« La moitié de cette réforme sera payée par les clients au supermarché » : Comeos réagit au projet de réforme fiscale
Selon Comeos, les 6 milliards d’euros d’économie de charges promis par Vincent Van Peteghem (CD&V) dans le cadre de cette réforme fiscale seront assumés pour moitié (3 milliards) par les clients des supermarchés, qui verraient le prix de leurs courses augmenter fortement.
La moitié du projet de réforme fiscale de 6 milliards d’euros présenté jeudi par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem devra être payée par les clients des supermarchés, s’étonne jeudi Comeos, la fédération du commerce et des services. « Certes, le plan prévoit 50 euros nets supplémentaires par mois pour les citoyens, mais ceux-ci seront quasi immédiatement récupérés via des achats plus chers« , dénonce-t-elle.
Le ministre des Finances a fait jeudi à ses partenaires de gouvernement une proposition de réforme fiscale qui devrait réduire les charges de près de six milliards d’euros. Elle prévoit notamment qu’un taux de 0% soit appliqué pour les légumes et les fruits, les médicaments, les couches et les produits pour la protection de l’hygiène intime, et les transports en commun.
Si les carottes, les pommes et la laitue deviendront légèrement moins chères, la TVA augmentera par contre sur tous les autres produits que l’on achète au supermarché, des boissons gazeuses aux biscuits, en passant par le lait, le pain, la viande ou le poisson, énumère Comeos.
« Plus de gens iront faire leurs courses à l’étranger »
D’après les calculs de la fédération, le coût net pour les ménages va augmenter de manière « significative ». « Tous les caddies de Belgique réunis deviendront ainsi d’un seul coup plus chers d’un milliard et demi d’euros », illustre-t-elle.
« La marge nette des supermarchés en Belgique a déjà chuté à 1,29% l’année dernière. Cela signifie qu’un supermarché réalise à peine un bénéfice de 1,29 euro sur un caddie de 100 euros. Avec une marge aussi faible, il est inévitable que toute augmentation de prix imposée par le gouvernement soit répercutée sur les consommateurs.
Nous ne pourrons pas faire autrement », prévient Dominique Michel, CEO de Comeos. « Le message du vice-Premier ministre est en réalité le suivant : ceux qui le peuvent ont intérêt à aller faire leurs courses à l’étranger. C’est un mauvais message », estime-t-il, alors qu’un Belge sur huit traverse déjà chaque mois la frontière pour aller faire ses courses.
Une réforme fiscale majeure reste nécessaire mais elle doit être bien préparée, en gardant à l’esprit la compétitivité de notre économie et le pouvoir d’achat des citoyens, conclut Comeos