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La pompe à chaleur, chauffage de l’avenir ? Pourquoi cela coûte plus cher que le mazout et le gaz

La pompe à chaleur est «la» solution préconisée par les autorités pour chauffer nos logements à l’avenir. Plus chère et plus contraignante que l’étaient le mazout et le gaz.

Elle est (presque) sur toutes les lèvres, la pompe à chaleur. Si la technologie semble faire l’unanimité, du moins chez les politiques, pas chez tous les chauffagistes, son coût d’installation dépasse largement celui d’une chaudière à gaz ou d’un modèle à mazout. De plus, pour donner le meilleur d’elle-même et afficher un rendement optimal, mieux vaut disposer d’un logement bien isolé. Ce qui peut faire grimper la note en cas de travaux supplémentaires d’isolation. Enfin, l’appareil fonctionne à l’électricité, soit l’énergie la plus chère (voir graphique ci-dessous). Alors finalement, combien tout cela coûtera-t-il?

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Surface, déperdition et modèles

La surface de l’habitation à chauffer, les déperditions thermiques de celle-ci et le modèle de pompe à chaleur choisi influenceront évidemment le prix total. Comme toujours en matière de chauffage, il est important de bien dimensionner son installation. Une puissance trop faible contraindra à recourir à un chauffage d’appoint et occasionnera donc des coûts supplémentaires. Une puissance trop élevée entraînera une surconsommation.

Les producteurs et distributeurs de pompes à chaleur belges donnent un bon aperçu du marché sur le site infopompeachaleur.be. Les tarifs indicatifs cités ci-dessous se basent sur leurs estimations. Ils comprennent les frais d’installation, la production d’eau chaude, mais pas la TVA, ni les radiateurs ou le chauffage au sol.

Les pompes à chaleur sont multiples: air-eau, air-air, sol-eau ou encore eau-eau. La plus répandue est la pompe air-eau. Son principe? «La pompe capte la chaleur dans l’air et la transmet à l’eau du circuit de chauffage», détaille Jonas Moerman, conseiller énergie chez Ecoconso. Son désavantage: le bruit de certains modèles. Son prix: à partir de 12 000 euros.

La pompe sol-eau (ou «géothermique») puise, elle, la chaleur dans le sol et la transmet à l’eau. Elle est plus efficace, mais plus chère. «Les capteurs peuvent être disposés horizontalement, à quelques dizaines de centimètres dans le sol. Il faut donc une surface de jardin importante pour capter les calories.» Et plus question d’espérer y planter des arbres. Les sondes peuvent également être installées de façon verticale, beaucoup plus profondément (jusqu’à cent mètres). Il faut alors réaliser une étude des sols. Dans le premier cas, il faut compter au moins 13 000 euros, dans le second 15 500 euros. Les deux ne nécessitent pas de chauffage d’appoint en hiver.

Plus rare, la pompe à chaleur air-air collecte la chaleur dans l’air et la transmet à un réseau qui soufflera de l’air chaud à l’intérieur. C’est le système le moins coûteux, à partir de 4 500 euros, mais il ne permet pas de chauffer l’eau sanitaire.

Plus confidentielle encore, la pompe à chaleur eau-eau capture la chaleur dans une nappe phréatique, en profondeur donc. «Ce sont alors des investissements beaucoup plus élevés (NDLR: de l’ordre de 20 000 euros minimum) et des autorisations sont nécessaires. On la réservera plutôt à des projets collectifs pour garantir l’amortissement. Mais les rendements sont supérieurs», souligne Jonas Moerman.

Des primes de 1 000 à 6 000 euros

Pour faire baisser la facture – parfois de moitié – les Régions proposent des primes. En Wallonie, elles s’élèvent de 1 000 à 6 000 euros, selon les revenus, pour l’installation d’une pompe à chaleur pour le chauffage ou combinée chauffage et eau chaude. Depuis le 1er février 2022, un audit préalable n’est plus nécessaire dans le cadre de la «prime temporaire» pour appareil de chauffage, à demander jusqu’à fin juin 2023 (elle pourrait être prolongée jusqu’au 31 décembre 2025). Par contre, un audit est toujours obligatoire pour la prime Habitation. A Bruxelles, les primes pour l’installation d’une pompe à chaleur ont été augmentées le 1er janvier dernier (parallèlement à la suppression de celles pour les appareils à énergie fossile). Selon la catégorie de revenus et le système choisi, la prime «chauffage» oscille de 4 500 à 6 500 euros. Certaines communes octroient également des primes complémentaires.

Quel impact sur la facture annuelle?

La pompe à chaleur est gourmande en électricité, car le passage d’un fluide à un autre nécessite pas mal d’énergie. Malgré tout, la consommation sera moins élevée. Ainsi, «pour un kWh d’électricité utilisé, on obtient trois voire quatre kWh de chaleur grâce à une pompe, assure Jonas Moerman. Pour donner une idée plus précise, avec un radiateur électrique classique, on aura un kWh d’électricité utilisé pour un kWh de chaleur produit. L’efficacité d’une pompe à chaleur est donc bien plus grande.» Sauf que l’électricité coûte cher, trois à quatre fois plus que le gaz ou le mazout. Il faudra donc réduire fortement sa consommation de chauffage pour voir une diminution de sa facture. D’où l’intérêt, aussi, de coupler la pompe à chaleur à des panneaux photovoltaïques. Et consentir un investissement supplémentaire…

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