Enfin la retraite! Voici les 10 avantages et inconvénients financiers
Prendre sa retraite entraîne de nombreux changements, surtout sur le plan financier. Voici les principaux impacts positifs et négatifs.
L’âge légal de la retraite en Belgique est fixé à 65 ans. D’ici 2025, il passera à 66 ans, et d’ici 2030, à 67 ans. Aujourd’hui, la plupart des gens prennent la leur à 61 ans. En Europe, seuls les Grecs, les Slovaques, les Français et les Luxembourgeois partent plus tôt.
L’âge effectif de la pension est une chose, mais il est également important de savoir combien de temps il sera possible d’en profiter. En d’autres termes, quelle est l’espérance de vie restante au moment de quitter le marché du travail ? Pour les hommes, elle est de 22,2 ans, et pour les femmes, de 26,2 ans. Seuls en Grèce, en Espagne, en France, en Italie et au Luxembourg, les gens passent plus d’années à la retraite.
Une fois le travail derrière soi, beaucoup de choses changent, et particulièrement sur le plan financier. Voici les conséquences positives… et moins positives.
IMPACTS NEGATIFS
1. Une pension légale probablement moins élevée que prévue
La réponse simple à la question du montant de la pension légale est la suivante : probablement moins que prévu. Il est important de savoir que l’âge légal de la retraite est actuellement de 65 ans, mais pour le calcul de la pension, ce n’est pas l’âge qui est pris en compte, mais la durée de carrière. Les employés ont droit à une pension complète après une carrière de 45 ans. Peu importe leur âge à ce moment-là. S’ils ont commencé à travailler à 24 ans et qu’ils prennent leur retraite à 65 ans, ils auront une carrière de 41 ans. Ils perçoivent 41/45e de la somme qu’ils auraient perçue après une carrière de 45 ans.
Cette réponse est valable pour les employés. Car il est également important de noter que les régimes de retraite pour les employés sont très différents de ceux des fonctionnaires ou des indépendants. Chaque régime a ses propres définitions, règles, modes de calcul et exceptions. Les fonctionnaires bénéficient d’une pension légale beaucoup plus élevée que les employés et les indépendants. Pour savoir quand prendre sa retraite et connaître le montant, il est recommandé de consulter le site web mypension.be. Ce site permet de parcourir toutes les informations chiffrées pour sa situation spécifique.
Il existe cependant une règle générale : un employé doit tenir compte du fait que la pension légale représente seulement 46 % du dernier salaire perçu. Oui, c’est une baisse de revenus significative. Les pensions sont liées à l’index, si le coût de la vie augmente, les pensions augmentent également. Le calcul varie également pour les fonctionnaires, les employés et les indépendants, mais dans tous les cas, la pension augmente si l’inflation est suffisamment élevée. Le gouvernement promet depuis longtemps d’harmoniser les différents régimes de retraite, mais jusqu’à présent, cela n’a guère été réalisé.
2. Finie la voiture de société
Les employés bénéficient souvent d’un salaire de base complété par des avantages extralégaux, car ceux-ci ne sont pas ou peu soumis à l’impôt et aux cotisations de sécurité sociale. Tout le monde n’y a pas droit, mais beaucoup de gens en bénéficient. L’un des avantages extralégaux populaires est une voiture de société. Un travailleur sur trois en a une. Souvent, cet avantage comprend une carte carburant ou une carte pour recharger la voiture électriquement (car les voitures électriques sont déductibles à 100% pour l’employeur).
Les retraités qui souhaitent une voiture doivent l’acheter eux-mêmes. Ils doivent également payer le carburant. Mais ce n’est pas tout : il faudra également régler de nombreuses autres factures que l’employeur prenait jusqu’à présent en charge : la taxe de mise en circulation, l’assurance, l’entretien, les réparations, les nouveaux pneus, le contrôle technique, et ainsi de suite. Au niveau des amendes, la plupart les employés les paient eux-mêmes, donc à ce niveau-là, rien ne change.
Transport & Mobility Leuven a un jour calculé les coûts moyens de l’utilisation d’une voiture, indépendamment du prix d’achat du véhicule, il faut compter environ 400 euros par mois.
3. Finis le smartphone, l’ordinateur portable et l’internet fournis par l’entreprise
Environ 40 % des travailleurs bénéficient d’un téléphone portable avec un abonnement payé par l’employeur et reçoivent un ordinateur portable pour travailler. Cet avantage disparaît également au moment de la retraite. Un nouveau téléphone portable coûte entre 100 et 1 000 euros. Pour un abonnement de GSM, il faut compter entre 10 et 20 euros par mois, en fonction de ses besoins en appels et en navigation sur Internet. Un ordinateur portable coûte entre 400 et 600 euros. Un abonnement internet peut coûter entre 20 et 50 euros par mois. Ces montants peuvent sembler modestes, mais ils s’additionnent.
Le simulateur de l’IBPT, Institut belge des services postaux et des télécommunications indique les meilleurs tarifs en matière de téléphone, de portable et d’internet. Le site du SPF Economie propose un guide utile pour aider à déterminer son profil d’utilisateur.
4. Finie l’assurance hospitalisation de l’entreprise
L’assurance hospitalisation constitue un autre avantage extralégal important. Près de 60 % des personnes qui travaillent bénéficient de cette assurance par l’intermédiaire de leur employeur. L’assurance hospitalisation est un complément à l’assurance maladie légale. Elle rembourse les frais médicaux en cas d’hospitalisation, de maladies graves et d’opérations. Les employés qui prennent leur retraite n’en bénéficient plus. A de plus de 65 ans, les risques augmentent de devoir consulter plus souvent un médecin ou un spécialiste. Une assurance hospitalisation devient donc plus importante après la retraite.
Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte lorsqu’on cherche une assurance hospitalisation. Quelle est la période d’attente, étant donné qu’elle peut varier de trois mois à presque un an ? Quel est le montant de remboursement? Tout ? Y a-t-il un montant maximum par an ? Quelle est la franchise, c’est-à-dire la partie qu’il faut payer soi-même? Les frais avant et après une hospitalisation sont-ils compris dans l’assurance ? Par exemple, les visites chez le médecin, les médicaments, la kinésithérapie ? Tous les membres de la famille sont-ils couverts? Voilà autant d’aspects auxquels il faut prêter attention.
5. Beaucoup d’autres avantages extralégaux disparaissent
Une voiture de société, un smartphone, un ordinateur portable et une assurance hospitalisation ne sont que quelques-uns des avantages extralégaux très prisés dans notre pays. Parfois, lorsqu’on travaille, on peut également bénéficier de chèques-repas, d’écochèques, de chèques sport et culture, de réductions sur les produits de l’entreprise, de cadeaux de fin d’année et de la Saint-Nicolas, et ainsi de suite. Une fois à la retraite, ces avantages disparaissent.
Il est possible que chaque avantage soit de montant modeste, mais cumulativement, ils peuvent représenter une somme substantielle. Et l’avantage n’est pas seulement financier : si l’employé avait l’habitude de manger chaud au restaurant d’entreprise, cet avantage disparaît lorsqu’il arrête de travailler. S’il veut encore manger chaud, il doit cuisiner lui-même. Ou acheter des plats tout prêts, bien sûr.
IMPACTS POSITIFS
1. Un certain nombre de coûts disparaissent
Une fois à la retraite, certains coûts liés au travail disparaissent. Comme les frais de déplacement domicile-travail ou les dépenses vestimentaires. Bien que cela ne concerne pas des montants importants, c’est tout de même notable.
D’autres coûts importants disparaissent, qui n’ont rien à voir avec le travail, mais qui peuvent contribuer à compenser la baisse de revenus entraînée par la retraite. Un premier poste de coûts important qui disparaît est celui des enfants. Ils auront probablement quitté le nid (sinon, ils versent probablement une contribution).
Autour de cette période, la plupart des gens sont également débarrassés de leur prêt hypothécaire, un deuxième poste de coûts majeur qui disparaît. Un prêt sur 25 ans contracté vers l’âge de 30 ans sera remboursé à l’âge de 55 ans. Vers l’âge de soixante ans, environ 80 % des Belges possèdent leur propre maison. Ces personnes n’ont plus de prêt à rembourser, et n’ont plus à payer de loyer, ce qui signifie qu’elles disposent de beaucoup plus de revenu.
Les gens qui travaillent encore peuvent mettre cette somme de côté. Lorsqu’ils prennent leur retraite, elle peut contribuer à compenser une partie de la baisse de revenus due à une pension faible. Cependant, certains pourraient avoir besoin de cet argent supplémentaire pour adapter ou rénover leur logement. Installer une nouvelle salle de bains avec une douche accessible, par exemple. Ou améliorer l’isolation de la maison. Ou faire face à des frais de santé croissants. Néanmoins, lorsqu’on prend sa retraite, il est probable d’avoir moins de dépenses au cours des premières années que pendant les décennies précédentes.
2. Plus de temps et de nombreuses réductions liées à l’âge
Personne n’a aussi peu de temps qu’un retraité, dit le dicton. Cependant, les pensionnés peuvent organiser leur temps libre comme bon leur semble. Evidemment, il est possible que l’agenda de retraité soit en partie déterminé par les (petits-)enfants – la s.a. « Grands-parents » fonctionne parfois à plein régime.
Quoi qu’il en soit, les pensionnés ont plus de temps pour se rendre au musée, au théâtre ou au cinéma. Souvent, les institutions culturelles proposent un tarif réduit lié à l’âge. D’autres retraités préféreront le sport, que ce soit le yoga, la gymnastique ou la pétanque. Parfois, ils se lanceront enfin dans ce passe-temps dont ils rêvent depuis si longtemps, ou s’inscriront à un cours quelconque. Chaque université propose des cursus pour les seniors, souvent sous forme de conférences sur des thèmes variés tels que la société, l’histoire, la littérature ou la philosophie.
Les retraités ont également l’occasion de voyager pendant les moments calmes, et souvent moins chers. Ou de faire enfin cette croisière. Ou de passer l’hiver dans un pays où il ne fait pas aussi humide et froid qu’en Belgique. Et ou la vie est peut-être moins chère.
3. Se rendre utile
Il y a également moyen de rester actif (à temps partiel). Parfois, par nécessité, pour compléter une pension modeste. Mais souvent aussi parce que les gens se sentent en forme après l’âge de 65 ans, parce qu’ils veulent partager leurs expériences, parce qu’ils ne veulent pas rester dans leur canapé. De nos jours, les pensionnés ont le droit d’arrondir leurs fins de mois.
Cependant, attention : tout le monde ne peut pas cumuler des revenus d’appoint de manière illimitée. Pour conserver sa pension intégrale, il ne faut pas dépasser certains montants. C’est particulièrement important aujourd’hui, en temps de pénurie sur le marché du travail et où, par exemple, dans les secteurs des soins de santé et de l’éducation, on fait appel aux retraités pour pallier les déficits. Avant de se lancer, il faut s’assurer de ne pas dépasser le montant autorisé, pour ne pas perdre sa pension ou une partie de celle-ci. De nombreux facteurs, détaillés sur le site web du Service fédéral des pensions, déterminent le montant maximal.
Il est évidemment possible aussi de travailler bénévolement, dans un club sportif, le secteur culturel ou en tant que proche familial. Il faut souligner que les bénévoles ont des droits et des devoirs. L’essentiel est de bien surveiller les indemnités perçues en tant que bénévole, car elles sont soumises à des règles.
4. Bénéficier d’une pension complémentaire
Les travailleurs, les indépendants et les contractuels peuvent constituer une pension complémentaire. Les fonctionnaires statutaires ne peuvent pas le faire, car leur pension légale est beaucoup plus élevée, justifie-t-on.
Environ 4 millions de Belges, soit 80 % de la population active, épargnent pour une pension complémentaire via leur employeur. Au moment de prendre sa retraite (anticipée) ou d’entamer sa pension légale, la pension complémentaire est versée automatiquement. Il est possible de percevoir le montant sous forme de rente mensuelle, mais ce n’est généralement pas très attractif. La plupart des Belges préfèrent percevoir le montant en une seule fois. Il s’agit de 61 000 euros en moyenne, mais ce montant peut s’élever à beaucoup plus ou moins en fonction de plusieurs facteurs, tels que le montant épargné, le placement, etc. Le site mypension.be indique également le montant de la pension complémentaire.
Attention : le montant indiqué sur mypension est brut. Le montant des impôts à payer dépend à nouveau de plusieurs facteurs. En gros, les pensionnés paient 10 % d’impôts après une carrière complète (45 années de travail) et à condition d’avoir été actif au moins les trois dernières années. En cas de retraite anticipée, c’est 16,5 %. Les détails se trouvent sur le site web de l’Autorité des services et marchés financiers. La véritable difficulté réside dans la gestion prudente de ce montant.
5. Avoir souscrit une épargne-pension
L’épargne-pension et l’épargne à long terme sont deux autres moyens de constituer un petit pactole avant la retraite, afin de faire face à la chute de revenus. Les deux sont fiscalement encouragés par le gouvernement, et aussi bien les travailleurs que les indépendants et les fonctionnaires peuvent ainsi assurer leurs arrières. Près de 4 millions de Belges participent à l’épargne-pension et environ 800 000 à l’épargne à long terme. Il y a moyen d’effectuer des versements dans le cadre de l’épargne-pension jusqu’à l’année de ses 64 ans, et de continuer l’épargne à long terme même après 65 ans. Il est alors possible de récupérer l’argent quand on le souhaite.
La taille du bas de laine grâce à l’épargne-pension et/ou à l’épargne à long terme dépend, entre autres, du montant épargné et du rendement de l’investissement. Prenons l’exemple d’une personne qui a souscrit à une épargne-pension de ses 25 ans à ses 65 ans : elle aura économisé environ 40 000 euros en 40 ans. Si elle a obtenu un rendement annuel de 2%, cela représente un total de plus de 60 000 euros. Pour connaître le montant exact, il faut se renseigner auprès de l’institution financière concernée.
Il s’agit une fois de plus de montants bruts, le fisc réclame également sa part. Ce sera le cas à 60 ans, même si l’argent arrivera plus tard. Il y a alors une « précompte mobilier », comme on l’appelle : sur l’épargne-pension, on paie 8% de taxes, et sur l’épargne à long terme, 10%. Si le retraité demande le capital constitué de manière anticipée, par exemple avant son 60e anniversaire, il est fiscalement pénalisé et il doit payer 33% de taxes. Toutes les informations à ce sujet se trouvent sur le site web du SPF Finances (finances.belgium.be), et elles sont expliquées de manière plus accessible sur wikifin.be.
Ici aussi, la mission est de investir de manière judicieuse la somme perçue, afin qu’elle ne se dilue pas et, espérons-le, qu’elle génère même un bénéfice au moment où le pensionné en aura vraiment besoin.
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