Déjà 2 milliards investis dans les bons de caisse: une alternative intéressante pour votre argent?
Les offres bancaires pour ce type de produit financier, auparavant tombé en désuétude, se multiplient, et semblent déjà séduire les investisseurs. La concurrence, y compris avec l’État, va sans doute se durcir.
22 milliards d’euros. C’est la manne, qui auparavant garnissait les comptes d’épargne des Belges, ayant «échappé» aux banques depuis un an, après que l’État a émis un bon (titre de créance) à échéance d’un an — la troisième émission de ce type depuis la fin de la crise Covid (il y en a eu d’autres depuis), la première avec une échéance aussi courte — ce qui explique sans doute son succès.
Pour rappel, au moins un demi-million de Belges y avaient alors souscrit, alléchés par un investissement peu risqué et ne requérant pas forcément de bloquer toute son épargne de façon conséquente (l’investissement minimum étant de 100 euros). Un bon galop d’essai en termes d’investissement, aussi: un an, ce n’est pas si long, pour se faire un idée et, éventuellement, réitérer l’expérience.
Par ici les milliards
Bref, dès le 4 septembre, il est attendu que les créanciers récupèrent leurs billes, et les intérêts qui vont avec (2,81% en net). Ces derniers investiront-ils de nouveau dans un bon d’État, dont la prochaine émission (il y en a quatre par an), est prévue pour le 16 septembre prochain (il faut pour cela y souscrire du 5 au 14 septembre) ? Ou bien se tourneront-ils vers les bons proposés par les banques ? Ces dernières entendent en tout cas «récupérer» leur mise et ont déjà commencé à ramener au goût du jour des investissements similaires, qu’il s’agisse de titres de créance émis par la banque (bons de caisse), ou encore de compte à terme (dépôt d’une somme fixe sur un temps défini, lequel génère, là aussi, des intérêts à taux fixe).
Pour l’instant, aucune banque n’a proposé de bon de caisse à un an dont le rendement promet plus que le bon d’État à un an actuel. Mais les différentes offres qui ont déboulé sur le marché semblent avoir déjà produit leur petit effet. Comme l’ont rapporté nos confrères de l’Écho, à la fin du second trimestre de cette année, quelque 2 milliards d’euros avaient été investis dans des bons de caisse, d’après le décompte de la banque nationale de Belgique — soit quelque 500 millions d’euros de plus que quelques mois auparavant. Certes, pas encore un «boom», mais un frémissement assez net, en attendant la grande «libération» des 22 milliards d’euros bientôt restituée aux investisseurs… et d’éventuelles offres destinées spécifiquement à ramener l’argent des clients là où il se trouvait (dans les banques).
Le grand retour de l’épargne rémunératrice ?
Reste à savoir quelles seront les conditions des nouveaux bons d’État qui seront émis en septembre prochain, et qui dicteront assurément le tempo. Pour l’heure, hormis le fait que la FSMA, le gendarme boursier, se veut attentive aux offres des banques (l’État, lui, est dispensé de cette «transparence»), il n’y a pour ainsi dire pas de différence notable entre bons d’État et bons de caisse, que ce soit en matière de risque (faible), ou de performance.
Mais la bataille ne s’arrêtera pas à ces deux (ou trois, en comptant le compte à terme) produits financiers: certaines banques, notamment en ligne, ont bien compris qu’il y avait un intérêt à mieux rémunérer l’épargne et proposent des offres alléchantes. À ce titre, il convient de ne pas trop s’emballer, prévient Testachats; contrairement au taux fixe d’un bon ou d’un compte à terme, le taux de base d’un compte épargne peut être abaissé à tout moment, prévient l’association de défense des consommateurs. Qui, au passage, a passé au crible cet été un certain nombre de produits financiers conçus pour attirer les futurs investisseurs en quête de placements a priori peu risqués. Et là, on en trouve pour tous les goûts: compte chez un courtier en ligne, assurance-épargne, obligations d’État sur le marché secondaire, etc. La concurrence, en septembre prochain, se jouera aussi sur ces terrains-là.
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