hausse des salaires
La réforme fiscale, qui ne programme d’augmenter les salaires net que d’un millier d’euros par an, n’est annoncée que pour la fin de la législature. © Getty Images

La hausse des salaires promise par l’Arizona? Pourquoi ce n’est (vraiment) pas pour tout de suite

Benjamin Hermann Journaliste au Vif
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

L’«accord de Pâques», conclu par le gouvernement Arizona, a douché les espoirs de nombreux travailleurs qui ne verront pas vraiment leurs salaires augmenter. En tout cas, pas tout de suite.

Si les malades ou les chômeurs de longue durée n’étaient le cœur de cible d’aucun des partis gagnants du 9 juin, les travailleurs salariés figuraient au centre du message des vainqueurs. Les Engagés leur avaient promis un «bonus bosseur» de 450 euros mensuels grâce à une réforme fiscale à laquelle le MR, en fait, s’était également engagé, avec la hausse de la quotité exemptée d’impôts et toutes sortes de mécanismes devant augmenter les salaires, dont un bonus d’au moins 200 euros par mois pour les bas et moyens salaires.

Mais les gagnants électoraux du 9 juin n’ont encore rien prévu pour gratifier ceux qui les ont portés au pouvoir, du moins pas dans l’accord de ce printemps. La réforme fiscale, qui ne programme d’augmenter les salaires net que d’un millier d’euros par an, n’est annoncée que pour la fin de la législature. Et les dispositifs fiscaux ne prévoient des allègements que pour les propriétaires de capital productif: un salarié divorcé qui acquiert de l’immobilier, par exemple, verra même sa fiscalité s’alourdir.

«La remise au travail que promet l’Arizona passe davantage par des sanctions pour les inactifs que par des incitants pour les actifs.»

Bart De Wever aspire à un taux d’emploi de 80%, mais la remise au travail que promet l’Arizona passe davantage par des sanctions pour les inactifs que par des incitants pour les actifs. Le ministre de l’Economie et du Travail, David Clarinval (MR), a fignolé l’exclusion des chômeurs de plus de deux ans, ils seront, dit-il, 100.000 au 1er janvier 2026, davantage selon la Fédération des CPAS, mais qu’importe. Le Biévrois a également obtenu des incitants, mais ils profiteront aux entreprises plutôt qu’à leurs travailleurs: le milliard d’euros de baisse des cotisations patronales n’aura aucune conséquence sur leur salaire, brut ou net. Tout au plus ces actifs non récompensés devront-ils donc, dans l’attente d’incertaines gratifications fiscales de fin de législature, se satisfaire de ne pas être punis comme le seront certains inactifs.

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