Face à la chaleur, faut-il opter pour un climatiseur fixe ou mobile?

Noé Spies Journaliste au Vif
Nathan Scheirlinckx Journaliste au Vif

Le jour le plus chaud de l’histoire de la Belgique a été enregistré ce 12 août à Uccle avec 33,6°. Pour de nombreux Belges, la tentation de se procurer un climatiseur est grande. Comment rentabiliser son achat ? Coup de clim’ sur les bonnes pratiques à respecter.

La mi-août belge n’est pas chaude. Elle est suffocante. Des courants chauds issus de la France et de la péninsule ibérique ont fait grimper le thermomètre bien au-dessus des 30 degrés Celsius. A un tel point que le record de température a été atteint pour la Belgique: 33,6° enregistrés à la station météorologique de Uccle. Dans ces conditions, vaut-il mieux se tourner vers un climatiseur fixe ou mobile?

Climatisteur fixe: faire appel à un professionnel

Car si vous optez pour un climatiseur fixe, le faire installer par un professionnel agréé est une obligation légale. Le règlement européen « F-Gaz » sur l’interdiction des gaz fluorés oblige une certification du produit par l’entreprise/l’installateur. « Le faire soi-même est complexe et risque de provoquer des problèmes, comme des fuites, ou un mauvais rendement », met en garde Erik Van Laer.

« L’unité placée en extérieur peut produire un peu de bruit et son placement doit être réalisé par un professionnel afin qu’il gêne le moins possibles les voisins ». A cet égard, il est donc préférable de contacter un installateur reconnu et certifié et de se méfier des offres alléchantes sur le web ou dans les magasins non spécialisés.

« Pour un climatiseur fixe, on parle d’une installation presque aussi complexe qu’un réseau de chauffage, il faut donc évidemment faire appel à un professionnel reconnu », souligne Sylvano Tusset, membre de l’Association Royale de la Technique du chauffage, de la ventilation et de la climatisation (ATIC).

Climatiseur fixe ou mobile ?

Faut-il dès lors opter pour un appareil fixe ou mobile ? Pour Erik Van Laer, cela ne fait aucun doute, il faut investir dans du fixe. Le président de Frixis évoque deux arguments : « La majorité des airco fixes sont aussi des installations qui peuvent chauffer. Contrairement aux appareils mobiles. »

Utiliser un airco mobile en été, c’est comme chauffer sa maison en hiver avec les fenêtres ouvertes.

Erik Van Laer

« Ensuite, poursuit-il, utiliser un airco mobile en été, c’est comme chauffer sa maison en hiver avec les fenêtres ouvertes. Car si on refroidit une pièce, de l’air chaud entrera inévitablement dans votre habitation. Sur les appareils portables, un tuyau de vidange doit en effet avoir un accès vers l’extérieur. Dans beaucoup de maisons, la seule possibilité est d’ouvrir une porte ou une fenêtre », remarque Erik Van Laer. « Avec un système fixe, on peut réaliser le refroidissement avec la maison fermée : le rendement est bien meilleur. La différence de prix entre un fixe -beaucoup plus onéreux- et un mobile est vite rentabilisée. »

climatiseur
Faire installer son climatiseur fixe par un professionnel est une obligation légale.

Des éléments tels que la taille de la pièce, l’isolation de la maison et le nombre de fenêtres détermineront la capacité de refroidissement nécessaire. « Vu toutes ces variables qui entrent en ligne de compte, un devis avec un professionnel est nécessaire », note le président de Frixis.

Conseils pour une meilleure rentabilité

L’installation de panneaux solaires, par ailleurs, peut être très complémentaire avec celle d’un climatiseur. « On a besoin de la climatisation quand il y a du soleil, et le photovoltaïque a sa meilleure rentabilité quand il y a du beau temps. C’est un combo gagnant », estime Erik Van Laer, qui tient à déconstruire quelques idées reçues sur la consommation d’énergie demandée par l’airco. « Un climatiseur consomme beaucoup moins qu’une cuisinière, par exemple. C’est juste qu’en général, on utilise la ‘clim’ sur une plus longue durée ».

L’erreur que beaucoup de gens commettent c’est de ne pas utiliser l’airco lorsqu’ils partent au travail.

Erik Van Laer

« L’erreur que beaucoup de gens commettent, prolonge Erik Van Laer, c’est de ne pas utiliser l’airco lorsqu’ils partent au travail. De retour à la maison, les pièces sont alors très chaudes et on met la climatisation à 18°C, ce qui consomme beaucoup. Il faut essayer de ne pas dépasser les 6 à 8 degrés de différence avec la température en extérieur. S’il fait 32 degrés dehors, mettre l’airco à 24 degrés suffit. Cela a un double avantage : c’est moins coûteux et cela évite les chocs thermiques pour le corps. »

Et de conclure : « Il faut penser à ouvrir les fenêtres tôt le matin lorsqu’il fait encore frais. Et puis, mettre l’airco sur 25 degrés en cas de canicule, de telle façon que la maison ne soit pas totalement chauffée le soir. Cela réduit la marge à rattraper. »

« L’air climatisé reste un confort, rappelle Sylvano Tusset (ATIC), qui doit être réservé en priorité aux organismes ou aux personnes qui en ont vraiment besoin. Une simple ventilation est toujours efficace pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir un système sophistiqué. »

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