La capacité d’épargne des Belges fond comme neige au soleil: « C’est paradoxal »
En Belgique, la capacité d’épargne sur le revenu n’a jamais été aussi faible depuis 25 ans. Un effet «paradoxal» et «irrationnel» car «le Belge a été surcompensé» avec l’indexation des salaires et les primes énergie, selon l’économiste Geert Noels (Econopolis).
Un niveau historiquement bas. Depuis 1999, la capacité d’épargne sur le revenu n’a jamais aussi faible (10%), selon une étude de l’Institut des Comptes Nationaux. Pendant le Covid, ce chiffre était pourtant très élevé (25%), confinement aidant.
Depuis lors, une inflation très forte, notamment dans l’alimentaire, a fait exploser les dépenses des ménages. Selon l’étude, les revenus n’ont pas suffisamment augmenté par rapport à l’inflation, qui a récemment dépassé le record absolu des 20% en supermarché. Plus d’un million de salariés n’ont également reçu une indexation des salaires qu’en janvier 2023 et ont dû « avancer » le gonflement des prix en 2022. La capacité à économiser s’est ainsi considérablement détériorée.
Epargne: « Le Belge a été surcompensé »
Le PDG d’Econopolis, Geert Noels, estime que l’impact de l’inflation sur la capacité d’épargne est une raison plausible, mais elle n’explique pas tout. Car, selon lui, le revenu net disponible n’a pas reculé grâce à l’indexation automatique des salaires et les primes énergie. « Ce n’est pas très populaire de le dire, mais le Belge a été surcompensé et les craintes ne sont pas rationnelles », juge-t-il. Et d’ajouter : « La Belgique est le seul pays au monde où les effets de l’inflation et de l’énergie ont été compensés à ce point».
Cette perte de la capacité d’épargne serait donc plus irrationnelle que rationnelle. « On peut vraiment parler de paradoxe, poursuit Geert Noels. Cet effet négatif peut vite être renversé et l’explication que l’on met en avant aujourd’hui sera revisitée dans trois mois, prédit-il. Car le sous-jacent prendra le relais. Il n’y a pas de raison d’être plus inquiet qu’il y a cinq ans ». D’autant plus que depuis le début de l’année, l’inflation globale est en recul et la hausse des prix alimentaires est en train de s’estomper, même si cela ne se ressent pas encore sur le ticket de caisse.
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