wangneur, conseiller en structurations patrimoniales et prévoyance chez CBC Banque. Plus on est défensif, plus on se dirigera vers des solutions avec des taux garantis comme un compte d’épargne ou une épargne-pension sans risque de perte de capital. A l’inverse, plus on est dynamique, plus on s’orientera vers des produits risqués qui investissent en actions et obligations.» L’âge peut faire partie des critères pris en compte pour déterminer le profil, mais il est souvent moins décisif que la personnalité de l’investisseur. «Par nature, certaines personnes n’aiment pas le risque et peuvent paniquer dès que les marchés boursiers baissent, souligne Patrick Wangneur. Mieux vaut qu’elles évitent les produits dont l’amplitude est trop élevée. Il est aussi préférable d’adopter un profil plus défensif lorsqu’on a peu de connaissances.» On limitera également les risques si l’on dispose d’un capital réduit. Par contre, plus l’horizon de placement est long, plus on pourra se montrer dynamique car sur les marchés boursiers, la durée des investissements a tendance à lisser le risque.
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