Michael Anseeuw, CEO de BNP Paribas Fortis (BNPPF) et président de la fédération sectorielle Febelfin. © Belga

« Il faut des règles du jeu équitables »: les banques pas favorables à un nouveau bon d’Etat à un an au précompte réduit

Michael Aaseeuw, CEO de BNP Paribas Fortis, ne souhaite pas de nouveau bon d’Etat à un an avec précompte réduit, a-t-il affirmé au nom du secteur bancaire.

Le secteur bancaire belge n’est pas favorable à un nouveau bon d’Etat à un an avec un précompte mobilier réduit comme celui qui avait été émis en septembre 2023. C’est ce qu’a affirmé vendredi Michael Anseeuw, le CEO de BNP Paribas Fortis (BNPPF) et président de la fédération sectorielle Febelfin.

Les banques ont transmis ce message « très clairement » au ministre des Finances démissionnaire Vincent Van Peteghem (CD&V), a ajouté le patron de la plus grande banque du pays, en marge de la présentation des résultats financiers de son entreprise.

Le bon d’État en question a créé un contexte pour les banques qui n’était « pas logique« , a-t-il analysé. « Le bon d’État en tant que produit est positif. Mais il faut des règles du jeu équitables, non seulement en matière de fiscalité, mais aussi en matière de conseil, par exemple. Pourquoi l’État devrait-il bénéficier d’un avantage fiscal? »

En outre, un deuxième bon d’État au précompte mobilier réduit (15% contre 30% en temps normal, NDLR) pourrait « avoir un impact sur la stabilité du secteur« , a mis en garde Michael Anseeuw.

En septembre 2023, les banques avaient vu disparaître 22 milliards d’euros de leurs comptes vers celui de l’Agence de la dette, dont quelque 6,9 milliards rien que pour BNP Paribas Fortis. L’investissement moyen a été de 30.000 euros, et de 45.500 euros au sein de la première banque du pays.

Avec son bon d’Etat à un an, le gouvernement voulait, entre autres, imposer un rendement plus favorable aux épargnants et faire bouger les banques. Mais, insiste Michael Anseeuw, ce produit n’a rien à voir avec le compte d’épargne, dont les taux d’intérêt restent très bas. « C’est comme comparer un vélo à une voiture. Le bon d’État est un produit d’investissement, pas un livret d’épargne. »

Ces milliards d’euros sont à présents revenus sur les comptes des investisseurs et chaque banque se prête actuellement à une féroce concurrence pour attirer à elle cet argent. Pour le CEO, il est encore trop tôt pour faire une évaluation finale de cette lutte acharnée. « Cela devrait être clair à la fin du mois. »

Le lancement de ce produit a toutefois eu un aspect positif pour les banques. « Le climat a changé depuis », constate le CEO. « Les clients sont beaucoup plus ouverts à la discussion sur les rendements et les investissements. C’est une opportunité que l’on veut saisir pleinement. »

Les clients ont ainsi déjà réinvesti un quart des 6,9 milliards d’euros « perdus » il y a un an au profit du bon d’Etat. La banque a, dans ce cadre, constaté un intérêt particulier pour les produits d’investissement avec des durées supérieures à un an.

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